𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟽 | 𝙰𝚞𝚌𝚞𝚗 𝚛𝚎𝚐𝚛𝚎𝚝.

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Sota

Tokyo
9h10

— Ren, j'ai besoin de toi au bureau pour superviser l'avancement des projets, ordonné-je à mon ami.

— Bien, chef, répond-il.

Je fais signe à ma sœur et à Bianca de me suivre.

Hier soir, elle nous a entendus, je l'ai vu ou du moins ressenti. Peut-être que c'est mieux ainsi. Je ne veux pas qu'elle se fasse de fausses idées.

Je l'ai adoptée parce que...

Putain ! je n'en sais rien.

Dès que j'ai posé les yeux sur elle, j'ai ressenti le besoin irrépressible de l'avoir près de moi.

Le bleu de ses yeux m'a donné envie de m'y noyer, de lui retirer cette douleur qui la hante chaque jour.

Mais comment pourrais-je y parvenir alors que je suis moi-même toujours prisonnier de mes propres ténèbres ?

Je l'ai fait pour ma sœur... Je l'ai fait pour ma mère.

Dans la vie, nous commettons tous des actes irréparables que l'on regrette, mais moi, je ne regrette rien.

Si c'était à refaire, je le ferais, pour leur bonheur.

J'essuie mes lèvres, encore marquées
par les traces de rouge à lèvres de Yuna.

Quand elle est rentrée, elle s'est précipitée sur moi et m'a embrassé à l'improviste.

Et elle, elle l'a vu.

Je ne sais pas pourquoi cela m'inquiète autant. Je suis son tuteur désormais, responsable d'elle, rien de plus.

Il m'est interdit de ressentir le moindre sentiment inapproprié à son égard.

Pourtant, le besoin de lui dire que ma relation avec Yuna est fausse persiste.
Je suis fiancé à Yuna par intérêt. Son père, Ming Li, est l'un de mes investisseurs depuis deux ans, mais je suis convaincu que son argent est sale.

C'est pourquoi je me suis rapproché de sa fille adorée pour mener discrètement mon enquête.

J'ai courtisé Yuna pendant deux mois, mais j'ai vite compris qu'être son petit ami ne me rapportait rien. Je l'ai donc demandée en mariage, et elle a accepté sans hésitation.

Je n'ai rien contre elle. Elle est gentille et belle, et cela me fait mal de lui infliger ça, mais je n'ai pas le choix.

Nous descendons dans mon garage souterrain où mes voitures, toutes de couleur sombre, sont garées.

— Tu me laisses conduire ? demande ma sœur.

Sakura a déjà 19 ans, mais je lui ai appris à conduire dès ses 17 ans, et elle se débrouille bien.

— Avec ton bras cassé ? Dans tes rêves, rétorqué-je.

Je n'ai pas envie de mourir à 29 ans.

Elle me lance un regard noir avant de faire signe à Bianca de monter. Je ne sais pas quand ni comment, mais je crois qu'elles s'entendent bien.

Certaines personnes diraient que la crise de Sakura était exagérée, mais il faut comprendre ce qu'elle a traversé pour la juger.

Sakura m'a révélé que Bianca avait chuchoté, mais que sa voix était à peine audible et qu'il lui avait fallu cinq secondes pour comprendre ce qu'elle avait dit.

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