CHAP 23

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 La maison ne s'était pas désemplie quand avec Gino et Guito, nous entrâmes à l'intérieur. Et si le bruit me dérangeait toujours autant, je ne fis pourtant pas de vertiges et je pus y rester le temps d'engloutir mon sandwich.

Le reste de l'après-midi je ne le passais qu'avec Gino jusqu'à ce que Daven et Kimy ne reviennent avec Nellita. Celle-ci repartit avec des vêtements de rechange pour la grand-mère.

— On passe la nuit avec elle. Vous vous débrouillerez pour le repas de ce soir, il y a ce qu'il faut dans le frigo et dans le congélateur. Daven, tu t'occupes de tes frères et de ta sœur. Et surtout, je compte sur toi pour bien nourrir ton père, sinon il va être de mauvaise humeur. Moi, je m'en fous, je serai pas là. C'est pour vous que je le dis !

Une fois les consignes données, elle s'éloigna, laissant Daven pester contre sa fin de journée chargée de corvées dont il se serait bien volontiers passé.

— Après la journée de merde que je viens d'avoir, j'avais qu'une envie, c'était de me détendre avec une petite bière, et ben même pas ! Faut qu'en plus, je m'occupe de tout le monde. C'est n'importe quoi !

— T'inquiète, lui dit Kimy. On est là, on va t'aider !

— Ben tiens, j'y compte bien. Vous croyez p't'être pas que je vais tout me farcir tout seul ?

Je fis une proposition :

— On pourrait commencer par nettoyer la maison. Ça soulagerait déjà ta mère pour demain ?

— Et ben faites donc ça. Comme ça moi je vais aller me poser avec le cousin.

La maison s'était vidée à mesure que les heures passaient. Chacun s'en était retourné dans ses pénates, et cela nous permettait enfin de profiter d'un peu de calme en discutant entre filles. Les garçons s'étaient réfugiés dans la caravane de Daven, rejoints par quelques cousins. Quant à Guito et les enfants, nous n'avions aucune idée de l'endroit où ils pouvaient être. Cela ne nous inquiétait par pour autant, ils étaient chez eux et vaquaient à leurs occupations comme bon leur semblait.

Alors que notre conversation avait débutée par des banalités, elle avait dévié, sans que nous nous en rendions compte, sur Gino et Amin. Kimy m'expliquait l'arrivée de Guito et de son neveu dans la cuisine des parents de Fati le jour où j'avais fait la crise.

— Amin s'est mis à genoux et il a posé ta tête dessus pour la relever. C'est comme ça que Gino t'a trouvée, la tête posée sur ses genoux. D'ailleurs...

— Quoi ?

— Il t'a rien dit Gino sur, enfin sur...

— Sur quoi Kimy ? la pressai-je.

— Ben en fait, ça lui a pas plu du tout, mais alors, pas du tout du tout ! dit-elle en agitant énergiquement sa main de haut en bas.

— À Gino !

— Ouais ! Ils se sont affrontés du regard un truc de malade !

— Non, t'en rajoutes là ?

— Oh non, Gino n'a même pas laissé Guito te porter ! J'suis sûre que si Amin n'avait pas été là, il ne t'aurait pas portée parce qu'il avait aussi peur que nous. Il n'y avait que Guito qui ne paniquait pas !

— Il a évoqué quelque chose du genre, mais sans se perdre dans le détail, ajoutai-je songeuse.

— Ces deux là, vaut mieux qu'ils ne se rencontrent plus. Ça partirait en cacahuètes, obligé !

— Non, je vais parler à Gino. Je vais lui expliquer qu'il n'a rien à craindre d'Amin.

Même si Gino était mon petit ami, je n'aimais pas le comportement, soit dit en passant, typiquement masculin, qu'il avait envers Amin. Mais Kimy m'apprit que Gino n'était pas le seul responsable de la situation.

LES AILES DE MA VIE - L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant