CHAP 10

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 — Tu te rappelles bien ce que je t'ai dit ? demandai-je à Kimy très sérieusement.

 — Oui, enfin je pense, mais tu pourrais abréger, j'en peux plus que tu me tortures avec tous ces mystères. Je veux savoir, maintenant !

 — Ok, mais avant, promets moi que jamais, jamais, tu ne répéteras à quiconque ce que je vais te montrer !

 — Encore !!! Mais ça fait quinze fois que je te promets tout ce que tu veux, qu'est-ce qu'il te faut de plus ?

 — Promets une dernière fois, s'il te plaît, l'implorai-je.

 Kimy leva les yeux aux ciel et promis une énième fois.

 Je lui pris la main et l'entraînai derrière moi, Jump sur nos talons. Nous fîmes quelques mètres, puis je stoppai et l'approchai à ma hauteur. Me tournant vers mon amie, ce fût sur un ton solennel que je lui dis :

 — Voilà, on y est. Ce que je vais te montrer maintenant, tu n'as jamais rien vu de pareil de toute ta vie. Ne t'éloigne pas de moi, ne cries pas et ne te sauve surtout pas en courant !

 — D'accord, me répondit-elle avec un accroc dans la voix qui trahissait son manque d'assurance.

 J'avançai d'un pas, avant de m'arrêter net, une fois de plus.

 — J'ai oublié de te demander, t'es pas cardiaque au moins ?

 — Quoi ? Mais comment tu veux que je sache si je suis cardiaque ou non ? Lili, tu commences vraiment à me foutre la trouille !!!

 — Oui, c'est vrai que tu ne peux pas savoir, c'est le genre de truc que l'on ne découvre que lorsque ça arrive, lui dis-je en maintenant fort son poignet. Tant pis, on y va quand même !

Je lui fis franchir le trou qui s'était formé lors de mes nombreux passages dans les buissons et qui conduisait au terrain. Lorsque ce fut à son tour, je butai contre son dos, elle était comme figée, elle ne bougeait plus d'un pouce. Je la poussai pour pouvoir la rejoindre mais butai à nouveau contre elle.

 — Lili, me dit-elle d'une voix tremblante. Dis-moi que ce que tu veux me montrer est un grand oiseau noir, parce que si c'est pas ça... Prépare toi à mourir...

 Elle était si terrifiée que j'eus du mal à lui faire décoller les pieds du sol.

 — Oui, c'est lui, la rassurai-je.

 La bordée de jurons qu'elle lâcha aurait fait pâlir ses parents. Tout son répertoire, qui plus est très bien fourni, y passa. Elle était si blême qu'elle m'inquiéta :

 — Ça va ? voulus-je savoir.

 — Mon dieu non, j'ai failli me faire pipi dessus. Tu le sors d'où, lui ?

 — Allons d'abord le voir, je t'expliquerai ensuite.

 — Vas-y toi, je suis pas suicidaire, je mérite pas de mourir si jeune...

 J'eus beaucoup de mal à la convaincre que sa si précieuse vie ne risquait rien, vraiment beaucoup de mal, si bien qu'à bout d'arguments, je lui soumis une idée :

 — J'y vais, et dès que tu le sens, tu nous rejoins. Crois-moi, tu ne crains rien, mon père vient le voir aussi et regarde, Jump est près de lui. Tu crois que je le laisserais faire s'il y avait le moindre risque ?

 — Mais t'as vu l'engin ??? Il est énorme...

 — Il est magnifique, ne pus-je m'empêcher de la couper. Mais t'as raison, prudence est mère de sûreté. À tout de suite !

LES AILES DE MA VIE - L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant