A ce moment-là, je regarde l'écran de mon portable, revivant tout ce qui s'était passée sur le toit, tout ce que j'avais due endurer par la suite , à l'attendre, et l'attendre, et l'attendre encore. Et pourquoi? Pour le voir, pour voir comment il me trahirai..Je retiens mes larmes suivantes pour ne pas montrer toute cette souffrance, cette colère qui monte en moi, ces questions déchirante que j'ai envie de lui balancer en pleins visage. Mais je ne peux pas, je ne veux pas que ce regard ce détourne de moi, que ses troubles s'arrête, qu'il parte d'un coup en retrouvant cette posture militaire. Je veux savoir qui il est !..du moins, avant que mes yeux ne se ferment pour de bon.
Jason: Je ne sais pas
Moi: Ne me ment pas..s'il te plaît
Jason: Nana, je suis désolé..
Moi: Dis le! Si tout ce qui c'est passé entre nous à au moins compté à tes yeux , dis le moi avant qu'ils ne m'endorment !
Je relève mes yeux de mon écran, mes larmes ayant coulées sans que je puisse les contenir plus longtemps. Je veux sa réponse, je veux juste sa réponse. Alors lorsque je le vois se redresser comme pour partir, je me recroqueville sur moi-même et pleure à me crever les poumons, la tête baissée vers ma poitrine. Même ça, il n'a pas voulu me l'accorder..Alors j'entends des bruits de bottes qui se font plus proche, et plus proche encore me donnant l'impression que quelqu'un se trouve devant moi. Mes sanglots se figent, me laissant redresser la tête doucement pour voir qu'il est devant moi , avec le portable dans sa main et qu'il me murmure sans aucun son sortant de sa bouche, quelque chose qui me fait écarquiller des yeux.
Non, ce n'est pas la drogue, ni une hallucination. Il me l'a bien dit en me regardant droit dans les yeux: "Parce que je t'aime". Mon portable glisse de ma main allant s'étaler au sol, au pied de mon lit pendant que ses yeux reste accrocher aux miens avec une lueur de regret qui le ronge autant que ma folie fait de même pour moi. J'en ai presque du mal à respirer et lorsqu'il se baisse lentement pour ramasser mon portable, il frôle de sa main , mes doigts qui sont près du bord sans que personne ne puisse le voir.
Jason: Tu n'as plus aucune raison de me faire confiance..ça je le sais. Mais je tiendrai la promesse que j'ai faite sur ce toit..
Cette phrase me sort de ma transe alors qu'il vient de me la souffler en un chuchotement presque inaudible et que les doigts qu'il a touché tremble légèrement. Ce contact chaud m'a presque électrisée et tenue en haleine mais cette phrase..? Que dois-je penser de cette phrase alors que depuis le début, cette histoire formait le mot "Mensonge". A cet instant, j'ai envie de me jeter dans ses bras, de lui dire de m'emmener tout de suite loin d'ici, de ne pas me laisser seule dans cette chambre blanche, de ne pas les laisser m'endormir , j'ai envie de le faire mais ne peu que le regarder dans les yeux mon visage rosi par mes larmes ne ruisselant plus sur mes joues, pour le voir partir hors de la salle avec mon portable.
Quand la porte se referme derrière lui et que le bruit sourd de son verrouillage me laisse un léger sursaut, mes yeux fixe inlassablement cette porte comme s'il allait rebrousser chemin et mon cœur serrer jusqu'à maintenant comme s'il s'était noyé dans le chagrin, remonte désormais en surface avec le ridicule espoir qu'il est dit vrai. Si je n'ai plus d'espoir, si je n'en ai pas, si il n'est pas le seul espoir qui me retienne dans ce monde, comme avant que je ne découvre toute l'histoire sur lui, mon père et moi, si je ne l'ai pas, si je ne l'ai plus, alors je..je ne sais pas qu'est-ce qui serait plus dur pour moi : que le seul instant de ma vie est été un total tissu de mensonge où que celui qui m'ai donnée l'envie de vivre soit celui qui cause ma perte en m'endormant jusqu'à ce que je serve à l'armée.
Alors les secondes passent, puis les minutes, les heures et mes yeux ne se décollent pas de cette porte tandis que mon corps allongé reste immobile comme si aucune lueur de vie n'y battait encore.Comme si je l'avais de nouveau laissée partir avec ma vie et mon cœur encore une fois.
Agent: Mademoiselle, il est l'heure
Mon regard ne bouge pas de cette porte et même quand cette dernière s'ouvrent pour laisser des personnes en combinaison blanche, venir m'attacher, me planter une seringue et m'embarquer sur un brancard, je reste avec cette vision qu'il ne m'abandonnera pas, pas une seconde fois. Est-ce que je suis stupide de croire encore en lui? Oui et alors? "Même les génies ont une part de stupidité" m'avait-il dit un jour. A cette pensée, j'esquisse un sourire, je ne sais pas si c'est à cause de cette drogue qui fait effet et qui me floute la vue, ou si c'est parce que je n'arrive pas à douter de ces paroles même après ce qu'il m'a fait, qu'ils m'ont tous fait. Et ce n'est juste qu'en rentrant dans une salle plongée dans le noir, qu'on allume pour montrer juste un bassin avec une sorte de civière blanche en diagonale avec des câbles qu'on commence à me placer sur le corps pendant qu'on m'y installe, avec un masque à oxygène bien fixé à mon visage, qui commence à m'agiter un peu.
Papa: N'est pas peur ma chérie tout va bien ce passer..
En entendant sa voix, mes yeux vagabondant partout, la drogue faisant complètement son effet , accompagner des intraveineuses qu'ils viennent de me placer dans les deux poignets sans que je ne le sente vraiment, j'essaye de me concentrer sur la silhouette familière que je reconnais bien: mon père. Je fronce alors les sourcils en voulant le voir plus nettement mais je n'arrive pas et d'un coup la peur m'envahie et j'essaye de me débattre en prononçant son nom. Mais en vain, je ne sent même plus mon propre corps et le bruit d'une machine me tirant vers le bas, vers ce bassin pleins d'eau, me fige complètement.
Moi:N..Non..pas..ça..papa..aide..moi..je..ne veux pas..arrêtez..
Papa: je t'aime plus que tout ma chérie, sois forte..
Je relève mes yeux en le suppliant sans voix , de ne pas les laisser faire ça, mais il me regarde tristement avec un air désolé alors que je sens l'eau à ma taille puis à mi épaule pour que ce soit la dernière personne que je vois une fois complètement immergée au milieu de ce bassin. Jason..s'il te plait ne les laisse pas faire ça pensée-je en essayant de lutter contre le gaz diffusé dans mon masque à oxygène qui me plonge petit à petit dans un sommeil lourd.
Jason..j'ai peur...quelqu'un aidez-moi..
Je vous en supplie..ne m'endormez pas..
Ne me faites pas ça..
Ja..Jason..
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Protège moi..
Fiksi UmumEst-ce que vous avez déjà eu peur d'arriver à un stade où vous vous sentiez seule ? Ou vous ne saviez plus qu'elle place vous aviez dans ce monde et qu'au final, personne n'arrivait à comprendre ce que vous ressentiez ?..Moi c'est ce qui m'est arri...