Confrontation

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                  Pdv Apryl


Le crépuscule tombait lentement sur Memphis, l'air frais du printemps se mêlant à l'humidité de la ville. Le pavé, encore humide des rares averses de l'après-midi, brillait sous mes pieds alors que je courais à perdre haleine. Mes jambes étaient tendues, mes bras balançaient frénétiquement, mais je ne pouvais m'arrêter. Pas après ce que Scarlette venait de me dire. Je n'arrivais même pas à me calmer, tout en moi était en feu. J'avais besoin de fuir, de m'éloigner de tout, de tout ce qui m’étouffait. Et la ville, cette vieille ville de Memphis, semblait m’engloutir dans ses ruelles sombres et tortueuses.

Je tournais sans réfléchir, m'engouffrant dans des coins de rue inconnus, espérant trouver une issue, une lumière, quelque chose qui brise la solitude qui m’envahissait. Mais les bruits de mes pas, vite suivis d’un écho, me rappelaient que j’étais loin d’être seule. D'abord, je pensais que c’était moi qui me faisais des idées, mais plus j'avançais, plus le bruit derrière moi devenait distinct. Quelqu’un me suivait. Le bruit d'une course, lourde et pressée. Un frisson glacial me traversa l'échine. Je n’osais pas me retourner, mais je savais. Je savais que ce n'était pas une simple coïncidence.

Mes pieds se pressaient contre le sol, accélérant le mouvement, mais la panique me rendait moins agile. Chaque coin de rue m’apparaissait comme une impasse, comme un piège. La lumière s’estompe, les ombres grandissent, et bientôt, tout semble étouffant. Je tournai une nouvelle rue étroite, plus sombre encore, et là, je m'arrêta net. L’air s’alourdit. Mes respirations étaient bruyantes, désordonnées. Une main se posa brusquement sur mon épaule, froide et ferme.
Un cri monta dans ma gorge, mais il n'eut même pas le temps de se former. Avant que je ne puisse réagir, je sentis une force immense me tirer en arrière. Je me retrouvai plaquée contre quelque chose de dur, contre un corps. Un homme. Une cagoule noir recouvrait son visage, et ses mains m'agrippaient avec une telle violence que je perdis toute capacité à bouger.

L’odeur de sa peau, mélange de sueur et de cuir, me fit tourner la tête. Je tentai de le repousser, mes mains frappant son torse, mais il m'en serra dans ses bras, me plaquant encore plus contre lui. J'étais à bout de souffle, terrifiée.

Je voulus crier, mais avant même que le son ne franchisse mes lèvres, une odeur chimique envahit mes narines.Un chiffon, froid et humide, s'écrasa contre mon visage.

Et merde que-ce que j’ai fait au Dieu pour avoir cette vie !
Je n'eus que le temps d’inhaler avant que mes yeux se ferment. Tout devient flou, comme si la réalité se dissout autour de moi. Le monde s'estompa lentement, emportant ma volonté, ma résistance. Mon corps se détend malgré moi, mes muscles se relâchèrent. L’obscurité m'engloutit comme une mer noire, me noyant dans son calme glacé.

(....)

Je me réveille en sursaut. Un éclair de douleur me traverse la tête. Ma vue est floue, mes mains sont liées derrière mon dos, et je suis allongée sur quelque chose de moelleux, peut-être un lit. Tout semble éteint autour de moi, comme si la lumière s'était évaporée, laissant place à une atmosphère épaisse, pesante. Je tente de bouger, mais une douleur sourde me fige sur place. Mes poignets me lancent, probablement frottés par les cordes qui les enserrent. Ma gorge est sèche, ma bouche pâteuse, comme si j'avais dormi pendant des heures sans pouvoir bouger.

Je ferme les yeux un instant, essayant de recouvrer un semblant de calme. C'est alors que je l'entends : des pas, lents, mesurés, résonnent sur le sol froid de la pièce. La porte s'ouvre dans un grincement. Je frissonne, même si la chaleur de la pièce me semble oppressante. Je tente de bouger un peu plus, mais je suis trop faible, mes membres ne répondent pas comme je le voudrais. La peur monte en moi, comme un poison qui s'infiltre dans mes veines.

Apryl au cœur de la mafia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant