AFTER 47-48

8.9K 275 24
                                    


Chronique de Myriam le Love à la cité



AFTER CHRO



PARTIE 47:

J'ouvre les yeux...

Aymene : Ma femme est belle quand elle dort

Moi : Mais noooooon ! Tu m'as regardé ?

Aymene : Oh que oui !

Je me lève et court m'enfermer dans ma salle de bain, Aymene a rien compris. Je me regarde dans le miroir MDR ! Je me rince bien le visage, et me brosse les dents. Je ressors comme si de rien était.

Aymene : MDR t'es vraiment pas normale

Moi : C'est pour ça que tu m'aimes

Aymene : C'est vrai ! C'est vrai ! Bon ma femme moi je vais rentrer

Moi : T'as déjeuné ?

Aymene : Non, je déjeunerais chez moi

Moi : Non, on déjeune ensemble.

Aymene : Ok chef !

Moi : Va t'installer dans le salon, je prépare tout ça.

Je prépare le p'tit déj' ensuite on déjeune ensemble. C'était trop mignon un vrai p'tit couple

Aymene se met à rire

Moi : Tu rigoles pourquoi ?

Aymene : Je sais pas, pour tout

Moi : T'es aussi fou que moi en réalité

Aymene : Wallah on fait bien la paire hein...

Moi : Tu fais quoi cette après-midi ?

Aymene : J'ai un truc à faire, je reviendrais te voir ce soir. Ta mère rentre quand ?

Moi : Tout à l'heure Incha Allah, pourquoi ?

Aymene : Comme ça.

Aymene m'embrasse le front et s'en va.

Je reste chez moi je fais mon ménage, la vie est belle.
J'avais tapé cette partie le 26 Mai, je suis ensuite allé me coucher en me disant que je continuerais à taper la suite le lendemain. Mais je vais couper court à tout ça.
Les semaines passent. Aymene et moi avons repoussé notre mariage à cet été. Je travaille, et lui aussi. On attend d'avoir un appartement, la vie est belle pour nous deux. On a décidés tout de même de se fiancer, faire un hlél (Mariage religieux). Nous l'avions prévue pour début juin.
Un jour de repos Yacine m'appel, il a une envie soudaine de passer me voir, partager un moment avec moi.

Yacine : Tu m'manque Myriam wallah on peut se voir ?

Moi : Bah oui, viens à la maison !

Yacine : J'arrive.

Il arrive chez moi 30 minutes plus tard, on est chez moi on parle, on grignote un peu. Ce jour-là Yacine était différent, on parlais vraiment sérieusement, à cœur ouvert je dirais. Yacine est un de ces hommes très rares, la première fois qu'on le rencontre on pense « Ce gars est un con, prétentieux ! Qui doit faire souffrir les autres, un sans cœur. Un mec trop beau et qui en joue »
Seulement Yacine n'est pas comme ça dans le fond... C'est un homme froid au début, mais c'est qu'une protection. Il souffre de l'absence de sa mère, et dites-moi qui n'en souffrirais pas ? Alors il se cache derrière une facette un peu sombre, histoire de montrer aux gens qu'il est fort, qu'il est dur, avec un cœur de pierre !

En fait c'est un amour, avec un cœur graaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaand, tellement qu'il pourrait donner sa vie pour les gens qu'il aime. Yacine c'est mon frère, pas de sang, mais de cœur. Et je l'aimerais toujours

Yacine : Comment ça va avec ton futur mari ?

Moi : Très bien, et toi une p'tite femme en perspective ?

Yacine : Même pas, laisse tomber. J'suis venu te dire que j'vais me barrer au bled là

Moi : Bah c'est bien ! Combien de temps ?

Yacine : Un an je pense, voir plus...

Moi : Qu... Quoi ? Mais pourquoi ?

Yacine : Ecoute Myriam, Leyla est mariée, toi tu vas te marier on se verra presque plus. Ca y est je dois faire ma vie, nan je dois changer de vie. J'en ai marre d'ici

Moi : Mais wallah tu ne peux pas, tu vas m'abandonner ! Yacine moi je fais quoi sans toi ? Si tu savais comme Je t'aime Yacine !

Yacine : Pleure pas ta race, je reviendrais et incha Allah t'aura eu un enfant d'ici là, et tu seras heureuse avec Aymene sinon j'le tue.

Il m'a serré dans ses bras, je n'ai pas voulu pleurer devant lui j'suis restée forte. Mais je pouvais difficilement accepter un monde sans Yacine, Yacine c'est mon frère, mon p'tit rayon de soleil. Il a fait tellement de choses pour moi !
Je l'ai fait changer c'est vrai mais il m'a fait murir aussi !!! Et je ne lui ai jamais dit ça...

Yacine : Bon j'vais y aller.

Moi : Tu prends l'avion quand ?

Yacine : Ce soir.

Moi : OH NAN ! Mais reste avec moi jusqu'à ton départ

Yacine : Mais faut que j'aille voir ma sœur, et mon père aussi.

Moi : Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ? J'aurais profité de toi au maximum

Yacine : T'étais à fond dans le mariage de ton frère, dans tes préparatifs je voulais pas détruire ça. T'as le droit d'être heureuse des fois

Moi : Et toi ça va te rendre heureux de vivre là-bas ?

Yacine : Ouais, + qu'ici en tout cas.

Moi : Mais pourquoi tu déteste tant ta vie ici ? Ca y est t'as changé, ta vie est différente je ne comprends pas

Yacine : Myriam tu peux pas tout savoir, tout comprendre. J'serais heureux là-bas incha Allah c'est tout.

Moi : Tu m'appelleras tous les jours d'accord ?

Yacine : Oui...

J'le serre encore dans mes bras, il s'en va et avant me dit :

Yacine : Ah tiens, j'ai un Kinder dans ma poche. J'le gardais pour toi

Moi : C'est trop mignon ! (J'avais les larmes aux yeux)

Il s'en ait allé avec un de ces magnifiques sourires aux lèvres. J'ai refermé la porte, et j'ai pleurais mais j'me consoler en me disant « T'inquiètes, il sera heureux là-bas ! C'est tout c'qui compte »

La nuit tombe. Ma mère et ma sœur rentre enfin... J'ai passé la journée à réfléchir. Penser. Pleurer...

Hanna : Ça va ?

Moi : Yacine s'en va, au bled. Pour un an minimum, donc non ça ne va pas fort.

Hanna : C'est sa décision ?

Moi : Ouais. Il dit qu'il sera heureux là-bas.

Hanna : Il va épouser une femme de là-bas et la ramènera ici (en rigolant)

Moi : Ce n'est pas drôle, je tenais trop à lui. En fait j'avais jamais imaginé qu'un jour j'me séparerais de lui. Et pourtant c'est ça ! Quand on se marie ça y est, c'est la vie de famille, le travail. On se sépare de tous les hommes qu'on a rencontrés avant. Mais Yacine c'est trop dur wallah, d'me dire que j'vais vieillir loin de lui, qu'il ne me fera plus rire. Qu'il ne me consolera plus quand Aymene et moi on sera en froid, ça fait mal... Trop mal.

Hanna : C'est la vie Myriam hein... T'auras Aymene c'est tout ce qui compte

Moi : HEUREUSEMENT que j'ai Aymene ! Ohhh là ce serait la catastrophe. Bref passons à autre chose. Tant que Dieu veille sur lui.

Hanna : Exactement. Tu verras avec le temps tu t'y feras.

Les heures passent, Aymene n'a pas décroché son téléphone une seule fois quand je l'appelé. Ça m'inquiétée énormément. Jusqu'à qu'Aymene m'appel et me dise de descendre en bas... Je me souviens de l'heure exact 23h09 j'ai tout mémorisé.

Moi : Ca va mon cœur ?

Aymene : Oui, et toi ça va ?

Moi : Oui. Pourquoi tu ne répondais pas ?

Aymene : J'ai pas calculé mon téléphone. Tu viens on va marcher ?

Moi : Euh ouais.

On se promène, Aymene me regardais et souriait. Il était hyper pensif, perdu dans ses pensées.

Aymene : Myriam, wallah je t'aime.

Moi : Moi aussi, mais pourquoi tu dis ça d'un ton triste ?

Aymene : Ecoute-moi, quoi qu'il arrive c'est la volonté de Dieu. C'est la vie, et on surmontera toujours les épreuves ensemble.

Moi : Tu me fais peur là il s'passe quoi ?

Aymene : (Soupirs)

Moi : Mais parle ! Aymene !?

Aymene était mal, il ne savait pas comment s'y prendre. Je l'ai vu avoir les larmes aux yeux. Il savait que j'allais être anéantie alors il m'a attrapé par les mains, et les a serré très fort en me fixant droit dans les yeux. Et d'un ton bien ferme, il m'a annoncé la nouvelle, terrible. Qui m'a dans la seconde détruite !

Aymene : Yacine il a eu un accident.

Moi : QUOOOOOOOOOI ? YACINE ? MON YACINE ? IL EST OU !!!!!!!!!!!!

J'ai péter un plomb, j'essayais de me défaire de l'emprise d'Aymene, mais il tenait mes bras tellement fort que j'pouvais rien faire.

Aymene : Il est mort Myriam. Allah y rahmo.

J'ai senti à ce moment-là mon cœur s'enflammer, perdre un proche c'est la pire chose qu'il soit. On a une boule de feu en pleine poitrine, ça déchire et là ça me déchire, mais paradoxalement écrire est une façon de faire mon deuil. Parler de lui, de sa bonté me fait du bien même si j'en pleure des torrents de larmes.

J'ai hurlé, de toutes mes forces ! J'suis tombé au sol, je n'arrivais plus à respirer. Je ne pourrais même pas vous dire ce qu'Aymene me disait pour me consoler, je m'en souviens à peine. J'étais perdue dans ma folie.

Je me souviens qu'il me disait de ne pas me griffer le visage, de ne pas devenir hystérique car ce n'est pas bien pour le mort. MAIS COMMENT ? COMMENT ON FAIT POUR RESTER FORT ?

Quand on perd un proche, c'est un morceau de nous qui s'en va. Et Yacine c'était comme mon frère, comme Karim vraiment sans mentir. J'en pouvais plus, je pensais à Leyla.

Moi : Leyla ! Elle est où ? Elle va mourir ! Leyla !

Aymene : Calme-toi, Myriam s'il te plaît calme-toi je sais que c'est un truc de fou mais c'est Allah qui décide.

Maintenant que j'y repense j'admire le sang-froid dont a fait preuve Aymene. Heureusement que c'est lui qui m'a appris la nouvelle, il m'a beaucoup aidé, il m'aide encore.

C'est dur d'écrire mais ça m'aide à tenir le coup bizarrement. Je ne sais pas comment vous expliquez, mais parler de lui me donne l'impression qu'il est encore en vie, j'ai mis 3 jours à l'écrire cette partie, c'est trop dur.
Des fois ça va, et la minute d'après j'me mets à me rouler par terre et à pleurer. J'peux pas concevoir qu'il soit mort, mort ? Ce n'est pas un au revoir c'est un adieu.

Yacine ? Bah j'le reverrais plus ! Yacine est mort, c'est radical. J'aurais voulu qu'il parte même 20 ans au bled tant que j'le revois.

Après avoir appris cette nouvelle, Aymene m'a conduit chez le père à Yacine. J'ai vu Leyla, elle pleurait autant que moi. Elle m'a sauté dans les bras quand elle m'a vu, on pleurait toutes les deux toutes les larmes de notre corps.

Leyla : Il est mort ! Mon frère est mort Myriam

Je n'arrivais pas à la consoler, pas cette-fois. Je pleurais j'avais plus de voix, plus aucunes forces.

Toute sa famille était là, la maison se remplissait d'heure en heure. Les voisins, les amis, tout le monde venez présenter leur condoléances. Je n'ai pas dormis cette nuit-là, personne n'a dormi. Je n'avais toujours pas entendu ce qu'il s'était réellement passé, pourquoi est-il mort ? Je n'avais pas le courage d'écouter quelqu'un m'en parler.
Rien que le mot « Mort » me tuais moi aussi. J'me disais j'ai la chance de respirer, pourquoi pas lui ? Je sais que c'est mal de dire ça, mais il était si jeune, et si beau et bon, et chaque jour c'est pareil, des gens meurent. Accident de voitures, crise cardiaque, maladies et j'en passe.
La mort n'épargne personne, on va tous y passer. C'est un rappel pour nous dire, « Travaille ta foi, ton dîne, le prochain ce sera peut-être toi. » oui c'est peut-être moi la prochaine, ou peut-être toi.

Je vois les tantes à Yacine pleurer, tout le monde anéanti. Aymene est resté à mes côtés toute la nuit, je parlais plus, je pleurais. J'arrêtais et une voix dans ma tête me disait, il est mort, alors j'me remettais à pleurer encore. Ca a était comme ça longtemps. Même encore ça me le fait, je me pensais pas capable d'écrire ça maintenant, après une semaine.
Mais je ne dors plus, j'ai besoin d'écrire, en fait je sais même plus j'ai besoin de quoi, ni de qui. Il me manque, c'est fou.

Chronique de Myriam le Love à la citéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant