Parfois, on désire ardemment quelque chose tout en sachant que céder à cette tentation nous mènera à notre perte, car cela nous est interdit.
Pourtant, le goût de l'interdit a une délicieuse saveur de danger.
Danger...
C'est sans doute le terme le plus approprié pour décrire ce qui s'est passé hier.
Il allait m’embrasser !
Et le pire, c’est que j’en avais une terrible envie, celle de sentir ses lèvres sur les miennes...
Reprends-toi, ma fille ! En plus d’avoir onze ans de plus que toi, c’est ton tuteur !
C’est non seulement profondément interdit, mais aussi terriblement tentant.
Alors pourquoi ai-je fui ? Dès que Sakura est entrée dans la chambre, je me suis précipitée hors de la pièce. Cette chambre sombre, à l'image de celui qui l'habite.
Et maintenant me voilà à table, à sept heures du matin, avec ma nouvelle famille.
Lui, cependant, n’est toujours pas sorti de sa chambre.
Sakura est en pleine dispute avec Ren pour une raison qui m’échappe, tandis que mes yeux sont rivés sur les escaliers, espérant le voir descendre avec sa démarche nonchalante, vêtu de son costume trois pièces noir et ses cheveux noirs qui appellent à la caresse.
Qu’est-ce qui m’arrive, bon sang ?
Je reporte mon attention sur mon bol de céréales, devenues molles à force d’attendre.
— Bianca, tu vas bien ? Tu n’as presque pas touché à ton petit déjeuner, s’inquiète la sœur de celui qui me tourmente.
Je saisis mon carnet posé à côté de moi et écris :
"Ça va, je ne suis juste pas du matin."
— Ça m’étonne pas, avec ce con qui nous a tous chamboulés hier soir, commente Ren en buvant une nouvelle gorgée de son café.
— Il t’emmerde, le con.
Cette voix...
Je lève immédiatement la tête et le vois.
Sota dévale les dernières marches de l’escalier, entre dans la cuisine et se sert une tasse de café noir, tout en évitant soigneusement mon regard.
Il porte une chemise blanche, les manches retroussées, et un pantalon noir, maintenu par une ceinture. Ses cheveux, encore mouillés par la douche, retombent sur son visage.
— Bonjour à toi aussi, mon pote, lance Ren, avec un sourire narquois.
— T’as pas ta propre baraque au lieu de venir squatter la mienne ?
Ren affiche une expression outrée.
— C’est comme ça qu’on remercie son meilleur ami de t’avoir retrouvé ivre mort en pleine rue et ramené sain et sauf chez toi ?
— M’en souviens plus, rétorque Sota en buvant une gorgée de café, tout en se massant la tempe, sans jamais me regarder.
Je trouve sa réaction injuste et ça me blesse.
— T’as la gueule de bois, devine Sakura.
— T’as bu combien de verres, abruti ? demande Ren.
— Deux... trois... une bouteille, peut-être ?tente de se rappeler mon tuteur.
— Tu devrais appeler maman, elle était très inquiète,l’informe sa sœur.
Sota se fige un instant avant de reprendre une posture nonchalante.
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LA MAUDITE
RomansBianca n'avait qu'un besoin vital : l'amour de sa mère. Pourtant, étant une enfant non désirée, elle fut constamment victime de la folie de cette dernière. Après un viol, une femme ne redevient jamais la même. Mais est-ce la faute de l'enfant si sa...