Le troisième immortel (Pause)

Chapitre 17

La musique changea de registre, en passant du bon vieux rock à un style rythmé et sulfureux, totalement différent. Plus sensuel et...

- Tu danses ?

Je sursautai en reconnaissant la voix grave et sexy au diable d'Adam. Cela faisait déjà quelques heures que nous étions arrivés et la soirée avait été riche en émotions. Apparemment, je n'étais vraiment pas la seule à avoir envie de jouer. Entre ses clins d'œil discrets, les sous-entendus acérés et les regards de braises teintés de moquerie qu'il m'envoyait sans cesse, mon corps allait bientôt entrer en ébullition. Et maintenant, il me proposait de danser avec lui.

Je répondis avec un clin d'œil éloquent, affichant une assurance que j'étais loin de ressentir :

- Pas collé-serré j'espère. Ce serait inconvenant pour deux amis.

- Qui a dit que je ne voulais être que ton ami ?

Il me lança un sourire acéré alors que je plissai les yeux en essayant en vain de déchiffrer son expression. Un défi ? Je me levais en souriant mais je dus faire un nouvel effort pour ne pas frissonner lorsqu'il attrapa fermement ma main pour me guider jusqu'à la piste où se déhanchaient essentiellement des couples, dont Aria et Cal, déjà pris dans une danse ardente. Ils échangèrent devant nous un baiser passionné sans même cesser leur chorégraphie improvisée. Je détournai le regard en souriant, habituée à leurs effusions rarement discrètes.

Adam m'adressa un clin d'œil qui me fit rougir légèrement. Heureusement, grâce à l'ambiance sombre de la pièce, il ne risquait pas de le remarquer. Il me saisit sans attendre par la taille, plaqua mon corps contre le sien et commença à danser en gardant ses mains contre ma taille pour m'empêcher de reculer. Mais ce recours n'était vraiment pas nécessaire puisque comme doué d'une volonté propre, mon corps vint se coller encore plus contre lui, tandis que mes mains se plaçaient autour de son cou. C'était bien un collé-serré.

L'ambiance complètement folle de la fête s'insinua rapidement sous ma peau et acheva de me décoincer. Je resserrai ma prise sur la nuque d'Adam qui, visiblement encouragé par ce contact, fit descendre ses mains jusqu'à mes hanches, ce qui me fit frissonner.

J'entendis à peine Aria hurler à en perdre la voix en massacrant les paroles de la chanson qui emplissait l'immense salle. Je ressentais le rythme sans comprendre les paroles, je ne reconnaissais aucun de ceux qui m'entouraient et pourtant je profitais de leur présence étouffante pour me rapprocher encore plus d'Adam. Ma poitrine était collée à son torse et il suffit que je relève les yeux pour constater qu'ils n'étaient qu'à quelques centimètres des siens. Et mes lèvres toutes proches des siennes. L'expression presque sauvage qui faisait étinceler son regard m'enflamma et une de mes mains quitta sa nuque pour venir se fondre dans ses magnifiques cheveux ébouriffés. Etant collée à lui, je pus facilement sentir son souffle accélérer. En ce qui me concernait, il y avait bien longtemps que mon cœur battait déjà la chamade.

Ses pupilles se dilatèrent alors qu'il inspirait profondément puis, sans que je m'en rende compte, ses lèvres furent à quelques centimètres de mon cou, ses mains toujours sur mes hanches. Il suspendit son mouvement un instant, comme s'il hésitait à aller plus loin, de peur que je ne sois pas d'accord. Alors pour bien lui montrer ma position quant à la situation, j'exerçai purement et simplement une pression contre sa nuque, histoire de balayer une bonne fois pour toutes ses doutes envers mes désirs naissants.

Ses lèvres furent instantanément sur ma peau. Il déposa une traînée de baisers enfiévrés le long de ma gorge alors que je me forçai à rester discrète en essayant de contrôler ma respiration, de plus en plus prononcée. Ce fut raté. Je laissai échapper un gémissement pourtant discret qui ne lui échappa malheureusement pas. Il remonta vers mon visage en embrassant au passage la commissure de mes lèvres, ma mâchoire, mes joues, tout ce qui entourait ma bouche. Ses baisers me rendaient littéralement folle et j'attendais désespérément ses lèvres sur les miennes mais je compris rapidement qu'il prenait un plaisir immense à me faire languir.