Chapitre 24

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Quoi ? Qu'est-ce qu'il vient de dire à l'instant ?. Je reste comme pétrifiée et glacée de l'intérieur jusqu'à ce que je décolle les paumes de mes mains de mes oreilles, mes larmes s'étant arrêtées de ruisseler le long de mes joues. Je ne suis..pas sa fille ? Mais pourquoi dit-il ça ?. Encore quelque chose qu'il essaye de me faire gober pour justifier tout ce qui me fait subir jusqu'à maintenant? Me crois t-il stupide à ce point ?!. Pourtant, mon cœur me fait encore plus mal lorsque cette phrase ce répète dans ma tête. Pourquoi ai-je mal alors que je le déteste?!. Je me redresse alors pour le regarder droit dans les yeux afin d'écouter tout ce qu'il a à dire.

Moi: Si je ne suis pas..ta fille ? Qui suis-je alors? 

Papa: Tu es une symbiot..

Je fronce les sourcils ne comprenant pas ce terme que je n'ai jamais entendue de ma vie en 17 ans d'existence.

Papa: Tu as été créée à partir de l'ADN de ma fille..décédée avec sa mère dans un accident de voiture. On t'a implantée ses souvenirs vrai mais aussi modifiée, falsifié même, sa personnalité, puis il y a deux ans, tu as enfin pu ouvrir les yeux. Nanako, je suis un scientifique travaillant pour l'armée, alors quand j'ai commencé le projet de te faire revenir sous forme de clone , j'ai du proposer une contre partie..

Moi:..une contre partie..?

Papa: Que tu serves d'armes pour l'armée. En toi réside un codage génétique ou plutôt des micro capsule faisant partie de tout ton organisme, qui cache un virus qui se révèle être très mortelle. Ce virus est programmé pour se déclencher  si et seulement si, tu meurs. J'ai tout fait pour t'éloigner de ce que je faisais, en t'envoyant en pension pour te laisser vivre comme tu l'entends mais..maintenant, avec tes envies de suicides, je n'ai pas eu le choix, ils ont décidés  de te garder ici jusqu'à nouvel ordre.

A l'entente de tout son récit et même si il affiche une expression chagrinée, je n'y crois pas une seule seconde. Ce genre de chose à propos de symbiot, du virus, de fille décédée..Je n'y crois pas. C'est impossible. Alors d'un visage presque pâle et translucide, je me met à rire. Voilà ma défense contre la folie qui a faillit me prendre durant tant de semaines et qui  peut maintenant faire de moi tout ce qu'elle veut. J'ai tout perdue de toute façon, alors croire ou ne pas croire, m'importe peu..tout ce que je souhaite c'est de me couper de ce monde pour de bon. Et tous les moyens seront bon pour y parvenir.

Papa: Nanako, comprends moi..même si tu n'es pas ma fille, même si je t'ai fais souffrir en t'éloignant de moi, je t'aime et je n'ai jamais cessé de prendre de tes nouvelles pendant que j'essayais de chercher un antidote au virus qu'ils ont intégrés dans ton corps..

Voilà la dernière phrase que j'entends avant de me laisser choir sur le sol, le regard dans le vide, coucher sur le côté comme une poupée de chiffon et ressentant le froid du carrelage. Voilà tout ce que je veux ressentir, ce froid qui m'a toujours enveloppée, qui a toujours été à mes côtés. Je la préfère à la réalité qui me semble d'un coup, trop irréel. 

S'en suit alors  les jours qui passent tandis que je reste allongées sur le sol ou attachées à mon lit pour qu'ils me force à rester en vie par tous les moyens imaginable.

 Je ne l'ai pas revue. Echo. Depuis ce jour, je ne l'ai pas revue. Au bout de la deuxième semaines comme ils me l'ont si bien informée, ils ont commencés à me droguer, m'endormir, m'examiner, faire de moi tout ce qu'ils veulent..faire de moi un jouet manipulable alors que je ne distingue plus rien qui puisse me faire sortir de cet état de presque léthargie qui accable mon regard, mes pensées,  mon cœur. Maintenant, chaque jour dans mon sommeil, je fais des crises. Je crie, je pleure,  je cauchemarde..je l'appelle. J'appelle celui qui m'a trahis mais il ne vient  pas et je ne le hais pas. Non , je n'y arrive pas..Je n'arrive pas à haïr celui que pendant longtemps, j'ai cru connaître, celui qui m'a fait sourire, rire, celui de ce chat, de ses messages, de cet appelle. Je peux encore entendre ce "je t'aime" qui m'a empêchée de sauter. 

Dans cette cellule immaculée de blanc. Je ne sais pas quand il fait jour ou quand il fait nuit. Il n'éteigne presque jamais les lumières de ma cellules et des gardes viennent toujours relever les précédents afin d'intervenir en cas de nécessité. Ici, je n'ai plus la mesure du temps, je n'ai plus la mesure de rien  mais je revois bien souvent le visage de mon père qui me regarde avec un air de regret et de compassion. M'a t-il vraiment dit la vérité ce jour là?. Ne suis-je vraiment qu'un simple corps contenant une arme mortelle pour tout organisme vivant de cette planète?..Des fois, quand je le vois, même floutée par la drogue qui passe dans mes veines par intraveineuse, j'ai envie de lui parler, de lui dire que si il m'aime, de me tuer sur le champs sans plus attendre. J'essaye de le lui dire, mais je suis toujours trop faible pour que le moindre son ne sorte de ma bouche.

Aujourd'hui, ils ont décidés de m'avertir de quelque d'important. Ils veulent me plonger dans le coma, non, ils vont me plonger dans le coma. Tout a été mis en place et pour que je sois bien consciente de ce qu'ils allaient me faire, ils ont diminués mes drogues de moitiés afin que je réalise que dans moins de 24 heures, je n'ouvrirai plus les yeux jusqu'à ce que je sois d'une quelconque utilité à leur yeux.

Protège moi..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant