○○PDV ELISE○○
Le compte à rebours que j'avais lançé dans ma tête prend fin, et avant que Ryan voit Madison sortir discrètement, je me lève sur la pointe des pieds et entoure son cou de mes bras avant de l'embrasser. Comme prévu, il ferme les yeux et ne me repousse pas. J'en profite pour le faire pivoter doucement, de sorte à ce qu'il soit dos au bar.
Je vois Madison monter dans le taxi qui l'attendait, et démarrer.
Lorsque la voiture est définitivement partie, je sépare nos deux bouches et regarde Ryan.
"Bon, je peux avoir l'argent maintenant ?
-Heu..... oui.. ?"
Il me regarde avec soupçon et me tend la malette. Je l'ouvre, et dix liasses de billets bien pleins de font faces.
"Merci. Bon, je vais y aller moi. Comme preuve pour ton père, tu lui montreras le mms que je t'ai envoyé."
Il hausse un sourcil, avant de regarder son portable. Une photo de Madison allongée au sol, dans les toilettes.
"Mais... tu voulais pas... qu'on continue ensemble ?
-Ryan, j'ai peut-être tué cette pauvre fille, mais je ne suis pas Lisa. Je ne la serais plus jamais.
-T'oublies le mec de Bordeaux. Lui aussi tu l'as buté.
-Oui, et bah... c'est comme ça. On s'apporte rien tous les deux, en tout cas rien de bon. Alors, je vais y'aller avant qu'ils ne découvrent le corps. Et si ton père veut à nouveau faire appel à moi, dit lui que grâce à lui j'ai la gachette plus facile et que je n'hésiterai pas à le tuer.
-.... Tss, ok. T'espères surement retrouver ton mec maintenant. Bonne chance alors, parcqu'il est pas prêt de te pardonner ma belle.
-Occupe toi de ton cul. C'est mes affaires ça, pas les tiennes. Salut."
Je fais demi-tour, et m'éloigne le plus vite possible de lui.
Je l'entend soudain me crier "Ah ouais, et si tu veux tout savoir, c'est pas nous qui t'avons fait perdre ton boulot !"
Pff. N'importe quoi. Il peut dire ce qu'il veut, je sais bien qu'il ne fera désormais que mentir.
Donc je l'ignore et accelère.
Ça y'est.
Je suis débarassée des Flemmings.
Je rejoins rapidement la gare, et me rend sur le quai tout au fond. Là, Madison m'attend, seule dans un coin en se faisant la plus discrète possible.
Je vais la voir, et lui tend la malette pleine d'argent pendant qu'elle me remercie encore et encore.
Me remercier de ne pas l'avoir tué ? Tsss. Cette fille est bien trop gentille.
Je la regarde à présent monter dans le train, qui l'emmènera loin d'ici, d'abbord en Alasace, et puis après à Berlin. Là-bas, elle aura tout son temps pour chercher des preuves inculpant Philippe Flemmings dans le meurtre de son père.
Et puis elle portera à nouveau plainte, et Philippe finira en prison.
Voilà.
Tout cela est bien trop simple, mais je n'ai pas la force de réfléchir à ce qui va se passer quand ils veront que j'ai epargné leur cible.
Pour l'instany, je vais m'assoir sur un banc, en face des quais, et j'attend.
Je sais pas trop ce que j'attend, mais je reste là, à regarder les vas-et-viens des gens et des trains.
"Ah ouais, et si tu veux tout savoir, c'est pas nous qui t'avons fait perdre ton travail !"
Mais oui, alors c'est qui ? Pff, quel con celui là, à essayer de mentir juste pour me retenir. De toute façon, qui ça pourrait être d'autre ?
Ils n'y avaient qu'eux pour faire ça. C'était de toute façon les seuls au courant.
À part...
Non, il aurait pas fait ça.
Je sais bien qu'il m'en veut, mais Thomas m'aurait pas dénoncé. Si ?
Aah !! C'est absurde !! Ryan voulait juste semer le doute dans mon esprit, et moi je le laisse faire !! Jamais Thomas ne m'aurais trahi à ce point.
Sauf que maintenant que l'hypothèse a été énoncée dans ma tête, je ne peux plus l'ignorer. Et si c'était lui qui, fou de colère et de deception après que les Flemmings lui aient appris que j'avais tué son père (en autres), avait été prevenir Chuck ?
Naan. Il aurait pas fait ça. Enfin, j'espère.
Bon, il n'y a qu'un seul moyen de le savoir. Je m'empare de mon portable, et sans vraiment réfléchir d'avantage, je l'appelle.
Contre toute attente, après trois sonneries, il décroche.
Il décroche ?!
"Allo ?" Dis-je en maudissant ma voix tremblante.
"Quoi ?"
Entendre sa voix à l'autre bout du fil me fait tout à coup fondre, au point de presque oublier la raison de pourquoi je l'appelle.
"Heu... je, je..
-Si tu m'appelles pour me begayer je ne sais quoi je vais raccrocher hein."
Je devrai le trouver detestable et lui raccrocher moi au nez, mais je n'arrive qu'à m'extasier devant le fait qu'il ait prononcé plus de trois mots à mon encontre.
Waw. Ça doit être qu'il me manque vraiment. Je reprend un peu mes esprits et lui demande d'une petite voix :
"-C'est toi qui m'a dénoncé à Chuck, Thomas ?"
S'en suis un long silence. Je m'attendais à ce qu'il éclate de rire devant une idée aussi bizarre, ou alors au moins qu'il fasse le mec vexé que j'ai pu le croire capable d'une chose pareille, mais surement pas à ce qu'il me réponde sèchement :
-Oui."
Avant de me raccrocher au nez.
Donc c'est à cause de lui que je suis au chomage. Ok.
"Je suis désolée, Thomas. Je... j'ai rien à dire pour me justifier parce que c'est inescusable. Mais je donnerai ma vie pour retourner en arrière, tu sais. Et pour épargner ton père. Et tous les autres."
Je ferme mes yeux pour empêcher les larmes de couler, ça va, y'a pas mort d'homme. Enfin si justement, mais c'est pas la peine de me lamenter encore.
Je me lève de mon banc, et appelle ma mère après m'être éclairci la gorge.
Nous discutons cinq minutes, et convenons que je les rejoigne à l'hôtel, près de Brest, d'ici ce soir.
Décidemment, je passe ma vie dans des chambres d'hôtel moi.
Je monte dans le train, m'assied, et attend patiemment qu'il démarre.
Thomas m'a trahi.
Et c'est ce moment là que choisi mon ventre pour à nouveau se tordre dans tous les sens.
On m'a entraîné à résister à la douleur, mais cependant je ne peux pas m'empêcher de serrer les dents. Ce putain d'embryon pourrait pas rester tranquille et ne pas se manifester ?
Durant une après-midi, j'avais à moitié oublié ce problème. Ce gros problème. Cet énoorme problème.
Va falloir que je pense à avorter.
À tuer cet enfant qui n'est même pas du mec que j'aime.
Ce mec que j'aime qui m'a trahi.
En faisant que maintenant je n'ai plus de travail.
Quelle vie de merde.
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La suite samedi prochain :)
Bizouw à toutes♡