Livre I - Chapitre 5

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Royaume d'Attica, Belleria — jour : 90, mois : été, année : 222

Au petit matin, une agréable brise vint effleurer le visage d'Aurora. Et elle se réveilla en trombe. Où pouvait bien-t-elle être encore tombée cette fois ?

La jeune femme se trouvait dans une salle aux murs et au plancher de bois brun clair assez tristes, sans aucun meuble pour l'agrémenter, juste un matelas inconfortable rembourré de paille où elle avait dû dormir toute la nuit.

Frustrée de ne pas savoir où elle se trouvait, Aurora sur le dos et toujours allongée croisa les bras.

Cette situation était beaucoup trop récurrente, il faudrait qu'elle fasse plus attention la prochaine fois, afin d'éviter de se retrouver dans des lieux inconnus et oppressants comme cette petite pièce entièrement vide. À l'intérieur, pas une fenêtre, mais une porte coulissante entrouverte d'où était entré le vent.

Elle n'était pas encore bien réveillée et se mit alors à bailler la bouche grande ouverte et ferma un moment les yeux. En levant le bras hors de la couverture miteuse, elle sortit sa main droite et se la passa sur le visage.

Aurora les rouvrit dans la seconde lorsqu'elle réalisa que sa main était anormalement douce, et à son plus grand étonnement, la jeune femme n'avait plus de gant. Elle se mit alors debout et regarda autour d'elle, voir s'il ne s'y trouvait pas. Elle chercha pourtant sous le matelas, sous la couette et même dans ses habits qui ne l'avaient, en revanche, pas quittée. Mais rien. Le gant avait bel et bien disparu.

« Merde ! » fit Aurora en français, commençant à paniquer.

Elle vérifia une seconde fois, en vain. Aurora ne réussit ni à mettre la main sur son gant, ni sur son petit sac en cuir à bandoulière dans lequel se trouvait son or et ses affaires.

Sa peur s'étant transformée en colère, elle sortit précipitamment de la pièce en faisant coulisser un des panneaux en bois. Et elle se retrouva dans un couloir, dont le sol était du même bois que les murs de la pièce. Il donnait directement vers l'extérieur, où un jardin cloîtré dans le grand bâtiment, verdoyant et bien entretenu s'étendait en contrebas. Elle n'avait juste qu'à descendre une petite marche pour l'atteindre.

Tout autour du jardin, le couloir faisait le tour et donnait sur plusieurs portes menant à d'autres pièces, probablement les mêmes que celle qu'elle venait de quitter. Aurora les ouvrit alors une par une, jusqu'à ce qu'elle finisse par rencontrer un homme buvant une boisson chaude, assis en tailleur au milieu de l'une d'entre elle.

Dans cette chambre tout aussi minimaliste que celle qu'Aurora avait quittée, l'homme se retourna vers la jeune femme qui venait d'entrer dans la salle et elle reconnut immédiatement le vieux Madenn, défiguré par ses incalculables cicatrices.

« Bonjour toi », fit-il en lui tendant un sourire.

La jeune femme ne lui rendit pas son salut.

« Où sont mes affaires ? » demanda-t-elle.

Aurora avait plutôt l'air de lui donner un ordre que de lui demander un service. Néanmoins Madenn ne s'en offusqua pas.

« En lieu sûr.

— Je dois les récupérer.

— Pas tout de suite, tu es attendue dans notre salle de réunion. »

Aurora se mit à réfléchir, et, en levant un peu la tête vers l'extérieur, elle put voir que le toit du bâtiment était recouvert d'ardoises, d'un gris foncé tirant vers le bleu. L'édifice était sur trois étages et, malgré la couleur terne des murs, Aurora sut qu'elle n'était pas arrivée n'importe où.

Les Chroniques d'AtticaWhere stories live. Discover now