Après mure réfléxion, j'arrivai à cette simple conclusion : je ne tuerai pas Madison Carter. De toute façon, les Flemmings ne peuvent rien m'enlever. Ils ont déjà pris tout ce que j'avais : Thomas.
Thomas. Mon coeur se serre. Son père. Le pire dans tout ça, c'est que je me souviens même plus de lui, une de mes victimes parmi tant d'autres.
Je pousse la porte du bureau et m'avance dans le couloir. Pas de trace de Flemmings père ou fils. Parfait. Je file vers la sortie et sort, comme une voleuse. Je les ai assez vu pour aujourd'hui.
Je retrouve sans mal mon chemin et reviens à la chambre d'hôtel que nous avions loué pour quelques jours. Pour être un peu tranquilles tous les deux.
Mais quand je rentre, le courant froid qui m'acceuille m'indique que cette chambre n'est plus qu'à moi.
Rien que dans l'entrée, on voit qu'il est parti. Sa veste en cuir n'est plus accrochée au porte manteau. Ses 2 paires de baskets ne sont plus jettées à la va-vite dans les recoins du salon. Le pire, c'est dans notre chambre.
Ce lit qui était plein de promesses me rapelle juste maintenant à quel point j'ai merdé. Ce lit vide, blanc, froid. Qui ce matin même était chaud et acceuillant.
Je m'assoie sur les couvertures, en lissant les plis de ma main droite.
Je sais qu'il ne prendra pas la peine de me répondre. Pourtant, je l'appelle sur son portable. Quelques sonneries, puis son répondeur. Je raccroche, et rappelle. Encore et encore. Il finit par l'éteindre, car je tombe à présent directement sur sa messagerie.
Mais je continue à l'appeler. Je sais bien que ça ne sert à rien. Le mal est fait. Depuis longtemps d'ailleurs.
J'en arrive à nouveau à un sentiment de vide, aussi bien dans la chambre d'hôtel que dans ma vie. La dernière fois que j'ai eu cette impression, il a suffit d'une nouvelle coiffure pour que j'aille mieux.
Et de Thomas. J'ai cru qu'il allait donner un sens à ma vie. Enfait c'est ce qu'il a fait, mais pendant 3 jours !
Au fond, je sais que je n'ai plus rien à perdre. À part mon âme à nouveau. Mais celle la, je la garderai.
En respirant un bon coup, je m'empare de mon portable, et commence à écrire un message pour Philippe. "Bonjour. Je m'appelle Elise. Pas Lisa. Je ne suis plus Lisa. Et je ne le serais plus jamais. Faites ce que vous voulez. Adieu."
Je l'envoie rapidement, avant que la bouffée de courage que j'avais ressenti s'évanouisse complètement.
La réponse ne tarde pas.
"Tu changeras vite d'avis.
P. Flemmings"
Pffff. Tellement sur de lui. Dommage que ce message ne fasse que me persuader dans l'idée que justement, je ne changerai pas d'avis.
Après ça, je posai mon portable et sorti me promener un peu. Je devais rentrer dans 2 jours. J'appelerais bien Mydden, mais il est parti pour New York avec Lauanda.
En tant que bonne célibataire, je me met à les jalouser, eux et leur couple parfait que fonctionne si bien.
Mes jambes me conduisent au hasard dans le centre de Paris, et après dans le quartier où se trouvait notre ancien hôtel. Sauf que là, je décidai de faire demi-tour. Pour ne pas faire remonter des souvenirs de mes sorties avec Thomas à la surface.
Est-ce que ma vie était vraiment aussi pathétique ? Accomplir des missions, sortir me prommener, éviter à tout pris de ressasser le passé, manger, dormir, et puis accomplir à nouveau des missions ?
En tout cas, c'est l'impression que j'ai.
Sur le chemin du retour, je vois soudain un gamin en larmes sur le trottoir.
Voyant qu'il n'y a personne aux alentours, je m'en approche doucement et m'agenouille devant lui. "Ça va pas ?"
Il secoue sa tête de gauche à droite, en me montrant son genoux avec le pantalon déchiré. Je regarde de plus près. Heu...
"Mais il n'y a rien ??"
Soudain, le petit se lève et me donne un petit papier. Dessus, une écriture rouge me dit :
"Je vous aurai prévenu.
P.Flemmings"
Je lève brusquement la tête, mais le petit est déjà loin devant. Pff. Tout ça pour me délivrer un bête message de menaces. Et dire que je me croyais pathétique.
Je prend donc le chemin du retour, sans conviction.
Une fois rentrée, je prépare mollement mon dîner, lorsqu'on toque à ma porte.
Mon dieu. Faites que ce soit Thomas.
Je me rue dans l'entrée et ouvre la porte en grande vitesse, pour me retrouver nez à nez avec un grand monsieur en chemise cravate.
"-Heu... je peux vous aider ? demandais-je avec hésitation.
-Mme Yells ?
-C'est moi..
-Je suis envoyé par votre base de Floride. J'ai le regret de vous annoncer que vous n'avez à ce jour plus de profession.
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Voilà pour ce chapitre 4 !
Désolé s'il n'est pas très long, mais je voulais arrêter ici ;)
Bizouw à toutes et merci pour vos votes et vos commentaires !