Premier virage

CHAPITRE 29 : Grand Prix de Las Vegas - Zacharya

"Bonjour à toutes et à tous et bienvenue au Grand Prix de Las Vegas !"

"C'est sous les lumières de ce circuit tout en extravagance que se passera ce soir une course pleine d'artifice !"

"Ce que ne vous dit pas Mark, c'est que ce soir, on pourra officiellement dire que Zacharya devient champion du monde pour la quatrième fois !"

"Il rejoindra ce soir même le nom de légende du sport automobile qu'est la formule 1 !"

"Après tant de rebondissement cette saison, Zacharya a su montrer encore une fois son talent dans ce sport. Malgré quelques petits accrochages, il a su à chaque fois nous prouver et prouver à ceux qui ne le croyaient pas, qu'il pouvait lui aussi rejoindre les légendes qui l'ont précédé !"

Ce soir, c'est le grand soir. Je vais être nommé pour la quatrième fois champion du monde. Ce titre est encore plus mémorable que ceux que j'ai pu avoir. Celui-là, il m'a donné beaucoup de fil à retordre. Que ce soit en piste ou hors piste, il s'est passé tellement de choses en une seule saison, qu'on pourrait en faire un documentaire ou un livre ! Entre ma relation avec Louis, entre les doutes, les peurs, les crises de nerf et encore plein d'autres, je ne suis pas peu fière d'en être arrivée là !

Le fait aussi que j'ai commencé cette saison avec une douleur après la perte de mon meilleur, la souffrance de sa perte qui était toujours en moi et dont une épée de damoclès me narguait à chaque fois que je roulais. Ce quatrième titre est pour lui aussi, pour Henry, qui malheureusement n'est plus là physiquement avec moi pour le fêter, mais là dans mon cœur et je le sais ! J'aurais aimé me battre jusqu'au bout avec Louis sur la piste, notre guerre d'ego pourrait presque me manquer, mais je sais que dans le garage de Bollinger, un petit Français est en train de me regarder et attend patiemment que je finisse cette course. Ne pas le savoir sur la piste, mais en dehors à me regarder, booste mon ego, on ne va pas se le cacher ! Ce n'est pas le même ressenti que quand j'ai mes frères qui me regardent, là, j'ai envie de rendre fière la personne que j'aime.

J'enfile mes gants sous les acclamations des fans dans les tribunes. En temps normal, je ne les écoute pas, trop concentré sur ma course. La ce n'est pas la même chose, j'ai envie d'absorber tous leurs cris et de m'en nourrir sur la piste. Casque sur la tête, je ferme ma combie et vais m'installer dans la monoplace. Comme d'habitude, je fais les réglages opérationnels et attends patiemment que le tour de formation annonce son arrivée.

"Ici, sur le circuit de Las Vegas, il est 21h et les pilotes commencent à se positionner sur la grille de départ !"

" Bienvenue au Grand Prix de Las Vegas, asseyez vous tranquillement, ça ne fait que de commencer."

Dès le premier virage, je prends directement une avance sur les pilotes derrière moi. À la suite de ça, tout s'enchaîne rapidement. Je roule en continu et ne m'arrête que quand il faut changer les pneus, je perds des places à cause des changements, mais les reprends aussi vite. Je ne perds pas ma concentration, il faut que je gagne cette course quoi qu'il se passe.

Pour Henry, pour Louis et pour moi, Zacharya O'Neill, l'enfant de 8 ans qui s'entraînait dans les circuits Irlandais en karting, rêvant d'être là où j'en suis aujourd'hui. Je veux la gagner aussi pour mes parents. Ils n'ont pas eu le temps de me voir devenir champion du monde la première fois. Décédé des suites d'un accident de voiture venant me chercher d'un de mes entraînements, un bouffon trop alcoolisé leur a barré la priorité et non pas su reprendre le contrôle de la voiture, rentrant de face dans le camion qui se trouvait sur la voie devant eux. Depuis ce jour, je me suis fait la promesse de ramener autant de titres, permettant de les rendre fières et heureux de se dire que leurs efforts ont payé.