∞ Chapitre 8 ∞

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Durant les deux semaines qui suivirent, Jorge et Tini vivaient leur amour toujours à Genève, au grand jour. Ils n'avaient pas besoin de se cacher. Ils souhaitaient bénéficier pleinement de leurs vacances avant de reprendre leurs habitudes. Ils profitèrent de chaque instant que la vie leur offrait. Mais plus le temps passait, plus Tini appréhendait son retour dans sa ville natale et surtout, ce qu'elle appréhendait était l'affrontement avec son père, à l'annonce de ses fiançailles et par conséquent de son mariage.
C'était regrettable mais ils ne virent pas les deux semaines passer et demain était le jour du retour à Buenos Aires. Jorge faisait son possible pour réconforter Tini et il était le seul à réussir. Comment faisait-il ? Ça, lui-même l'ignorait.
En cette matinée du 11 avril, Tini était très anxieuse au retour de la vie réelle. Surtout que pendant ces quatre semaines, elle a vécu un véritable conte de fées. Mais il fallait revenir à la dure loi de la vie et donc du train-train quotidien. Une fois à l'aéroport, ils enregistrèrent leurs bagages, attendirent deux heures puis montèrent dans l'avion. Le voyage dura six heures et c'est sur les coups de deux heures de l'après-midi qu'ils arrivèrent enfin à Buenos Aires. Ils durent prendre un taxi qui déposa Tini en premier puis ce fut au tour de Jorge de rentrer chez ses parents. Tini arriva chez ses parents qui l'accueillirent à bras ouverts.
- Tini, ma fille ! dit Alejandro en la serrant contre lui très fort.
- Bonjour papa ! Tu... m'écrases, pa... pa, dit Tini.
- Oh ! Pardon ! Mais au fait, tu es arrivée comment de l'aéroport ?
- J'ai pris un taxi ! lui mentit-elle à moitié.
Elle embrasse sa mère et lui fait un câlin.
- Ah d'accord ! Tu aurais pu m'appeler, je serai venu te chercher.
- Papa ! Je te signale que je viens d'avoir dix-huit ans donc je suis majeure et donc une adulte !
- Oui, c'est vrai ! Mais tu resteras toujours ma petite fille ! l'informa-t-il.
- Papa ! Ça suffit ! lui ordonna-t-elle avec le sourire. Je suis majeure ! répéta-t-elle.
- Oui ! Bon, alors ? Comment s'est passé ton séjour à Genève ? voulut-t-il savoir.
- Très bien ! Cette ville est magnifiquement belle, les gens très sympa. J'ai passé de superbes vacances. Et le voyage en avion a été un peu long mais ça a été. J'ai dormi de toute façon car je me suis levée très tôt ce matin et avec le décalage horaire, le retour est un peu difficile mais bon !
- Comment va Peter ? Pourquoi ne t'a-t-il pas ramenée à la maison ?
- Papa ! l'appela-t-elle pour le calmer un peu. Peter a été appelé plus tôt que prévu pour faire un film à Londres donc je me suis retrouvée seule à Genève et ça va !
- Quoi ? hurla-t-il. Tu as été toute seule à Genève ? Mais... Mais...
- Papa, tu vas arrêter ? Je suis rentrée saine et sauve et c'est le principal. Bon, vous m'excusez mais je veux aller me reposer dans ma chambre et défaire mes valises.
- Oui, oui ! Vas-y ! dit Alejandro en serrant une dernière fois sa fille.
Tini n'était pas encore prête à annoncer sa séparation d'avec Peter à son père. Surtout qu'Alejandro l'apprécie énormément. Elle monta dans sa chambre et s'y enferma. Elle posa sa valise sur son lit et commença à la défaire.
Chez les parents de Jorge :
- Bonjour Jorge ! dit Jorge Senior.
- Bonjour papa, bonjour maman ! dit-il en les embrassant.
- Comment vas-tu, mon fils ?
- Bien, bien ! Je vais défaire ma valise et je dois vous parler de quelque chose d'important.
- Ah d'accord ! dit Jorge Senior.
Ses parents s'interrogèrent du regard car ils voudraient bien savoir ce que leur fils avait à leur annoncer de si important. Jorge alla dans sa chambre et défit sa valise et en trente minutes, il avait déjà fini. Il rejoignit ses parents dans le salon et commença à leur parler :
- Papa, maman, vous devez savoir qu'entre Stéphie et moi, c'est fini.
- Ah bon ? Mais pourquoi ?
- Cela fait des mois que l'on se dispute sans arrêt, elle part loin à l'autre bout du monde, enlace des garçons et moi, ça me rend fou. Et... Et... parce que Stéphie est partie en France pendant notre séjour à Genève et que j'ai rencontré une fille là-bas, je suis tombé fou amoureux d'elle et un soir... on discutait en buvant du champagne puis sans le vouloir, nous sommes embrassés et on a fini par coucher ensemble. Elle avait quelqu'un aussi et après notre folle nuit d'amour, elle n'a pas voulu me reparler car elle avait honte. J'ai dû batailler, lui ai offert des bouquets de fleurs etc... pour qu'elle se rende compte qu'elle avait aussi des sentiments pour moi. Une fois que nous ayons rompu chacun de son côté, je lui ai déclaré mon amour, s'est aperçue qu'elle m'aimait aussi et puis voilà, quoi ! Je lui ai demandé sa main il y a deux semaines et elle a accepté.
- Quoi ? hurla Jorge senior. Mais tu es complètement fou, mon pauvre garçon !
- Papa ! hurla Jorge. Nous avons eu un véritable coup de foudre l'un pour l'autre donc on ne pouvait rien faire contre. On s'est sentis attirer l'un par l'autre très rapidement. Sache que dès que je fermais les yeux, son visage m'apparaissait. Elle hante mes jours et mes nuits, dans les bons sens du terme, bien sûr !
- D'accord ! Je te comprends, fiston ! Ce fut mon cas aussi quand j'ai vu ta mère la première fois.
- Chéri, enfin ! Ça ne regarde pas notre fils !
- Il est assez grand maintenant pour connaître les détails de notre rencontre, ma chérie. Et de plus, il va se marier. Au fait, Jorge, quand vas-tu nous présenter l'heureuse élue ?
- Je ne sais pas ! Quand souhaitez-vous la rencontrer ?
- Et pourquoi pas demain ? proposa Cécilia, sur un coup de tête.
- Oui pourquoi pas mais avant, je vais l'appeler pour le lui demander.
- Oui, vas-y, fiston ! dit Jorge Senior.
Jorge partit dans sa chambre pour téléphoner à sa fiancée.
Elle finissait de ranger ses vêtements quand elle reçut un appel téléphonique.
- Oh, c'est Jorge ! dit-elle avant de décrocher. Bonjour mon amour ! dit-elle en prenant l'appel.
- Bonjour, ma chérie ! Comment vas-tu depuis tout à l'heure ? lui demanda-t-il.
- Mieux depuis ton appel ! Je n'ai rien pu dire à mon père nous concernant. J'ai peur de sa réaction.
- Ah oui ! Et pourquoi donc ? s'étonna-t-il.
- Parce qu'il ne te connaît pas, qu'il connaît Peter et qu'il l'apprécie et puis voilà quoi ! Et toi, alors ? Comment vas-tu ?
- Très bien ! J'ai parlé de toi à mes parents et ils sont impatients de te rencontrer. Et ils proposent que tu viennes manger à la maison demain midi.
- Quoi ? Déjà ? cria Tini, surprise.
- Hey ! Mon tympan, tu me l'as abîmé.
- Désolée ! Mais ce n'est pas un peu trop précipité, Jorge ?
- Oui, mais plutôt c'est fait, mieux c'est, non ?
- Oui, peut-être... Enfin, je n'en sais rien ! dit Tini un peu abattue.
Elle ne pensait pas faire la connaissance de ses futurs beaux-parents le lendemain de son arrivée à Buenos Aires. Ils continuèrent de parler tous les deux quand Alejandro vint frapper à la porte de la chambre de sa fille.
- Qui c'est ? demanda-t-elle, curieuse.
- C'est papa !
- Un instant, papa ! cria-t-elle.
- Je peux rentrer ? demanda-t-il, impatient.
- Non ! Pas tout de suite ! Bon, Jorge, je dois te laisser, je t'aime et à demain alors ! murmura-t-elle.
- Oui, à demain ! Je viens te chercher pour midi ?
- D'accord ! dit-elle tout bas.
Elle venait de raccrocher avec Jorge quand son père entra dans la chambre.
- Papa ! Je t'ai dit d'attendre, enfin ! Tu comprends que je suis une jeune fille adulte et que j'ai besoin d'avoir mes petits secrets.
- Oui, mais j'adore quand tu me les dis tes petits secrets...
- Papa ! Je n'ai plus huit ans, je suis une grande fille !
Alejandro parla avec sa fille et descendirent au salon pour qu'elle leur raconte son séjour en entier. Elle omit de parler de sa séparation avec Peter car son père n'apprécierait pas. Elle raconta tout ce qu'elle avait fait, aidée par un plan de la ville qu'elle avait gardé. Elle leur montra donc sur le plan tous les endroits où elle a été. Le dîner arriva et Tini mangea à peine car elle était vraiment très fatiguée. Elle monta dans sa chambre, se déshabilla pour se mettre en pyjama et quand elle se mit au lit, elle reçut un message de Jorge :
"Une bonne nuit à la plus belle des fiancées que la Terre puisse porter ! Je t'aime passionnément."
