𝓛é𝓪𝓱.
Tandis que nous marchons vers le Cuba Libre, Basile observe absolument tout ce qui se passe autour de nous. Les arrêts de bus, les moindres recoins sombres et, par leurs grandes vitrines, l'intérieur de chaque restaurant qui se dresse sur notre chemin. Il semble tellement concentré qu'après m'avoir expliqué le pseudo plan qu'il a mis au point, je n'ai pas osé lui en demander davantage. Objectif de la soirée : comprendre les actes d'Andrea. Dans son discours, c'est comme s'il omettait complètement la possibilité que nous puissions rentrer bredouilles. Là encore, je n'ai pas eu le courage de le lui faire remarquer.
À l'angle d'une ruelle animée, je distingue enfin la devanture du pub, avec sa grande toile rouge et ses quelques tables parsemant le trottoir. Une lumière douce filtre au travers des fenêtres, les ombres qui s'y dessinent nous donnent le ton sur l'ambiance festive qui règne à l'intérieur. L'endroit est déjà bien rempli, j'avoue que cela me rassure un peu. L'intimité avec cet apollon est beaucoup trop dangereuse ; et lui beaucoup trop attirant.
— Je vais jeter un œil à l'arrière, je reviens tout de suite.
— OK, je t'attends ici.
Basile s'éclipse dans l'allée étroite qui longe le côté du bar. J'en profite pour tenter de mettre mes idées au clair. Depuis que je suis rentrée dans cette voiture, je ressens comme une chaleur étouffante qui s'étend de ma poitrine à mon bas ventre. Au début, je trouvais cette sensation plutôt agréable, mais plus les minutes se succèdent plus ma libido devient ingérable. Je ne cesse de me rappeler mes dernières soirées passées à fantasmer sur lui, à tout ce que je j'aimerais qu'il me fasse. Me dise. J'ai l'impression de ne plus pouvoir penser à cet homme sans me consumer de la tête au pied. L'imaginer est une chose. Mais l'avoir en face de moi, c'en est une autre. Il est sublime ; si mystérieux. Vêtu d'un simple t-shirt gris, ses jolies fesses moulées dans un jeans brut, j'ai bien du mal à ne pas le bouffer des yeux – à défaut de le bouffer tout court. Son odeur musquée s'imprime dans mon organisme et ne semble plus vouloir me laisser de répit. C'est perturbant et fatigant de se battre en permanence contre son propre corps.
— Sa voiture est là ! se réjouit-il après avoir ressurgi, m'arrachant un cri de surprise. Il y a un parking privé de l'autre côté, il est là, j'en suis certain.
— Génial, vous pourrez enfin vous expliquer.
Il acquiesce en s'approchant de la porte. Je me demande s'il sent que je ne partage pas son enthousiasme, mais si c'est le cas, Basile n'en montre rien. J'ai un mauvais pressentiment, c'est plus fort que moi. Ma raison me somme d'être prudente ; elle s'acharne à vouloir trouver une explication logique au comportement d'Andrea. Je m'inquiète de la tournure que pourraient prendre les événements si sa disparition était volontaire.
Après tout, s'il décide de rompre avec Basile, devrais-je m'en plaindre ?
— Tu viens ?
Il me tend une main que je m'empresse de saisir. Ce geste, beaucoup trop agréable et naturel, résonne comme l'écho d'une évidence à laquelle j'ai peur de m'accrocher.
Quand nous entrons, la chaleur me frappe le visage aussi fort que le bruit assourdissant emplit mes oreilles. Un groupe de musique cubaine fait danser des dizaines de personnes, tandis que d'autres s'amassent devant le bar rouge vif. Nous nous engouffrons dans la foule, à la recherche d'une table, mais aucune n'est disponible. Basile jette alors son dévolu sur la seule chaise haute libre et m'invite à m'y asseoir.
— Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde ! hurle-t-il en s'accoudant au comptoir. Il va falloir être patient !
— Laisse-moi faire ! Ce n'est pas parce que tu es insensible à mes charmes que tous les hommes le sont aussi !
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Summer Rain
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