Le troisième immortel (Pause)

Chapitre 18

- Raconte.

- Absolument tout ? Demandai-je d'une voix timide.

- Et en détails. Mais dépêche-toi je ne veux pas laisser Cal tout seul trop longtemps.

Quelle délicatesse...

- Dans ce cas-là il faudrait peut-être que tu ailles le retrouver non ? Risquai-je.

Il y eut une seconde de blanc. Je savais qu'elle se demandait comment son copain allait prendre le fait qu'elle l'ait abandonné en pleine soirée. Mais sa curiosité était trop grande et l'occasion trop belle pour qu'elle ne la laisse filer.

- Il comprendra. Conclut-elle. Maintenant crache le morceau.

- Il m'a embrassée. Fis-je en rougissant.

Mon ton hésitant sembla calmer ses ardeurs.

- Ça on l'a tous vu, ça avait même l'air très chaud entre vous. Mais tu n'as pas l'air convaincue. Finit-elle ennuyée.

- Je ne sais pas. Je n'arrive pas à croire qu'il m'ait embrassée. Et je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions.

Elle prit un air étonné.

- Quel genre ?

Je me mordis la lèvre, consciente d'aborder un sujet sensible. Elle n'allait pas apprécier le genre d'interrogations qui me trottaient dans la tête depuis qu'il m'avait fait ses premières allusions.

- Qu'est-ce qu'un garçon comme lui peut me trouver ?

Elle écarquilla les yeux et, comme je l'avais prévu, se mit en colère.

- Tu plaisantes j'espère ?

Je pinçai les lèvres, consciente que j'avais ouvert la boite de Pandore. Sa colère et son irritation semblaient difficiles à contenir. Si la scène s'était tenue dans une bande dessinée, j'aurais déjà vu de la fumée sortir de par ses oreilles.

- Ecoute-moi bien. Ou non, ne m'écoute pas, il suffit de te regarder.

Elle me tira par la main et me plaça devant le miroir qui faisait l'angle de la pièce. J'y vis mon reflet renvoyer un regard d'incompréhension au sien.

- Tu es magnifique. Je ne connais personne de plus adorable que toi, ni de plus généreux. Tu veux que je continue ?

- Je n'ai pas que des qualités. Corrigeai-je.

Elle balaya l'air d'un revers de la main.

- Il n'empêche que tu n'es pas consciente de ce que tu représentes. Pour un garçon, c'est le jackpot.

Quelle charmante comparaison... Je serrai les lèvres.

- Il n'y a pas que ça, je me trompe ?

Je lui renvoyai un regard pincé et je lus dans ses yeux qu'elle avait compris. Elle reprit, plus doucement :

- Adam n'est pas Gabe, tu sais. Ils n'ont rien en commun, fais-moi confiance. Il ne te brisera pas une deuxième fois.

Je levai les yeux, confuse. Ce qu'elle disait était vrai mais je n'arrivais pas à m'ôter de la tête tout ce qui m'était arrivé depuis qu'il était entré dans ma vie. Il avait chamboulé tellement de choses. Malgré cela, je ne parvenais pas à réprimer l'attirance que je ressentais constamment pour lui.

- J'en ai assez de me retenir en permanence. Murmurai-je.

Je vis un sourire triomphant se dessiner sur le visage de mon amie. Elle devait jubiler et je me pris à sourire, bien malgré moi.