"Donc vous êtes sure de vouloir faire ça ?" Me demande le medecin, après que nous ayons discuté quelques instants.
"-Bin oui, je suis pas venue ici pour rien !
-D'accord, alors vous voulez avorter quand ?
-Dès que possible..."
Il hoche la tête tout en regardant l'écran de son ordinateur.
"-Il y a un horaire disponible dans trois jours, à 16h00.
-Parfait."
Je me lève de chaise, m'attendant à ce que le rendez-vous soit fini, mais le médecin m'arrête en me disant :
"Est-ce que vous voulez quand même faire une prise de sang avant ?
-Bah à quoi ça servirait ?!
-À savoir si c'est une fille ou un garçon, si il a éventuellement une maladie génétique, le test de pater...
-Nan merci.
-Je n'ai pas fini."
Devant sa voix qui se refroidit, je me rassied doucement dans mon siège.
"-Vous m'avez dis avoir commencé les vomissements quand ?
-Heu... je sais pas trop moi... une semaine ?
-Et vous avez l'avez fait quand cet enfant ?
-Pfiou, bah une semaine environ aussi je pense.
-Vous savez que c'est très tôt pour une grossesse ?
-Et alors ?
-Il se pourrait que... que ce soit une grossesse gumellée Madame.
-Pardon ?!
-Je ne vois que cette explication, à moins qu'il n'y ait également un troisième embryon, ça expliquerait pourquoi les signes sont aussi précoces.
-Aah... bon bah alors je ferais une prise de sang aussi si vous voulez. Je peux partir maintenant ?
-Vous prendrez rendez-vous auprès de la secrétaire et...
-Ouais ouais ok au revoir !"
Je ferme doucement la porte pour ne pas l'énerver, et tout en essayant à mon tour de garder mon calme, je quitte à grands pas le cabinet.
Alors. Déjà un gosse, non. Mais deux ? Ahahahaha c'est mort. Mais mort de chez mort. J'inspire à fond, histoire de me calmer un peu sur le trajet du retour.
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Enfait, ça a servit à rien de faire cette prise de sang. Parce que savoir si on va faire tuer un embryon ou deux en soit, y'a aucune différence. J'ai juste perdu mon temps. La secrétaire m'appelle, et je me dirige vers la salle où le médecin que j'avais vu il y a 2 jours m'attend, un dossier coincé sous son bras.
Après une poignée de main, il m'invite à m'assoir en face de lui et toussote pour s'éclaircir la voix.
"Hum hum, commence-t-il. Bien, donc d'après ce que j'ai compris, vous êtes absolument contre les jumeaux, et...
-Nan mais pas du tout, j'ai rien contre les jumeaux, c'est juste qu'en avoi...
-Je disais donc que vous ne voulez pas de jumeaux, et tant mieux, car ce sont des jumelles !"
Stupeur.
Effroi.
Heu... dégout.
Telles sont les sentations que je ressent en cet instant présent.
