CHAP 4

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Mon père n'était pas encore réveillé quand je franchis la porte de la maison. Vêtue de mon survêtement, baskets aux pieds et les cheveux attachés, j'étais fin prête pour affronter la journée qui promettait d'être éreintante. Jump sur les talons, je partis retrouver mon Aigle.

Je le voyais toujours dans un terrain qui appartenait à notre famille. À vol d'oiseau, il se situait derrière la maison, mais en pratique, je devais traverser le jardin du voisin qui n'était pas clôturé, franchir une voie de chemin de fer qui était surélevée, puis traverser le camping qui lui, était déserté depuis quelques années. Arrivée au bout de celui-ci, une brèche dans un bois me permettait d'atteindre enfin le lieu de nos tête-à-tête.

Il était là, toujours aussi beau, fier et fascinant...

Je n'avais pas besoin de m'annoncer, il savait que j'étais là depuis la veille.

Arrivée près de lui, je lui grattouillai le haut du crâne puis l'embrassai. J'aimais son odeur, autant que celle de mon chien.

Désinvolte, je lui dis :

— Yo Pépé ! Comment va ?

Une voix plutôt irritée survint dans ma tête.

— Ne m'appelle pas comme ça ! J'ai un prénom !

— Ça y est, je t'ai vexé ! lui répondis-je en riant. Désolée, j'ai pas pu m'en empêcher. Il faut bien que je t'embête un peu, non ?

— Dis-moi plutôt comment se sont déroulées ces quelques semaines sans moi ? me dit-il en entrant dans le vif du sujet.

Je repensai à la grand-mère de Daven et lui relatai ce qui s'était passé chez les Dhoms.

Je n'avais pas besoin d'insister sur la peur ni sur l'inquiétude que j'avais éprouvées, car Raoul les ressentit lui aussi.

— Dans l'immédiat, il n'y a pas de danger autour de toi, me dit-il rassurant. Mais retiens bien ce qu'elle t'a dit. Je sais, par expérience, que ce genre de prédiction peut s'avérer substantielle dans un avenir plus ou moins proche.

— Substantielle ? Qui veut dire ?

— Essentielle.

— Je veux bien, mais comment être sûre que je vais m'apercevoir de quelque chose ?

— Tu le ressentiras.

— Je ressentirai quoi ?

— Instinctivement, tu ressentiras le danger. Tu comprendras avant de voir. Exactement comme lors de notre première rencontre. Tu agiras sous le coup d'une pulsion et tu sauras quoi faire.

— J'suis 'hachement avancée... répondis-je dubitative.

— Tu verras bien le moment venu. Inévitablement, un jour viendra où tu seras obligée de te défendre. Tu n'y échapperas pas. Tu le sais, je ne te l'ai jamais caché.

Je soupirai.

— Oui, malheureusement...

— Y a-t-il d'autres choses que je dois savoir ?

Radieuse, j'affirmai :

— Oui ! Samedi prochain c'est la grande fête annuelle chez les Dhoms !!!

— Je voulais parler de choses importantes Lili !

Contrariée, j'objectai :

— Mais c'est important ! Tu m'as toujours dit qu'il était nécessaire, pour mon bien être, d'avoir une vie d'ado normale. Ben là, c'est un événement important dans "ma vie d'ado normale" ! 

LES AILES DE MA VIE - L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant