Chapitre 15

2.8K 224 47
                                    

Lorsque je rentre sur Paris, je m'écrase sur mon lit et m'endors immédiatement, sommée par la fatigue.

Enfin, le matin, je ne vais pas beaucoup mieux. En plus d'une habituelle à présent culpabilité, mon ventre n'arrête pas de se torde dans tous les sens, et quand j'essaie de me lever, des vertiges m'obligent à me rassoir.

Et voilà. Rien de mieux qu'un putain de microbe pour commencer la journée.

Je passe donc la matinée clouée au lit, à observer le plafond grisâtre.

Franchement, Philippe s'est vraiment pas foulé niveau argent pour ma chambre d'hôtel. Il a dut prendre la moins chère possible, et ça se voit.

Je pense à beaucoup de choses, et notamment à... surprise... Thomas.

Qu'est-ce qu'il est en train de faire là ?
Est-ce qu'il est parti en mission ?
Avec qui mange-t-il à présent le midi ? Et le soir ? Et le matin ?
Et surtout, est-ce qu'il m'a déjà oublié ?

Pfff. Tant de questions inutiles, qui ne changeront rien à ma vie.

Je serre les dents, subissant une enième douleur au ventre. Wo ! On va se calmer tout de suite le bidon !

J'ai même pas le temps de dire "merci." quand il s'arrête enfin de me torturer que mes jambes se lèvent toutes seules, et guidées par je ne sais quel instinct, elles me conduisent en détalant aux toilettes. Et là, je vomis mon dîner de la veille. Génial. Mon amie la gastro te voilà.

La porte de l'entrée s'ouvre soudain, et j'entend la voix de Ryan m'appeler.

Mais qu'est-ce qu'il fout là, alors que je viens de vomir !?

Je me rince bien le visage, et vais le voir. Sauf que quand son visage entre dans mon champs de vision, j'ai un flash.

Un flash qui me foudroit tel un éclair de la tête aux pieds.

Dites moi que ce n'est qu'une gastro.

Parce que je viens de me souvenir que Ryan n'avait pas mis de capote.

●•●•●•●•●•●•●•●•●•●•●

Je l'écoute tel un zombi me demander quand Madison sera morte, et lui répond, démoralisée, que je la tuerai cet après-midi. Puis je pretexte un mal de tête, et le fait sortir en ignorant ses protestations.

Je suis dans la merde. Mais vraiment. Il faut absolument que j'en ai le coeur net.

Je dévale les escaliers et me rend à la pharmacie la plus proche, poussée par l'adrénaline qui refuse qu'un intru prenne place dans mon corps.

Essouflée, alors que cet effort physique n'aurait dut à peine faire accelèrer mon coeur, je demande un test de grossesse à la pharmacienne, et me dirige vers les wc au fond.

Je respire à fond. Pffffffff. Allez. Je peux pas être enceinte. Pas moi.

J'utilise le batonnet.

Moi + bébé = wtf = non = pas possible.

Je ferme les yeux, et attend. Quand je les réouvre, je soupire de soulagement.

Ouwwwwwf. Le test est négatif.

Je rejette la tête en arrière, et relache la pression que je m'étais mise. Aha, comment j'ai pu croire que moi, j'étais enceinte ! Pff, chui conne parfois.

En tout cas, j'ai vraiment échappé au pire. Je m'apprête à jeter le test, lorsque je vois progressivement la petite croix prendre une couleur bleue.

Ça veut dire quoi ça ? Je m'empare de la boîte. Et merde.

Test positif.

Vas te faire foutre Ryan.

Ma machoire se serre. Putain. Pourquoi ça m'arrive à moi ??

Après tout ce temps, je pense que j'avais oublié que j'étais une femme, et qu'une femme est crée pour enfanter.

Mais moi, je me suis toujours considérée au-dessus de tout ça. Je ne suis pas prête à supporter les cris, les pleurs, et tout ce qui caractérise un bébé.

Des filles tueraient pour tomber enceintes, alors pourquoi ça m'arrive alors que je vais surement tuer cet enfant ? Oui, parce que là je ne vois que l'avortement pour me sortir de cette merde.

Nan et puis le pire dans tout ça, c'est le père quoi. Ryan. Un ex, qui ne m'aime que pour mon côté obscur, et qui m'entraîne toujours vers le fond. Sérieusement ? Jamais je ne pourrais avoir un gosse qui me rappelera sans cesse que j'ai tué, que j'ai foiré ma vie, que je suis un monstre.

Mais quel connard aussi, il aurait pas pu se protèger ?! Quel enculé celui-là...

J'ai franchement pensé à vivre avec lui ? Pff. Notre courte histoire d'amour n'était qu'illusoire. Lui voulait retrouver Lisa, et moi je voulais du soutien. Rien de plus.

Bon. En tout cas, c'est hors de question qu'il sache quelque chose. Je me pose à un fast food, et grignote deux trois frites, avant de prendre un burger en plus. Pffff. Va falloir que je nourisse cette chose maintenant, sinon il va bouffer toutes mes reserves.

Apparement, mon ventre avait surtout faim parce que il décide de me laisser tranquille et arrête de se tordre dans tous les sens.

Puis je vais me promener dix minutes avant de rentrer à l'hôtel.

Bizarement, lorsqu'on apprend qu'on attend un enfant, on fait beaucoup plus attention à toutes ces poucettes, à tous ces gamins qui jouent en hurlant, à tous ces nourissons dans les bras de leurs parents. Moi, personellement, tout ça m'écoeure. Je ne suis pas faite pour être maman, mon corps aurait du le comprendre au lieu d'acceuillir ce putain de spermatozoïde d'un gars qui était encore moins fait que moi pour être père.

La vie est merdique.

Ah, mais c'est ça ! Je voulais un sens à ma vie, et Dieu s'est dit "Baah, avec un gosse dans les bras, elle arrêtera de se plaindre !" Bah voilà. J'aurais mieux fait de rien penser.

Et puis je regarde l'heure, et en soupirant, je prend mon flingue, et sors de l'hôtel. Ryan m'attend, une malette dans la main.

"On y va ?" Je lui demande. Ma voix tremble un peu, le stress surement.

Il aquièse en souriant, et me prend la main. Ensemble, nous allons rejoindre Madison là où je lui avais donné rendez-vous.

●•●•●•●•●•●•●•●•●•●

○○PDV RYAN○○

Je remarque bien qu'elle à l'air étrange, mais je prefère ne rien dire. Après tout, on en parlera après qu'elle ait tué Carter.

Nous arrivons au petit parc, et je la laisse continuer seule. La cible attend dans un micro bistro juste à côté, j'apperçois sa chevelure blonde de dos.

Je vois Elise s'avançer vers elle et lui tappoter l'épaule. Elles échangent deux trois mots, et elles se lèvent pour aller aux toilettes.

Je sais que c'est pas facile pour elle de tuer, donc je l'encourage mentalement.

Et lorsque j'entend le BANG qui signifie sa réussite, je souris et la regarde s'échapper par la sortie de secours. Elle me rejoins en courant, essouflée, et au bord des larmes. Je la prend dans mes bras pour la rassurer.
Elle tremble, et renifle, et pourtant, je sais qu'une partie d'elle est satisfaite.

●•●•●•●•●•●•●•●•●

Chapitre 15 teeerminé :)

J'espère qu'il vous a plu, si oui n'hésitez pas à laisser un commentaire ou à voter ^^

La suite dimanche, bizouwww à toutes !♡

Être agent secret 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant