CHAPITRE 6 : La rencontre de trop (1)

11 3 0
                                    

Quand j'ouvre les yeux, je comprend de suite, grâce au degrés de luminosité avancé, que j'ai raté mon réveil.
En même temps... Avec la nuit que je viens de passer j'avais quelques heures de précieux sommeil à grappiller.
Je m'empresse de regarder mon téléphone : "5 appels manqués, 2 messages", les messages sont de ma boite vocale... J'écoute donc mes messages vocaux et je peux entendre la douce voix de l'Officier Lewis (c'est ironique, sa voix est tout sauf douce), m'annoncer que l'on a un nouveau meurtre et me demander de, je cite, "ramener mon petit cul de premier de la classe au plus vite si je ne veux pas me retrouver à la circulation".
Bon, cela me laisse peu de choix.
Je saute dans la douche et en 15 minutes top chrono je suis en route pour la nouvelle scène de crime.
Quand j'arrive sur place, la presse est déjà là à se languir de la présence d'un tueur en série afin de nourrir le quotidien local, trop pauvre en informations intéressantes.
Enfin, bref, j'outre-passe ces vautours pour aller au delà de la bannière jaune de police.
J'aperçois l'officier Lewis qui se dirige vers moi d'un pas mécontent.

- Tu es en retard et c'est que ton deuxième jour.

- Excusez-moi, j'ai eu une nuit un peu... Mouvementée.

- Hahaha, c'est une femme ?

- Entre autres... - dis-je sans grande conviction, bien conscient de l'allusion sexuelle déplacée de mon collègue.

- Houla ! Je ne veux pas en savoir plus mon bonhomme ! - me dit-il avec un clin d'oeil plus que grossier -  Ça passe pour cette fois, mais fais gaffe à partir de maintenant.

- Entendu. Bon, sinon ça donne quoi dedans ?

- Toujours le même mode opératoire et les même incohérences. Cette fois c'est un homme, 32 ans, célibataire. Va voir par toi même, il y a plus personne a l'intérieur. les scientifiques sont passés il y a une heure, moi je vais parler à la presse.

Je me dirige donc vers cette demeure bien trop grande pour un homme seul. J'en déduis donc qu'il doit avoir de (très) bons revenus. Là famille du dernier meurtre était modeste... Il n'y a pas de cohérence dans la victimologie... Je ne comprend pas.
Rien à signaler au rez de chaussé, une grande cuisine et un grand salon très lumineux, dehors, une petite piscine et un jardin où pousse une herbe bien grasse.
Je monte donc au premier étage. La dernière marche grince. Je remarque rapidement la présence de la fine trace de sang qui part de la dernière marche, qui continue dans le long couloir jusqu'a la porte tout au fond.
L'autre pièce est une bibliothèque avec un piano, rien d'anormal ici.
Je vais donc voir la dernière pièce, la chambre je suppose. La porte est fermée. Je la pousse, il fait noir à l'intérieur. Un vent frais s'échappe par l'entrebâillement et j'entend un carillon retentir.
La trace de sang, le noir, le vent, le carillon. 1e fois dans la maison de la famille : accident.
2e fois ici : coïncidence.
Il me faut une 3e scène pour un mode opératoire.
Mais ce sont des subtilités que personne ne semble remarquer... Alors pourquoi moi oui ?

- Bonjour John.

Je sursaute, j'aurais voulu crier mais aucun son ne sorti de ma bouche.
Quelqu'un était la, dans le noir.

- Bonjour, - dis-je non sans une pointe d'inquiétude dans la voix - Excusez-moi, on m'avait dis qu'il n'y avait plus personne dans la maison. Vous êtes de la scientifique ? Est-ce que j'allume la lumière ?

- NON ! - dit sèchement l'inconnu face à moi - Non, John, n'allume pas la lumière. Ce ne sera pas nécéssaire avec moi. - Je commençais à avoir sérieusement peur - Aucune lumière. Si tu n'allume pas la lumière, je te promets que ce sera rapide, tu n'aura pas à souffrir.

- Pardon, je ne comprend pas... Qu'est-ce que vous voulez dire par...

- Tu ne pensais pas pouvoir te débarrasser d'un Vampire aussi facilement tout de même John ? - me coupa-t-il - N'aies pas peur. Je veux discuter... Dans un premier temps.

Puis, comme si l'ombre devenait lumière, la créature se révéla à moi. Si  elle avait forme humaine, elle n'en avait pas l'air. Ses deux yeux ressemblaient à des yeux de chats, son teint était blanc comme neige, ses lèvres rouges comme le sang, les joues creuses, il ne possédait pas d'oreilles mais deux trous béants à la place. Il était complètement chauve et sa dentition était apparente. Vous voyez les 2 canines qu'ont les vampires dans les films ? Eh bien, ses 32 dents étaient des canines du genre. J'avais peur. Vraiment vraiment vraiment très peur. Les rouages de mon cerveau s'activaient à toute vitesse pour trouver une échappatoire pendant que le vampire reprenait la parole.

- Quel désastre ce qui est arrivé ici. Vraiment dommage. - Si la terre était aussi pure que l'ironie dans ses paroles, nous serions tous sauvés du réchauffement climatique, je vous l'assure - Tu n'es pas un homme idiot John, encore moins un homme ordinaire. Alors dis moi, penses tu vraiment qu'un humain serait capable de réaliser un crime de la sorte ? Hm ? Oses-tu penser une seule seconde qu'un vile être de l'ordinaire serait l'auteur d'un tableau aussi chaotique ? Ne vois-tu pas que seule une créature des ténèbres puissante est capable de tant de violence et cruauté ? Ne remarques tu pas une mise en scène relevant d'un monde mystique ?

- La trace de sang, le noir, le vent, le carillon. - Dis-je dans un murmure -

- Exactement.

- C'est toi ?

Le vampire se mit alors à rire, mais d'un rire dépourvu de toute joie, un rire directement venu des enfers.

- Voyons, voyons, trêves de plaisanteries. Je reconnais que, nous autres vampires, sommes des êtres cruels et violents, mais ce cas là outre passe toute créature que je connaisse.

- Pourquoi est-tu là alors ?

- Pour deux raisons. La première est parce que je me nourris de la noirceur présente ici, et la seconde est parce que je souhaite me nourrir de sang pur, du sang d'un chasseur de ténèbres.

- Moi. - Dis-je comme si le dire à haute voix m'aiderait à trouver une solution -

- Tout à fait. Ce fut une discussion forte interessante. Maintenant, si tu le permets, je vais te tuer.

La ChasseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant