J'arrive vers 20h00 à l'hôtel où ma mère et Chloé ont pris une chambre, et monte directement.
Je toque, et c'est Chloé qui m'ouvre. Elle a un bandage sur le front, et un bras dans le plâtre. Comment réagisserait-elle si elle savait que j'avais tué le principal responsable de son état ? Surement mal. Je pense qu'il vaut mieux qu'elle ne le sache jamais d'ailleurs.
La dernière fois qu'on s'est vu, il y a quelques jours, on avait fini embrouillées. Mais lorsque je la prend dans mes bras pour lui dire bonjour et qu'elle n'oppose aucune résistance, je devine que c'est déjà oublié.
Après tout, c'est derrière elle maintenant tout ça. C'est du passé.
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Pour le diner, ma mère nous emmena au restaurant, et il passe rapidement. Elle me raconte comment elle a trouvé notre futur appartement, dans une ville pas loin d'ici, et comment elle galère pour trouver un camion de déménagement.
À un moment du repas, j'interroge Chloé sur sa récente agression, mais elle reste très vague et je comprend qu'elle n'a pas tout raconté à maman. Bon, après tout, ça ne change plus rien maintenant.
De plus, elle n'est pas la seule à cacher quelque chose à table ce soir, parce que je me garde bien de dire que je suis enceinte.
Que je suis enceinte.
Que je suis enceinte.
Même en le répétant en boucle dans ma tête, j'ai du mal à le réaliser.
Et lorsque, dès qu'on rentre à l'hôtel, je me rue aux toilettes vomir mon repas, je fais passer ça pour une simple gastro. Et je monte me coucher sans en rajouter.
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J'ouvre soudainement les yeux, qui se heurtent à l'obsurité ambiante de la chambre.
Mon rêve bizarre est encore bien présent dans mon esprit, je revois Thomas me courir après en me jettant des artichauds dessus et en me criant "Viens, on va faire de la limonade !"
Je soupire, mes rêves n'ont décidemment aucun sens. Les souffles réguliers de ma soeur et de ma mère à côté devraient me calmer, mais j'arrive juste à me demander une chose : comment ça se fait que dans la famille, il n'y ait que moi qui ronfle comme un porc ?
Et là, je revois d'un coup la raison de mon soudain réveil, au beau milieu de la nuit.
Des artichauds.
Putain, je detèste ça, mais là, ça devient vital. Il faut absolument que j'en mange, maintenant. Sans trop comprendre pourquoi, je commence à chuchoter comme une folle "artichaud.... artichaud...." et je me lève tel un automate vers la micro-cuisine de la chambre d'hôtel.
Mon souffle s'accélère, et en plus de ne rien voir à cause du noir, mon ventre me crie de me dépêcher de manger un artichaud en se tordant dans tous les sens.
À tatons, j'arrive jusqu'au petit frigidaire, et l'ouvre brusquement, comme si ma vie en dépendait. Merde. Y'a pas d'artichaud.
Je serre les poings.
Je veux un artichaud putain, c'est pourtant pas compliqué !?
Je me rue sur les petits placards en laissant le frigo ouvert, source de lumière.
Dans le premier placard, il y a des resèrves de sopalin et de pq.
Dans le deuxième placard, je trouve des boîtes de conserves.