Prologue

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Chaque matin, je me réveille avec une boule au ventre. Ce n'est pas un stress banal, ni une petite angoisse. Non, c'est bien plus lourd. C'est une oppression constante, un poids invisible qui m'étouffe à chaque respiration.

Je sais ce qui m'attend. Les couloirs du lycée, ces regards pesants, ces chuchotements derrière mon dos. Parfois, c'est pire. Une bousculade qui semble trop calculée, un commentaire moqueur dans les escaliers, des rires étouffés quand je traverse la salle.

Au début, je me suis demandé pourquoi moi ? Mais les réponses n'étaient jamais là. Peut-être que je ne suis pas assez comme eux. Pas assez belle, pas assez populaire, trop fragile peut-être.

Alors, je me suis faite discrète. Je me suis effacée. Je suis devenue cette ombre que personne ne remarque. Et pourtant, ils ne se lassent jamais.

Il y a eu ce jour où quelqu'un a écrit sur mon bureau : "Personne ne t'aime." Un autre jour, des rires derrière moi dans le couloir. Des paroles si évidentes qu'elles ne laissaient aucune place au doute. Les profs ne voient rien. Ou ils ne veulent rien voir.

Le soir, je rentre chez moi et je m'enferme dans ma chambre. Je fais semblant, comme si tout allait bien. Je souris, je leur dis que tout va bien, et ils me croient. Mais moi, je ne me crois plus.

Le vide s'installe en moi. Il est là, chaque minute, chaque seconde. Une présence constante, qui ne me quitte plus. Il n'y a plus de lumière, plus de raison d'espérer. Ce soir, alors que je fixe le plafond de ma chambre, je prends une décision. Je n'en peux plus.

Je prends mon manteau, mes chaussures, et je quitte la maison sans un bruit. Mon cœur bat plus fort à chaque pas, mais je ne m'arrête pas. Je me dirige vers la forêt, là où le silence règne, là où je pourrai enfin disparaître, loin de tout. Je vais y mettre un terme.

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