Tuesday, 22 july
08 : 04
J'ouvre les yeux, fraîchement reposée après une bonne nuit de sommeil. J'ai bien dormi mais aussi bien réfléchi, et je crois que partir comme ça, c'est pas super girl. J'ai eu tout de même un sommeil assez agité et douloureux.
Je me lève et pars dans la mini salle de bain de ma chambre.
Je retire mon pyjama, et rentre sous l'eau tiède de la douche. Je sais plus si j'ai vraiment envie de partir. Parce que oui, certes j'en ai marre de toute cette agitation, de ces abrutis, de ces conventions, de ce remue-ménage permanent. Mais j'aime bien la sensation de stresse que me produisent chaque jour que j'ai pu passer ici. La joie intense que je ressens en voyant toutes ces filles sourire, le bonheur de manger des chocolats sans que ma mère ne me critique, les délires que j'ai eu avec les garçons. Tout ça, ça va me manquer, c'est sûr.
Je savonne mon corps et repense à toutes les fois où j'ai rêvé d'être célèbre, riche, belle. Mais enfaite c'est pas ça, la popularité. Être aimé pour ce que l'on fait est bien mieux qu'être aimé pour ce que l'on est. Les gens ne me jugent pas sur mon physique, il m'aime pour ce que je leur donne. C'est encore plus beau que d'avoir des dizaines de pots de fluff gratuitement.
J'ai l'impression d'avoir mûri en seulement quelques jours. C'est étrange mais étonnamment bien. Je me sens fière pour ce que je fais.
- Merde mon bras ! je crie en sortant précipitamment de la douche.
Mais bordel, qu'est-ce que je suis conne. J'étais pas tout à fait réveiller. Mais qu'est-ce que je suis stupide ! Je m'enroule difficilement dans la serviette et me cogne la tête contre le mur, désespérée par mon cas.
J'observe mon plâtre redevenu sec tout en me demandant comment j'ai pu ne pas le remarquer pendant les sept minutes qui ont précédées mon réveil définitif.
J'essaie d'enfiler mes sous-vêtements, puis vient le tour du short en jean. Incapable de fermer le bouton métallique, je me résigne à le laisser comme ça, le temps de trouver quelqu'un de gentil qui acceptera de le fermer.
J'ai vraiment pas envie de défaire toutes mes valises pour juste trouver un short élastique, parce que j'ai mis beaucoup de temps à les préparer, mais aussi parce que j'ai beaucoup de mal à les ouvrir de la main gauche.
J'ai la sensation désagréable d'être une handicapée. C'est ennuyeux. Je mets mon débardeur comme je peux et enfile mes converses, que je n'attache évidement pas car c'est trop compliqué à une main.
J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec Taylor. Youpi, une des seules personnes que je ne souhaitais pas rencontrer avant d'avoir attaché mon short.
- Qu'est-ce que tu fais là ? je lui demande sèchement.
- Je t'ai entendu crier, j'ai cru que tu étais morte mais non à ce que je vois, ricane-t-il, pourquoi ton short est ouvert ?
Je pince les lèvres, agacée.
- Je n'arrive pas à l'attacher...
Il me fixe, les yeux pétillants de malice et un sourire rieur sur le visage.
- Tu veux que je te l'attache ?
Puis il explose de rire, me laissant perplexe de son délire stupide et incompréhensible.
- Bah, j'aurais préféré quelqu'un d'autre mais si tu pouvais le faire et éviter de raconter ce passage, très très très gênant de ma vie aux autres, ça m'arrangerait.
Il s'arrête de rire et reprend son sérieux en hochant la tête silencieusement.
Il baisse la tête vers mon short et attrape de ses gros doigts ignobles, la pression. C'est vraiment gênant, terriblement gênant. J'espère que personne ne va débarquer dans ce couloir, pourvu qu'aucun de ces idiots n'est l'idée de sortir de sa chambre. Je croise les doigts dans mon dos, attendant impatiemment que cet imbécile d'écureuil est terminé d'attacher mon short.
- C'est bon ? je demande en tapant du pied.
- Ouai ouai, grogne-t-il.
Il se relève et je constate avec joie que mon short est enfin attaché, je vais enfin pouvoir oublier ce moment horriblement embarrassant et aller déjeuner. Il passe la main dans sa nuque, gêné et me sourit,
- Voilà.
J'explose de rire cette fois-ci et l'emporte lui aussi dans mon fou rire sans raison. Je ris en m'appuyant contre le mur. Je ris mais je ne sais même pas pourquoi, la seule chose que je sais c'est que ça me fait du bien de rigoler.
On s'arrête finalement, le sourire aux lèvres.
- J'ai faim, pas toi ?
Je lui fais un clin d'œil et me précipite vers les escaliers. J'ai faim. J'ai faim. J'ai faim.
Alerte rouge, alerte rouge. Tululut tululut tululut. J'ai faim.
Tiiiiiing tiiiiiiiiiiing tiiiiiiiing Tyler a faim les gars. Tululut tululut tululut.
08 : 17
Je décroche mon téléphone, c'est ma maman qui appelle lol.
< - Allo ! Tyler ?
- Oui maman ?
- Oh dieu merci, comment vas-tu ? Tu ne souffres pas trop ? Je suis désolée mon ange, je n'aurais jamais dû te pousser à partir.
- Je vais bien, ça va t'inquiète.
- J'ai tellement hâte de te revoir ma Tyler. Je dois te laisser, j'ai une réunion dans trois minutes, bisous. >
Je n'ai même pas le temps de répliquer qu'elle coupe l'appel. Notre relation mère-fille est vraiment incroyable. Tsssss. Moi aussi je t'aime maman.
Je m'installe à table près de Taylor. Les autres garçons ne sont pas descendus. C'est étonnant que Matt ne soit pas debout. En plus Taylor est toujours le dernier à se réveiller. Bizarre.
- Il est où Matt ? je demande en me servant des chocapics dans un bol de laid, sans laid.
- Il dort.
- Matthew dort ?
- Ouai, étonnant pour une pile électrique comme lui. Mais je suis content ça m'a évité un réveil douloureux pour une fois.
- Mais toi tu-
- Je ne dormais plus depuis deux heures, me coupe-t-il.
- Ah ok.
Je laisse le silence retomber sur la table, avec juste le bruit de ma cuillère sauvage que je peine à rentrer dans le bol. Je tire la langue, pour un maximum de concentration cérébrale.
- Tu ne veux pas plutôt manger de la brioche ? propose Taylor en me tendant une part de pain brioché.
Je le saisis, la mine déconfite et l'enfourne entièrement dans ma bouche. J'ai faim ha.
- Coucou ! s'exclame Matthew le sourire aux lèvres.
Aaron arrive lui aussi et s'assied à côté de moi.
- T'es prête à partir ? demande celui-ci.
Bien-sûr que je suis prête, je suis prête depuis une semaine pratiquement. Mais j'ai une boule dans le ventre qui me dit que je ne suis pas tout à fait prête.
Non je déconne j'ai mal au ventre à cause de mes ragnagnagna looool.
- Ouep, je réponds aussitôt en avalant une deuxième tranche de brioche.
- Vous vous êtes levés tôt, s'étonne Bart en nous rejoignant.
Bientôt une semaine que je le côtoie et je ne comprends toujours pas, comment se fait-il qu'il disparaisse et réapparaisse sans arrêt. C'est comme Cameron ça, je suis sûre qu'ils ont la cape d'invisibilité d'Harry Potter.
- Dis Bart, tu dors où ? je le questionne, perplexe.
Il fronce les sourcils et répond,
- Dans un lit.
Aaron fait un facepalm façon Aaron Carpenter, c'est-à-dire en s'écrasant le nez dans ses chocapics ce qui nous fait tous exploser de rire.
- Tu t'es endormi mon lapin, plaisante Matthew en se servant de la brioche.
Aaron relève la tête et nous fusille du regard avant de partir dans un délire stupide sur les chocapics aux pommes de terre avec son cher camarade Taylor Caniff.
- Vous pensez qu'ils vont se réveiller un jour ? demande Matthew en se grattant le front.
- Peut-être...
- Oh ON VA LES RÉVEILLER ! je m'exclame en sautant sur mes pied, me cognant le bras contre la table au passage et me faisant grimacer douloureusement.
Je serre les dents pour ne pas crier et cours vers les escaliers en attendant que Matt mon meilleur pote me rejoigne.
- Vite Tyler ! s'écrie celui-ci tout excité, j'ai pris une bouteille d'eau !!!
On grimpe les escaliers le plus rapidement possible en même temps que j'évite tous les coins et les rampes d'escaliers. J'ai déjà assez mal comme ça.
On arrive enfin devant les chambres des garçons et Matt toque timidement à la première. Je prends la bouteille de la main gauche et rentre dans la deuxième chambre dans un fracas horrible.
Mike sursaute et pousse un grognement avant de se blottir sous sa couette. Je souris et m'apprête à ouvrir la petite bouteille que je tiens dans ma main gauche.
Zut. PUTAIN DE MERDE J'AI QU'UNE MAIN ! J'ouvre très difficilement la bouteille plastique, non sans en renverser sur mes pieds et râler après mon plâtre.
Les lits sont occupés par Cameron et Mike. Je ricane et arrose Cameron qui pousse un hurlement de sursaut en me fusillant du regard. Je garde quelques millilitres pour mon copain Michael et lui fout sur la tronche sans aucun remord.
- ALLEZ ON SE RÉVEILLE LES GARS !!!
Sam rentre dans la chambre en râlant que Matthew est un pauvre gamin immature puis il me remarque et remarque immédiatement l'arme dans la main gauche, il écarquille les yeux et se barre en courant.
Heu minute c'est moi ou il était en caleçon ???
- PUTAIN VOUS NE POUVEZ PAS METTRE UN PYJAMA ! je hurle en balançant la bouteille pour me cacher les yeux.
- Mais arrête de gueuler sale mongole, râle Mike.
Je retire ma main gauche.
- Debout, je leur ordonne en levant le menton fièrement.
Cameron s'exécute et se retrouve devant moi avec comme unique vêtement, un caleçon !?! Je ferme les yeux précipitamment et tente de faire demi-tour en me tenant, de ma main gauche, au mur.
- Il est quelle heure ? demande Michael encore endormi.
- L'heure de vous habillez !
Je heurte un meuble et pousse un cri de sursaut en ouvrant les yeux.
- Par pitié Tyler arrête de hurler ! s'exclame Bart en déboulant dans la chambre, essoufflé.
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Famous ? Nah, never famous. w/ OldMagcon
Fanfiction《 Des cookies. Une folle. Des idiots. Des réseaux sociaux. Une merveilleuse amitié. 》 Tyler Jefferson, jeune vineuse et youtubeuse de 17 ans, originaire de Virginie. 《 Ma vie c'est du grand n'importe quoi. Si un jour on m'avait dit que tout allait c...