𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹 | 𝙼𝚊𝚐𝚗𝚒𝚏𝚒𝚚𝚞𝚎.

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Bianca


Présent

— Asseyez-vous, je vous prie, enchaîne la directrice en désignant le siège à côté de moi.

Mais que se passe-t-il ?

C'est lui qui veut me voir ?

Si oui, pourquoi ?

Après m'avoir adressé un sourire rassurant, Madame Brown quitte son bureau, me laissant seule avec l'homme asiatique aux yeux verts.

— Bianca, c'est bien cela ?

Ce n'est pas tant une question qu'une affirmation.

J'acquiesce simplement, attendant la suite de cette conversation.

— Sota, se présente-t-il en me tendant la main.

J'observe sa main, puis son visage, incapable de bouger.

Constatant ma réserve, il me sourit avant de laisser retomber sa main sur ses genoux.

— Du calme, je ne mords pas, ajoute-t-il pour me rassurer.

Je me penche sur mon carnet, réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir écrire, mais mes mèches de cheveux m'en empêchent.

Soudain, je sens des doigts repousser mes cheveux derrière mes oreilles. Je relève la tête malgré moi et rencontre son regard, qui me scrute avec une telle intensité que, au lieu de détourner les yeux, je soutiens son regard, comme hypnotisée par ce vert profond.

Sa main glisse le long de ma joue, ce qui me fait frissonner.

Reste concentrée, Bianca ! me rappelle ma conscience.

— Quel âge as-tu ? me demande-t-il soudainement

Wow très direct.


Dois-je lui répondre ?

"Dix-huit ans"

— Majeure et toujours orpheline, conclut-il, plus pour lui-même que pour moi.

Merci de me le rappeler...

Au fil des années, l'idée qu'une famille puisse m'adopter, parmi tous les enfants ici, me semble de plus en plus improbable.

De plus, ils en ont bien plus besoin que moi.

L'image de Zoé et de Thalia me vient en tête. Elles ont besoin d'un foyer, et je vais m'en assurer.

Submergée par mes pensées, je relève la tête et me retrouve nez à nez avec Sota, dont le visage est...

Beaucoup trop proche !

Magnifique.

C'est étrange, c'est le même mot qui me vient à l'esprit en le regardant.
Je n'ai jamais vu un homme aussi beau, même à la télévision.

J'ai envie de passer mes mains dans ses cheveux ; rien qu'en les regardant, je sens leur douceur.

Le son d'un téléphone me sort de ma rêverie.

LA MAUDITE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant