Tendre la main .

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Elle est là, figée dans le silence, 
Son regard parle mais sa bouche se tait. 
Le monde tourne, mais elle vacille, 
Et moi, je suis là, à deux pas, à l'orée de son cri.

Comment tendre la main sans briser sa pudeur ? 
Comment dire "je suis là" sans voler sa douleur ? 
C'est pas juste un geste, c'est une offrande, 
C'est pas juste des mots, c'est une voix qui s'étend.

Je veux pas être le sauveur, ni le héros de ses pages, 
Juste un phare dans la brume, un abri dans l'orage. 
Alors je m'approche, sans bruit, sans éclat, 
Avec le cœur en avant, et les doutes dans les bras.

Je lui tends la main comme on tend un poème, 
Avec des rimes tremblantes, des silences qui s'aiment. 
Je lui tends la main comme on tend une étoile, 
Pas pour qu'elle brille, mais pour qu'elle ait moins mal.

Je lui dis rien, ou presque, juste "je suis là", 
Et dans ce rien, y'a tout : y'a l'amour, y'a la foi. 
Je lui tends la main comme on tend une saison, 
Pour qu'elle sache que l'hiver n'est jamais sans raison.

Je veux pas qu'elle parle si ses mots sont en cage, 
Je veux juste qu'elle sache qu'elle n'est pas un mirage. 
Qu'elle existe, qu'elle compte, qu'elle peut tomber mille fois, 
Et que mille fois, je serai là, même sans voix.

Je lui tends la main comme on tend une promesse, 
Pas de guérir, mais d'être là dans la faiblesse. 
Je lui tends la main comme on tend une lumière .

Et les jours passent, parfois sans couleur, 
Elle marche dans l'ombre, moi dans sa douleur. 
Je vois ses silences comme des cris étouffés, 
Et je tends ma main, encore, sans jamais l'imposer.

Parce que tendre la main, c'est pas forcer l'éveil, 
C'est être là quand elle sombre, quand elle chancelle. 
C'est pas dire "ça ira", c'est dire "je comprends", 
Même si je comprends pas, je suis là, tout simplement.

Je l'ai vue sourire avec des larmes dans les yeux, 
Je l'ai vue forte, même quand tout était odieux. 
Et moi, je suis resté, pas comme un mur, mais comme un vent, 
Qui caresse sans heurter, qui soutient doucement.

Je lui tends la main comme on tend une mémoire, 
Pour qu'elle sache qu'elle est plus que ses soirs noirs. 
Je lui tends la main comme on tend un miroir, 
Pas pour qu'elle se juge, mais pour qu'elle puisse y croire.

Et parfois, elle parle, des bribes, des éclats, 
Des mots qui tremblent, des "je vais bien" maladroits. 
Alors je l'écoute, sans corriger, sans presser, 
Parce que tendre la main, c'est aussi savoir se taire.

Je lui tends la main comme on tend une racine, 
Pour qu'elle sache qu'elle est ancrée, même quand elle décline. 
Je lui tends la main comme on tend une chanson, 
Avec des notes sincères, pas des leçons.

Et si elle recule, je ne prends pas ça mal, 
C'est pas un rejet, c'est juste qu'elle a mal. 
Je reste là, fidèle, comme une ombre bienveillante, 
Parce que l'amitié vraie, c'est une présence constante.

Je lui tends la main comme on tend un refuge, 
Pour qu'elle sache qu'elle peut fuir sans être jugée. 
Je lui tends la main comme on tend un feu doux, 
Pour réchauffer sans brûler, pour éclairer sans tabou.

Et si un jour elle tombe, plus bas que jamais, 
Je serai là, même si elle ne le sait. 
Parce que tendre la main, c'est pas attendre qu'on la prenne, 
C'est croire qu'un jour, elle saura qu'on l'aime.

Alors je tends la main, encore, encore, encore, 
Comme un battement de cœur, comme un chant sans décor. 
Et si ce slam touche, si ce slam vit, 
C'est parce qu'il parle d'elle, de moi, de nous... de l'infini.

✍️ par BAH OURY BINTA

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Là où mes mots prennent vie ( Tome 2) .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant