"Maman ! Maman !" Criait un petit garçon en pleurant.
Je m'agenouillai et posai mes mains sur ses épaules.
"Hé petit, ta mère est morte."
Je souriai toujours.
"Je l'ai tué."
Le pauvre enfant me dévisageais avec des yeux ronds remplis de larmes.
"Comme ça."
Je levai mon arme, et la pointai sur son front. Il pleurait de plus belle, bien que ne comprenant pas ce qui était en train de se passer.
BANG.
Je fermai les yeux, entendant le corps du petit garçon cogner le sol.
Je me réveillai en sursaut, en nage. Haletante, je respirai un bon coup pour me persuader que ce n'était qu'un cauchemar. J'avais certes déjà accompli des choses dont je ne suis pas fière, mais pas à ce point.
Inspirant à nouveau, je me rallongeai doucement et allai me blottir dans les bras de Thomas. La chaleur de son torse me rassura quelque peu, et les battements réguliers de son coeur ralentirent les miens, devenus bien trop rapides.
Depuis que mon passé avait refait surface il y a une semaine environ, avec cette lettre, je passais des nuits horribles, à revivre les actes que j'avais comis, ou même pire.
Ce Philippe Flemmings était un de mes meilleurs clients. Il ne passait pas un mois sans qu'il ne me donne une cible, et j'étais à chaque fois mieux rémunérée.
Lisa.
Je fermai les yeux, et essayais de me calmer progressivement.
Une phrase de cet homme me revint en mémoire. "Je sais que tu aimes ça autant que moi. Tuer. N'est-ce pas ?"
J'avais répondu par un sourire sadique. Comment avais-je pu être un monstre pareil ? Comment avais-je pu tuer de sang froid pour de l'argent ?!
Ces questions ne quittaient plus mon esprit depuis que j'avais reçu cette lettre.
J'avais mis du temps à passer à autre chose, et voilà qu'en une minute tout avait rebasculé.
Je ne pouvais pas me permettre de tuer cette Madison Carter. Mais si je ne le faisait pas, je pouvais dire au revoir à tout ce qui constituait ma vie. Une ancienne tueuse à gage doit aller en prison. Elle ne doit pas être agent secret. Elle ne peut pas sortir avec quelqu'un comme Thomas.
Sauf que si je cède à ce chantage ignoble, je ne suis pas prête d'en sortir. Il me demandera encore et encore de tuer, tout en me menaçant de dévoiler mon passé si je refuse.
Donc, je suis coincée. Je suis dans une impasse. Et bien que depuis quelques jours tout se soit arrangé, avec Thomas et avec la précédente mission qui s'est parfaitement finie, je suis dos au mur.
Vais-je recommencer à tuer ?
Ou bien vais-je accepter de me laisser ruiner la vie ?
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Trois heures plus tard, après avoir passé tout ce temps à réflèchir, je décidai de me lever. Je pris une chemise qui trainaît par terre, et l'enfilai. Il n'était que 7h30 du matin.
Je me trainais jusqu'à la grande terrase panoramique de notre chambre d'hôtel, et admirai le paysage.
Le soleil se levais tranquillement, et sur le ciel rouge et orange se détachais l'ombre proche de la tour Eiffel. À côté, d'immenses buildings s'empilaient, et je pouvais voir la Seine couler entre tous ces batîments.
Le spectacle était magnifique, et en même temps très relaxant. Deux bras s'aggripèrent autour de ma taille, et des lèvres embrassèrent mon cou. Thomas m'adressa ensuite un "Salut" d'une voix encore endormie, et se plaça à côté de moi.
"-T'es matinal aujourd'hui dis moi ! Lui dis-je d'une voix que j'espérai reposée.
-Peut pas dormir quand t'es pas à côté de moi.
-Pff ! Bien sur !
Il rit et observa à son tour le paysage, sans rien dire. Je pris la parole et lui demanda :
-Tu sais quand on doit rentrer ?
-Heu... demain je crois.. pourquoi ? me répondit-il après avoir haussé les épaules.
-Pour savoir. J'ai pas envie de partir.
-Aha, et pourtant on a pas vraiment le choix !
-Mwai...
J'entourais mes bras autour de ses épaules et l'embrassai avant d'aller prendre ma douche.
En me dirigeant vers la salle de bain, je m'emparais de mon portable. Deux messages d'un numéro inconnu ?
"Bonjour Lisa.
Toujours pas confirmation de ta part, dois vraiment te rappeler ce que j'ai contre toi si tu refuses ?
Cordialement, P. Flemmings."
"Bonjour Lisa.
Si dans deux heures je n'ai pas de réponse, je prendrai ça pour un refus. Sauf que je n'accepte pas le refus. Tu le sais ça n'est-ce pas ?
Cordialement, P. Flemmings."
Ok ok. On va tout de suite se calmer. D'abbord, il a eu comment mon num ?! Et ensuite, je ne peux pas donner de réponse. Parce que je n'en ai pas.
Je sais que la chance tourne, et que l'on finit toujours pas payer de ses erreurs. Mais je pensais avoir suffisament payé pour avoir fait cette profession. Des nuits entières de cauchemars et de visions horribles pendant plus d'un an. Et ça recommence.
L'eau chaude qui commença à couler sur mon corps me détendit quelque peu. Qu'allais-je lui répondre ??
Heu.. attend d'ailleurs, à quelle heure il m'a envoyé ça lui ?? Je sortis mon bras de la douche et allumai mon portable.
03h56, lis-je sur le sms.
D'accord. Garder son calme. Il faut absolument que je lui réponde, avant qu'il ne fasse quelque chose. Car, le connaissant, il ne recule devant rien pour obtenir ce qu'il désire.
J'écourtai donc ma douche et sorti m'enrouler dans une serviette. Thomas toqua à ma porte, et je lui dis : "Attend deux secondes, je..."
Il ne me laissa pas le temps de finir et entra brusquement dans la pièce remplie de buée. Son visage avait les traits tirés, en colère.
"-Heu... ça va ? Lui demandais-je avec hésitation.
-Tu comptais m'en parler un jour ?"
Je baissai les yeux, pour voir une enveloppe avec dessus écris une adresse en rouge. Mon sang se figea dans mes veines.
Merde.
Je balbutais quelques mots, ne sachant pas quoi dire. "Je.. heu... de quoi tu parles ?"
Il me regarda droit dans les yeux, avec une mine dégoutée, et me jetta l'enveloppe au visage avant de claquer la porte derrière lui.
Je restais plusieurs instants figée sur place, comme si on venait de me jetter de l'eau glacée dessus.
Mais je repris vite mes esprits, et sorti à toute allure de la salle de bain. "Thomas !!" Criais-je. "THOMAS !!!!"
La porte d'entrée claqua à son tour.
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Voilà pour mon premier chapitre du deuxième tome !!
Merci à toutes celles qui continuent de me lire !
Bizouw à toutes♡♡♡
Ps : en média, la nouvelle coupe d'Elise.
