#14

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Saturday 19 july
14 : 56
- T'inquiète ça va bien se passer. Murmure Taylor en posant sa main sur mon bras.
- Tu essaies plus de te rassurer toi-même ou c'est un geste compatissant sans arrière-pensée ? Je lui demande septique.
Il ne répond pas, troublé.

- LA VIE DE MA MÈRE JE FLIPPE MON GARS !!! Hurle Aaron en se levant soudainement.
Rébellion de Mr Carpenter mdrrrrr.
14 : 59
On se lève et on se dirige vers la porte. Je stresse. Je suis trempée. J'ai le short qui me colle au cul et mon débardeur qui a des oréoles. Je dois être dans un état...
Bart nous sourit.
- Bonne chance, souffle-t-il en nous laissant passer devant lui.
Je prends une grande inspiration et descends mes lunettes de soleil sur mon nez.
Je les mets pour me donner un côté swag et stylé. Et je vais en avoir grandement besoin de ce côté stylé pour compenser l'horrible refoulement de style que j'affiche avec mes vêtements pas très sophistiqués. C'est-à-dire mon habituel short de sport vert pomme et mon débardeur blanc qui est désormais oréolé sous les bras. Ha, et j'ai même une tâche de chocolat sur la droite de mon tee-shirt, mes chaussettes roses dépassent de mes converses blanches devenues grises.
Ce ne sont que de minuscules détails sans importance, mais je tenais à vous les décrire parce que je stresse putain sa mère la péripatéticienne de sa grand mère de mes couilles et haaaaaaaaaaaaaa !
Il faut vraiment que je me calme sur la vulgarité de mes pensées quand je suis en état de stresse.
Quelqu'un attrape ma main fermement et me tire dans la grande salle. Je le laisse faire.
Je crois que c'est Matt. En fait je ne sais pas trop et je m'en contre fous.
Mon cœur bat à cent à l'heure.
Je ferme les yeux, je sais ce qui m'attend. Des gens, des gens et encore des gens. Je les entends crier. Je sais qu'ils hurlent heureux.
Ha mais attendez, j'entends pas de bruits en fait.
Je laisse Matthew me tirer et j'ouvre les yeux.
On est devant une immense villa, mais ce n'est pas Matthew qui me tient, c'est Brad Pitt. Il me prend dans ses bras, nous nous marions et de notre union naissent onze enfants tout aussi beau que moi-même. Nous vivons heureux jusqu'à-
- HAAAAAAAAAA T'ES TYLER ! Hurle une fille avec de long cheveux bruns en me sautant dessus et en coupant mon projet d'avenir en compagnie de mon futur mari.
Mais avouez que vous y aviez cru.
On est au milieu d'une foule de filles. Elles paraissent contentes de nous voir. Il y a quelques vigiles qui se promènent au milieu des adolescents. C'est drôle. Grâce à mes lunettes je les vois tout gris.
Nan ce n'est pas drôle. Je retire mes lunettes et les remonte sur le haut de ma tête, en mode diva.
Je me reconcentre sur la jeune fille qui me regarde avec de grands yeux brillants et qui je crois, n'attend qu'une chose, que je sorte de mes rêveries.
- Hey.
Elle hausse un sourcil.
Ça m'énerve, je n'arrive pas à paraitre sûre de moi. Je fais toujours la fille conne.
Tsssss stupide Tyler.
Stupide. Stupide. Stupide.
- Je suis tellement heureuse de pouvoir te voir en vrai. Hurle-t-elle assez fort pour me percer les tympans.
- Oui moi aussi. Je réponds au hasard.
En vrai je stresse toujours autant.
J'ai presque l'impression de pouvoir sentir mes boyaux se tordre dans mon ventre.
C'est horrible.
Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.
- JE T'AIME TELLEMENT ! Hurle la fille encore plus fort que précédemment en fléchissant les genoux.
Elle me sert dans ses bras.
- Moi aussi je vous aime. Je murmure à son oreille en prenant légèrement, je dis bien légèrement, confiance en moi.
- EN PLUS J'AI DES PLACES VIP !!! Hurle Kat, on va l'appeler Kat, car je trouve que ce nom lui va assez bien. Donc je disais, hurle Kat près de mon oreille.
Et un tympan en moins. Merci Kat.
Merci.
- À bientôt Kat. Je lui dis en m'éloignant.
Elle fronce les sourcils.
- Moi c'est Sayana. Réplique Kat, qui en fait se nomme Sayana, mais ça ne lui va pas du tout. C'est moche Sayana. En plus ça ne colle pas avec sa personnalité. Alors que Kat ça lui allait très bien.
- Enchanté Sayana.
Je balaie la salle du regard. Les garçons sont facilement repérable grâce aux attroupements formés dans la salle.
Un groupe de fille à ma gauche se marchent dessus pour, je crois, parler à Sam.
C'est qu'il est connu le bro'.
Loool.
- Oh my god, TYLAH ! S'écrie une fille hystérique au cheveux roses.
Quoique cela m'étonnerait qu'elle puisse être plus hystérique que la première.
Parce que Kat, qui est en fait Sayana, est vraiment insupportable comme fan. Cela doit être invivable de rester avec elle plus de cinq minutes.
Pinkie, ma nouvelle fan, s'approche de moi en dégainant son téléphone, rose lui aussi, de son sac à main, rose aussi.
D'ailleurs, je tiens à préciser qu'elle ne porte que du rose.
Un Jean dans les teintes rose pâle, un chemisier rose fushia et des docs roses vernies.
Assez, pink. Mais c'est original.
- Oh mon dieux, je n'en reviens pas. Murmure-t-elle pour elle-même.
J'écarte les bras et elle vient se coller contre moi (nda : NE VOUS IMAGINEZ RIEN BANDE DE PETITS COCHONS, JE VOUS AI CERNÉS.)
- J'ai toujours rêvé de te rencontrer. Sanglote Pinkie dans mes bras.
- Tu es très jolie. Je souffle, émue.
Ça me touche intérieurement de savoir que je compte autant pour ces gens.
C'est waw.
Attendez...
Je compte autant pour eux ?!?!?!?
Est-ce une blague ?
J'ai du mal à le croire.
En fait c'est juste impensable. Je compte à ce point pour des inconnus.
Les larmes me montent aux yeux. Je tente de les ravaler avant que quelqu'un ne les voit.
Sentir l'émotion m'envahir me fait penser à quand j'étais petite, lors de mes spectacles de théâtre.
Oui je faisais de la comédie, ne me jugez pas.
J'étais tellement excitée que je craquais mes costumes généralement.
Je me rappelle aussi que Dylan se moquait de moi quand je déclamais mes vers en répétant à la maison.
Je me rappelle aussi des yeux brillants de ma mère, débordante de fierté de voir sa fille jouer dans un spectacle.
Il faut dire que je n'étais pas très douée étant petite. Je le suis toujours mais enfin voilà quoi.
Une larme roule sur ma joue à l'évocation de ces souvenirs.
Peut-être qu'en fait ce n'est pas la nostalgie qui me fait pleurer.
Je resers mon étreinte autour de Pinkie comme on s'aggripe à une bouée de sauvetage pour ne pas couler.
Peut-être que c'est cette fille qui me fait pleurer.
Peut-être que le fait de savoir que j'arrive à faire sourire des gens m'émue.
Je ne sais pas. Je ne sais pas et je m'en fous.
Je ne veux plus la lâcher. Elle, non plus, n'a pas l'air de vouloir me lâcher. Elle s'accroche à mon débardeur en pleurant à chaude larmes.
On doit avoir l'air de clochardes toutes les deux. Une fan dans les bras de son idole, les deux, pleurant comme des madeleines sans raisons apparentes.
Je renifle et me reprends, je suis une star quand même, je ne vais pas me laisser aller.
Un déclic me fait sursauter. Un photographe, sûrement engagé par Bart l'ours manager, nous mitraille. J'imagine les titres sur twitter, Tyler la petite vineuse qui pleure dans les bras d'une représentante de la collection printemps-été-automne-hiver Barbie rose fashion.
Waaaaaw.
Je la repousse un peu de moi et elle me tend un mouchoir rosé, sorti des entrailles de son sac à main rose.
J'hésite et finalement m'essuie les joues avec, pas très confiante.
Je vous rappelle quand même que son mouchoir est rose hein. C'est spécial et pas très rassurant.
Je la remercie d'un sourire et la laisse partir.
Je remets mes lunettes pour cacher mes yeux rougis.
Je m'approche de Matthew, il rie avec une fille immense, genre deux mètres wesh. La basketteuse professionelle, celle qui passe pas les portes limite.
Je souris en arrivant vers eux.
Elle bat des cils.
- Tu es Taylor c'est ça ? Questionne-t-elle.
- Je suis Tyler. Je soupire.
- Ha oui. Excuse moi. Je le savais hein. Rigole la basketteuse, gênée.
- On fait une photo tous les trois ? Propose Matthew.
La grande brune nous sourit et braque l'appareil sur nous.
- Cheese ! S'exclame Taylor en s'incrustant sur le cliché.
Je lève les yeux au ciel. D'après eux, la photo est réussie.
Moi ça me va, j'ai l'air d'une star avec mes lunettes noires qui réfléchissent le téléphone, je n'avais même pas remarqué que la branche droite était plus bleue que l'autre. Lol. Ça me fait rire.
- Tyler, je peux écrire sur ton bras ?
Je sursaute et me retourne pour voir qui est l'auteur de cette question.
Une petite blonde-brune-chatain qui me dit vaguement quelque chose, tient en l'air, dans sa main droite, un marqueur noir.
J'hoche la tête en signe d'accord.
Et mais, je la connais.
C'est la fille du centre commercial.
Je me souviens de son nom, wait, je cherche...
Chloé, Cléa, Clem'... Je ne sais plus.
- Tu peux me rappeler ton prénom s'il te plait. Je lui demande gentiment avant qu'elle ne m'attaque avec son feutre indélébile.
Elle écarquille les yeux et laisse son geste en suspend.
- Tu te souviens de moi ?
- Bien sur.
Elle manque de tomber en arrière.
- Waaaaaaw. Je m'appelle Cléo.
Bah quoi, je veux bien que j'ai une petite mémoire mais sa première fan, ça ne s'oublie pas.
Elle pose la mine de son stylo sur ma peau et commence à tracer en grosses lettres son username twitter.
Super.... Au moins je ne l'oublierai pas. Lol. Notez l'ironie.
- Tu peux faire pareil ? Demande-t-elle en relevant la tête après avoir terminé son travail appliqué.
Je saisis le marqueur et écris sur son bras mon prénom accompagné d'un cœur.
- Je t'aime trop ! S'exclame Cléo soudainement.
14 : 46
Je m'assieds sur une chaise près de la porte. Je suis épuisée, le travail de star est très fatigant.
Je regarde les filles passer, excitées à l'idée de rencontrer les garçons. Des pucelles en chaleur prêtent à tout pour toucher ne serait-ce qu'un milimètre de leur peau. Des suceuses bien hypocrites. Des gosses de riches ne sachant pas comment répondre à leur désirs sexuels. Des adolescentes en manque de chair humaine. Des filles qui viennent ici en espérant se faire remarquer par les éléments de la gente masculine présente dans cette salle.
Bon c'est vrai que ce n'est pas de cette façon que l'on voit nos fans sous leurs plus beaux angles.
Mais je suis trop pessimiste. Ils ne sont pas tous comme ça.
- Tyler, tu peux signer mon sweat s'il te plait ? Demande une fille portant un pull "I ♥ Cameron Dallas".
Je veux le même hahahaha. Avec écrit, "I ♥ Tyler Jefferson" parce que je m'aime tellement.
Elle me tend son stylo que je lui arrache sèchement des mains. Elle, je ne l'aime pas. Elle est laide et ridicule. Sérieusement, qui porte un pull avec le nom de son idole précédé d'un "I cœur" c'est nul et futile. C'est futile et inutile. C'est inutile et ridicule. C'est-
Ok j'arrête, vous avez compris.
Je marque mon nom sur son pull sans aucune motivation de ma part.
Elle me sourit hypocritement et retourne près des autres.
Le photographe, dont je ne connais pas le nom, arrive vers moi, il me prend en photo, assez logique puisqu'il est photographe, il ne va pas me servir une limonade, enfin on ne sait jamais.
Donc il me prend en photo.
- Tu peux tourner la tête vers la gauche s'il te plait ? Dit le photographe en s'accroupissant.
J'éxécute ce qu'il me demande et le laisse faire des photos de ma si belle personne.
Je dois avoir l'air de rien avec mon short de sport mais ce n'est pas grave. Les stars n'ont pas besoin de porter du Chanel pour être parfaites.
Cette citation est de moi, j'espère qu'elle fonctionne aussi avec les non-stars.
Mike semble s'éclater, au milieu de toutes ses fans. Il est couvert d'écriture. Loool.
Mais je crois que Taylor, c'est pire.
Il a retiré son tee-shirt et est couvert de tatouage de ses fans. Tout son corps en est recouvert.

Famous ? Nah, never famous. w/ OldMagconOù les histoires vivent. Découvrez maintenant