Livre I - Chapitre 2

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Attention : MATURE

Terre, Europolis — jour : 26, mois : septembre, année : 2998

À Europolis, on fêtait les cent cinquante ans de sa création. Il n'y avait personne au labo des surdoués ce matin, la plupart des frères d'Aurora ainsi que ses supérieurs avaient pris un jour de congé afin de se reposer et de profiter des festivités de la journée. Pourtant, la jeune femme, contrairement à eux, n'était pas d'humeur à faire la fête et, ce jour-là, elle travaillait ( en tout cas elle en avait l'air) dans son laboratoire sur une arme nucléaire portable pouvant détruire un espace délimité sans irradier les alentours.

Le procédé existait depuis longtemps, elle ne faisait que l'améliorer. Dorénavant, les armes de guerres seraient tout ce qu'on lui demanderait de créer : la guerre qu'Aurora redoutait tant, avait été enfin déclarée contre la République Asiatique, sous prétexte qu'ils avaient enlevé et analysé Aurel et la jeune femme, il y avait maintenant près d'un an et demi. Enfin, c'était la conclusion à laquelle le gouvernement était arrivé après leur disparition. Mais il s'agissait surtout d'un prétexte. Aurora, avec son père, étaient dégoûtés d'avoir été l'élément déclencheur de cette guerre et maintenant, toute la partie Est d'Europolis était un champ de bataille, de l'Oural jusqu'à l'ancienne Turquie.

Le prétexte était bien entendu bidon. Afin qu'Aurel et Aurora parlent de l'endroit où ils avaient disparus, on les avait longuement questionnés. Vu qu'ils répondaient qu'ils n'en avaient aucune idée, chacun d'entre eux finit par être envoyé à la prison d'État dans le but d'y être torturés et plus intensément interrogés. Aurora avait même eu les cheveux rasés. Depuis, elle se les laissait pousser et, maintenant, elle portait un joli carré qui s'arrêtait à son menton. Cependant, et malgré l'humiliation, Aurel et elle avaient tenu bon et n'avaient rien divulgué. Toutefois, en concluant qu'ils avaient été sûrement enlevés, nos deux héros étaient maintenant surveillés vingt-quatre-heure sur vingt-quatre. Aurora et son père n'avaient même plus le droit de sortir dans les couloirs sans être escortés par au moins un garde de la sécurité, ni sans demander l'autorisation à un supérieur. Leurs appartements avaient même été déménagés tout en haut de la tour où ils travaillaient pour plus de sûreté.

Le building dans lequel ils bossaient et, maintenant, vivaient, était une gigantesque tour en béton armé de plusieurs centaines d'étages. C'était un des bâtiments les plus sûrs et les mieux gardés d'Europolis.

Il n'y avait qu'en ce jour de Fête Nationale où, exceptionnellement, la surveillance fut relâchée, notamment à cause d'un manque d'effectif avéré.

Cette commémoration rappelait fortement à Aurora ce jour fatidique à Attica où elle avait failli être littéralement dévorée et où un jeune garçon avait péri devant ses yeux. Elle n'avait donc pas le cœur à se réjouir. De plus, son père et elle avaient d'autres chats à fouetter.

Aurel avait profité de ce moment de détente chez ses supérieurs pour travailler sur de nouveaux gants de combats, plus résistant que les derniers. Alors qu'Aurora s'affairait sur sa bombe, son père était en train d'améliorer ses anciens gants dans un local quasi délabré au premier étage du bâtiment. Car, il fallait comprendre que, si Attica avait été un échec, Aurora et son père n'avaient pas pour autant abandonné l'idée de s'échapper. Sauf que cette fois, ils avaient décidé de se fondre dans la masse sur Terre plutôt que d'aller dans un autre monde inconnu et tout aussi dangereux. Après ce fiasco, il valait mieux s'en tenir à ce qu'ils connaissaient déjà, c'est-à-dire la sombre ville d'Europolis.

Aurel devait lui montrer le résultat dans une heure ou deux. Ce n'était pas très long, tout ce qu'il avait à faire, c'était ajouter un alliage dans la composition de la combinaison afin qu'elle résiste aux armes à feu de la Terre. Ce n'était qu'une question de programme à affiner, car Aurel avait déjà introduit le nouveau composé dans le gant.

Les Chroniques d'AtticaWhere stories live. Discover now