chapitre 8

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Thranduil regarda autour de lui, ses yeux s'attardant sur les corps des victimes allongés sur le sol. 

Il vit Aphadon revenir vers lui, le visage assombrit par la tristesse.

- Thalion ?

- Il est mort, monseigneur, lui répondit l'elfe.

Thranduil baissa la tête, essayant de digérer la nouvelle. Les autres elfes qui avaient survécus reprenaient lentement leurs esprits, et commençaient tout juste à soigner les blessés.

Il se rendit alors compte du silence qui les entourait. Plus aucun bruit de combat ne résonnait dans Dol Guldur.

- Avons-nous gagnés ? demanda Golwîn.

Le maître des armes les rejoignit. Sa cape rouge et son armure étaient dans un piteux état, noyée par le sang noir des orques. Thranduil ne répondit pas, et se détourna de ses deux serviteurs, attentif au moindre bruit.

- Monseigneur ?

Il entendit à peine l'appel d'Aphadon.

Ce silence l'inquiétait. La plupart de ses troupes se trouvaient au pied de la forteresse, et ils devaient encore se battre en ce moment même. Cependant il n'y avait aucun son métallique d'épées qui s'entrechoquent, ou de cris. La bataille ne pouvait déjà être finie. Des milliers d'orques se trouvaient encore devant les remparts, et ils ne pouvaient pas avoir été vaincus en l'espace de quelques minutes...

Quelque chose d'étrange était à l'œuvre ici. Un vent puissant soufflait entre les murs brisés de Dol Guldur, et à travers ce sifflement, Thranduil crût soudain entendre quelque chose.

Un murmure...

- Thranduil.

Le roi elfe se pétrifia.

- Thranduil !

Il connaissait les intonations féminines de cette voix, mais cela n'était pas possible. Cela ne se pouvait...

- Thranduil ! A l'aide !

Cette fois c'était un cri. La voix était plus forte, et reconnaissable entre mille. Le sang du roi elfe ne fit qu'un tour, et ses pieds se mirent automatiquement en action, et il courut en direction de cette voix.

Confus, les elfes le regardèrent partir et disparaître dans un passage, sans avoir le temps de réagir.

L'un d'entre eux l'appela, mais Thranduil l'ignora et continua de s'enfoncer dans les tréfonds de la forteresse. Courant à en perdre haleine, il suivit les cris de sa femme, sans vraiment savoir où il allait ni où il mettait les pieds. Une peur sourde, qu'il n'avait pas ressentie depuis très longtemps, lui serra le ventre. Et il crût devenir fou lorsqu'il entendit retentir contre les murs les sanglots déchirants de sa bien-aimée.

- Thranduil, s'il te plait. Aide-moi !

- Adar !

Thranduil s'arrêta net. Surpris, il sentit son cœur s'emballer encore plus violemment dans sa poitrine, et dû s'agripper à un pan de mur pour ne pas perdre l'équilibre.

- Legolas...

- Adar ! Je suis ici !

A présent complètement terrifié, Thranduil se remit à courir en direction des voix. Toutes deux semblaient venir du même endroit. Le roi elfe parcourut de nombreux escaliers et passages étroits, puis s'arrêta finalement dans une grande cour à ciel ouvert.

La Forêt Noire : La destruction de Dol GuldurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant