Chapitre 3

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Point de vue de Rob 

Je sortis dehors en soupirant. Je regardai la porte de chez moi avec un certain soulagement. Je venais de m'engueuler avec Elina. Pourquoi je sortais de chez moi et elle non ? Parce qu'elle n'avait pas l'air de vouloir partir et qu'elle me fatiguait grandement. Il faisait froid, comme d'habitude. On était en hiver, en janvier, à quoi je pouvais m'attendre ? Je marchai dans la rue, ne sachant pas trop où aller. Au fond de la poche de mon blouson en jean je sentais une cigarette, j'aurais pu la sortir et l'allumer, tirer une taffe et goûter à la nicotine. Ouais, j'aurais pu, mais j'avais pas de briquet. Je marchai, et une pluie fine, drue et froide commença à pleuvoir. J'appelai Leo, il ne répondit pas, s'il ne répondait c'est qu'il était occupé. En même temps on était mercredi en fin d'après-midi, personne ne voulait sortir un jour comme celui-ci, surtout avec ce putain de blizzard. J'avais envie de jouer de la batterie, pour me détendre. Je ne voulais pas rentrer chez moi, et la deuxième était chez Will. Je pris mon courage à deux mains et m'arrêtai sous un abris bus avant de l'appeler.

-Salut Rob !

-Salut... Je voulais savoir, je peux passer. Pour jouer de la batterie ?

-Oui. Mais tu en avais pas une chez toi ?

-Si, mais... C'est compliqué.

-Pas de problèmes, je suis chez moi, tu peux passer.

-Merci.

Je raccrochai et je soupirai. Je sortis de mon abris, remontant un peu plus le col de mon blouson pour me protéger du temps. Je remerciai Will intérieurement, même si sa présence me troublait il m'avait sauvé la mise. J'étais très en colère contre Elina. Elle m'avait fait la plus grande crise de jalousie de tout les temps. J'étais dans la rue, et une fille, plutôt jolie certes, m'avait demandé si j'avais du feu. Je lui avais dit que non, que j'avais aussi besoin de feu. Alors elle avait souri, et on avait parlé vite fait, de cigarettes. Elle était cool, drôle et je connaissais même pas son nom. Sur ce, Elina était arrivée. Elle avait crié sur la fille, avait poussé violemment la fille, elle s'était pris le mur derrière nous, elle avait l'air de s'être fait mal au bras, donc je lui avais demandé si ça allait. Après, elle m'avait giflé. Ma petite amie, pas la fille, non, elle, elle était partie en me souhaitant bonne chance avec une cinglée pareil, je citai. On était rentré chez moi, et elle m'avait traité de tous les noms, elle avait dit tellement de choses que je m'en étais moi-même énervé. En ruminant mes sombres pensées j'étais arrivé devant chez Will. J'appuyai sur la sonnette et attendis quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre sur le chanteur de notre groupe. Quand il me vit, son visage s'éclaira d'un sourire. Ses yeux bleus étaient recouverts de lunettes Rayban, il portait un sweat gris et un jean bleu clair. Il s'effaça pour me laisser entrer et referma la porte derrière nous. Il me tendit la main droite, la gauche tenant... Un livre apparemment.

-Bonjour, tout va bien ?

-Salut. Oui oui.

Je serrai la main qu'il me tendait, mais il pinça les lèvres. Apparemment il ne me croyait pas. Et pour cause, je lui avais dit que c'était compliqué.

-Tu connais le chemin. Je serais dans le salon.

Il m'indiqua une porte en face de celle de la salle de répétition. Elle était ouverte et on y apercevait un canapé en tissus crème.

-Merci.

Je lui souris, car j'étais sincèrement heureux de pouvoir jouer... Il posa une main sur mon épaule, et la chaleur de sa peau traversa mes vêtements.

-Bonne chance.


J'hochai la tête en souriant légèrement pour le remercier. Il disparu rapidement dans le salon, et j'observai son dos disparaître dans l'embrasure de la porte. Je me surpris à observer légèrement plus bas, son jean était un peu trop large et se balançait au grès du mouvement de ses hanches. Je secouai la tête pour m'enlever ces images mais surtout ces pensées totalement déplacées. Will était un garçon, et même si je n'avais aucun problème avec les gays je ne l'étais pas moi-même. Alors pourquoi ce garçon m'intriguait depuis que je l'avais rencontré ? Peu importe. Je me dirigeai vers la pièce, et poussai la porte. Elle était plongée dans le noir, il n'y avait qu'une minuscule fenêtre tout en haut du mur près du plafond, mais avec le temps qu'il faisait dehors, c'était inutile. J'allumai la lumière et je trouvais la pièce telle qu'elle était la dernière fois. Voir que ceci n'avait pas changé était quelque peu réconfortant. Avec tout ce qui était arrivé avec Elina, et maintenant elle frappait même une inconnue. C'était la goutte d'eau, il allait falloir agir. Je posai mon manteau et restai dans mon sweat bleu marine, il me tenait assez chaud, surtout que la pièce était chauffée par un radiateur. Je fermai aussi la porte, ce que je n'avais pas fait en entrant, car je comptais faire beaucoup, beaucoup de bruit. Je m'assis sur le tabouret devant l'instrument et commençai à jouer. Je jouai n'importe quoi, des morceaux que je connaissais mélangés à ceux que j'inventais, peu importe, je lâchai prise.

I love a boyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant