Livre II - Épilogue

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Royaume d'Attica, environs de Belleria — jour : 101, mois : été, année : 223

Restée à l'écart, Nyx s'était relevée difficilement après les explosions successives qui avaient détruites Belleria. Mais étant loin de la fête, elle ne resta pas dans les vapes très longtemps. La vue de la cité réduite en cendres, de ces quelques 10 000 Démons perdus et donc de la défaite cuisante qu'elle venait de subir l'avait fait réaliser qu'elle n'avait pas employé les bons moyens. Elle était en colère de s'être faite avoir, surtout d'avoir sous-estimé Aurora, qu'elle pensait à la solde des autres Dieux d'Attica.

On ne l'y prendrait pas à deux fois.

Si la jeune femme voulait utiliser la technologie afin de gagner cette guerre, Nyx ne voyait pas pourquoi elle s'en priverait. Depuis le début, elle s'était retenue, mais c'était fini. Le « Projet Terre » devait être réduit à néant, et ce ne sera pas grâce aux Démons seuls qu'elle y arriverait.

Elle appela directement le vaisseau mère par onde radio, puisque les satellites étaient toujours HS. Yugh, son lieutenant préféré, sorte d'amphibien de la même espèce que Ksénae, lui répondit immédiatement. Le signal était décalé, car l'onde radio était plus lente que celles utilisées d'habitude pour communiquer, or il était clair et net.

« Vous aller bien, amiral? demanda le crapaud.

— Yugh, prépare les robots. La trêve est terminée, je veux les anéantir d'ici demain. »

Elle l'entendit hésiter avant de répondre.

« Cela ne va pas être possible.

— Et pourquoi donc ? demanda Nyx à la limite d'imploser.

— Le virus informatique ne s'est pas arrêté aux satellites et s'est étendu sur tout notre réseau. Depuis hier, on navigue à l'aveugle, sans instrument.

— Je croyais que les poux s'étaient occupés de cela ?

— C'est ce qu'ils croyaient aussi. Mais on s'est aperçu que les images que transmettaient les satellites n'étaient qu'un programme en boucle et, lorsqu'ils ont voulu s'en occuper, ils ont ouvert une porte et un malware a infecté toutes nos données. »

Nyx vit son visage devenir rouge de fureur. Ses robots étaient contrôlés via le réseau, elle s'attendait au pire.

« Ce qui veut dire ?

— Que les androïdes ont dû être désactivés, car la seule chose qu'ils faisaient, c'était de danser en tirant en l'air avec leur fusil laser. »

Elle se mit à jurer toutes les vulgarités possibles et imaginables à l'encontre d'Aurora.

« Et Guarth et sa clique ? Ils sont toujours bien protégés ?

— On s'est occupé de cela. Puisque toutes les cellules ont été ouvertes à la suite de l'infection, on a regroupé les scientifiques dans la cale 98 et ils sont surveillés jour et nuit par autant de gardes armés qu'il faut. »

Soulagée qu'au moins, les Osdellerae ne pouvaient s'enfuir, elle se calma enfin un peu.

« Bien. Les poux sont en mesure de réparer le système ?

— Ils disent que oui. Mais cela va leur prendre du temps.

— Dis-leur qu'à chaque jour passé sans y arriver, on tuera un de leur confrère. Et employez Bagul tant que vous y êtes. Que ce misérable insecte nous serve à quelque chose.

Les Chroniques d'AtticaWhere stories live. Discover now