CHAP 9

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 Mon sommeil fut si lourd que je n'entendis pas le réveil du premier coup. Je mis plus d'une demi-heure à émerger, découragée par ce qui m'attendait sur le stade de foot. Mais je n'avais pas le choix, je devais m'y rendre et courir à en perdre la raison.

Il faisait encore nuit, vu l'heure matinale. Les écouteurs, reliés à mon téléphone portable spécial musique, en place, je commençai mon footing. Jump fut plus raisonnable. Il s'allongea sur la pelouse et prit son mal en patience car je courus plus longtemps que le matin précédent. J'avais fait une promesse difficile à tenir mais qui en valait tellement la peine que je ne comptais pas les efforts à fournir.

Il était à peine une heure et demie de l'après-midi quand Gino se gara devant chez moi. Je me levai de la marche de l'entrée qui me servait de siège et avançai vers la voiture. Daven en sortit et me fit un signe pour m'expliquer qu'il allait chercher Kimy. Je m'installai aux côtés de Gino, qui voyant son pull toujours sur mes épaules, me fit un sourire à tomber à la renverse.

— Je t'ai ramené ton pull ! lui dis-je en souriant.

— J'ai vu ! me répondit-il sur le même ton.

Il ajouta ironique :

— On va peut être pas la refaire à chaque fois cette scène ! Dis-le carrément si tu veux le garder !

— Non, c'est juste que j'ai oublié qu'il était sur mes épaules hier soir. Il n'était pas dans mon champ de vision et je l'ai zappé !

— T'as zappé, ça oui, mais pas parce qu'il n'était pas dans ton champ de vision !

Je le regardai, l'air interrogatif, ne voyant pas où il voulait en venir.

— T'as zappé parce que t'étais trop troublée pour t'en rappeler !

Je sentis que mes joues chauffaient. Gino me prit dans ses bras et me dit :

— N'aie pas honte, c'est naturel !

Des questions m'envahirent la tête. Je voulais savoir ce que j'avais bien pu faire de si terrible, quand nous nous embrassions mais je n'arrivais plus à parler. Je tentai une diversion, pour retrouver ma voix :

— T'es arrivé tôt ! T'avais dit que tu viendrais en début d'après-midi !

— Parce que pour toi, on n'est pas en début d'après-midi ?

— Ben, c'est plutôt le début du début de l'après-midi !

Gino me regarda interdit puis, émit un sifflement :

— C'est profond ce que tu viens de dire là !

Les deux tourtereaux arrivèrent et nous partîmes, mais pas dans la direction prévue. Kimy demanda :

— On va où ?

— On va se promener ! lui répondit Daven.

— Où ça ? insista-t-elle.

— Mais arrête de poser des questions, tu verras bien !

Nous étions sortis de Mesmina et nous nous dirigions vers Rosalen. Les rues défilaient devant nos yeux et rongée par la curiosité, j'insistais à mon tour :

— Bon, dites-nous où on va ! C'est agaçant de pas savoir !

Daven répondit avec un air désespéré :

— Ouais, c'est surtout agaçant de vous faire une surprise ! Un vrai plaisir. Vous êtes pires que des gamines !

Gino finit par se garer devant la patinoire et Kimy hurla de joie.

LES AILES DE MA VIE - L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant