𝓑𝓪𝓼𝓲𝓵𝓮.
[Je suis là.]
C'est toujours la même chose chaque fois que je lui écris. Mes mains tremblent et mon cœur bat la chamade à un point que je n'aurais osé l'imaginer. J'en ai marre d'être incapable de contrôler toute cette agitation qui m'anime alors qu'elle ne devrait pas.
Garé au pied de son immeuble, je jette un œil rapide aux dizaines de balcons qui ornent cette grande bâtisse moderne, essayant de deviner dans lequel Léah profite de son temps libre. Je me demande si elle est du genre à suspendre des fleurs à la balustrade ou à accrocher un voilage pour se protéger des regards indiscrets. Peut-être se contente-t-elle simplement de s'asseoir au soleil et de se nourrir des rayons venus embrasser sa peau délicatement dorée. Je l'imagine bien se prélasser sur sa chaise, pieds nus sur la table et ses écouteurs vissés dans les oreilles, la brise d'été parcourant ses courbes pendant qu'une goutte de sueur s'échappe quelque part entre ses petits seins ronds ; étonnement attirants.
Magnifique, voilà que tu ne trouves rien de mieux à faire que penser à ses seins...
J'aperçois une silhouette en mouvement qui traverse le parking et se dirige vers ma voiture. Je détourne les yeux pour fuir ce que je ressens. L'appréhension. L'impatience. La colère de ressentir cette excitation déplacée. Tous ses sentiments contradictoires que j'aimerais voir s'éteindre, mais subsister à la fois.
— Bonsoir, lance-t-elle timidement après avoir ouvert la portière côté passager.
Léah se penche vers l'avant pour me gratifier de son plus beau sourire. Elle est divine, ses billes chocolat soulignées de noir et ses lèvres épaisses colorées d'un rose mat. Involontairement, mon regard dévie plus bas, vers son décolleté très – trop – plongeant que laisse apparaître sa longue robe dorée. Elle se faufile dans la voiture et moi, toujours incapable d'aligner le moindre mot, je suis submergé par son parfum sucré, aux notes de bonbon acidulé.
Bordel, elle sent bon.
— Je pense qu'Oriane a raison, poursuit-elle sans se soucier de mon silence. On pourrait peut-être se tutoyer, non ?
— Bien sûr.
— Cool !
Le tutoiement, c'est bien. Encore faut-il avoir quelque chose à se dire. Surtout que je ne suis pas particulièrement enclin à y mettre du mien. Je n'ai jamais apprécié les blablas futiles et discussions sans intérêt. Une perte de temps considérable. Je suis plutôt du genre à agir que de me perdre dans des débats stériles ; je laisse ça aux politicards.
Et puis, parler avec Léah, c'est la connaître un peu plus. C'est aussi prendre le risque de l'apprécier un peu plus.
Comme d'habitude quand ma casse-couille de frangine s'en mêle, les choses tournent de façon, disons... inattendue. C'est vrai, quoi. Je n'aurais jamais pensé partir à la pêche aux informations avec la seule femme au monde capable de me faire bander !
Tu parles d'une idée de merde !
— Alors... ancien numéro un mondial, hein ? Rien que ça ?
Sa remarque soudaine, couplée au ton faussement étonné qu'elle emploie, m'arrache un sourire.
— Je suis démasqué.
— Pourquoi tous ces mystères ? m'interroge-t-elle en se retournant sur son siège.
Ses iris inquisiteurs me scrutent à m'en brûler la peau. Je les sens partout sur moi et putain, je mentirais si je disais que ça ne me plaît pas.
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Summer Rain
Romance𝐈𝐥 𝐧'𝐢𝐦𝐚𝐠𝐢𝐧𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐨𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐯𝐨𝐪𝐮𝐞𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐢𝐧𝐠 𝐨𝐮𝐭. 𝐄𝐧𝐜𝐨𝐫𝐞 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐪𝐮'𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐫𝐞𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐞𝐧 𝐪𝐮𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧. La malchance chronique de Léah n'a jama...