Signé : l'homme le plus chanceux du monde

Elle lui répondit : "Merci pour cet adorable compliment. Je t'aime aussi passionnément..." Signé : la fiancée la plus chanceuse...
Ils arrêtèrent de s'envoyer des messages puis s'endormirent en pensant à l'autre.
Le lendemain matin, Alejandro partit à un rendez-vous très tôt. Tini se leva à huit heures, se prépara puis descendit pour prendre son petit déjeuner. Mariana s'en alla aussi voir ses amies. Par conséquent, Tini resta seule chez elle. Jorge vint la chercher à midi moins le quart afin d'être à l'heure au repas chez ses futurs beaux-parents.
Quand elle arriva chez eux, ils furent sous le charme. Elle avait tout pour plaire : très jolie, polie, bien élevée mais un peu réservée. Elle fut très vite appréciée par Cécilia et Jorge Senior.
Le repas se déroula dans la bonne humeur et Jorge demanda à sa fiancée de chanter pour montrer à ses parents qu'en plus d'être belle, polie etc..., elle savait chanter et possédait une voix sublime. Elle fut gênée par tous ces compliments. L'après-midi passa et Jorge reçut un appel de ses amis car il devait venir urgemment. Donc, elle resta seule dans le salon car les parents devaient parler de leurs affaires donc s'enfermèrent dans le bureau d'Alejandro. C'est à ce moment-là que Daniel dit Dani arriva.
- Qui est cette beauté dans mon salon ? demanda-t-il à Tini.
- Bonjour, je m'appelle Martina mais tout le monde m'appelle Tini. Je suis une amie de Jorge.
- Où est mon frère ? Si j'avais été lui, je ne t'aurais jamais laissée toute seule, l'informa-t-il.
- Merci mais il a dû s'absenter. Il revient dans quelques instants.
- Tu perds ton temps avec mon frère ! Tu serais mieux avec moi, je te le garantis ! lui dit-il en voulant l'embrasser.
Jorge arriva à ce moment et eut le sang qui ne fit qu'un tour.
- Ça va ? Je ne vous dérange pas trop ? Comment oses-tu faire du charme à mon frère alors que nous sommes... s'énerva-t-il contre Tini.
- Je n'ai rien fait, Jorge ! Ton frère arrive et me drague ouvertement !
- Je ne te crois pas, Tini ! Il n'aurait jamais osé faire ça !
- Tu me prends pour une menteuse ? Je n'arrive pas à y croire ! Je crois que je n'ai plus rien à faire ici, alors ! dit-elle très énervée, et en pleurant.
Tini prit nerveusement son sac à main et claqua la porte d'entrée. Jorge ne lui courut même pas après. Les parents revinrent dans le salon et demandèrent ce qui s'est passé. Jorge, énervé, répondit que Tini avait quelque chose de prévu. Puis, il monta dans sa chambre et s'y enferma. Il était très contrarié que Tini ait fait du charme à son frère alors qu'ils étaient ensemble et fiancés qui plus est. Toutefois, il avait du mal à croire qu'elle était comme ça et pourtant, il la surprit d'être très voire trop proche de Daniel. Il tourna et vira dans son lit, eut beaucoup de difficultés à se calmer.
De son côté, Tini espérait que ses parents soient toujours absents. En effet, ils n'étaient pas encore arrivés donc elle accéléra le pas puis arriva en trombe chez elle, monta les escaliers précipitamment puis s'enferma dans sa chambre. Elle se jeta sur son lit comme une pierre et pleura toutes les larmes de son corps. Elle s'endormit après avoir pleuré comme une madeleine. Jorge réussit à trouver le sommeil en étant énervé.
La nuit laissa place au jour puis Tini, réveillée par les rayons du soleil qui essayaient de percer au travers les nuages, se leva avec les yeux rouges et tout boursouflés par les larmes. Elle décida d'aller tout de suite dans la salle de bain afin que ses parents ne sachent pas qu'elle avait pleuré toute la nuit. Une fois douchée, elle s'habilla puis se maquilla pour cacher ses yeux gonflés. Elle descendit à la cuisine pour boire juste un jus d'orange. Elle voulut partir mais se rendit compte qu'elle avait oublié sa veste dans sa chambre. Elle remonta la chercher mais ne la trouva nulle part. Elle essaya de se souvenir de la soirée et se remémora qu'elle avait déposé sa veste sur une chaise chez les parents de Jorge. A contrecœur, elle devait y retourner pour aller la chercher car elle souhaitait la mettre aujourd'hui. Elle partit de chez elle et prit la direction de la maison de Jorge.
Arrivée à destination, elle prit une profonde respiration car elle avait vraiment besoin de courage au cas où Jorge viendrait à lui ouvrir. Elle respira une nouvelle fois et frappa à la porte. On vint lui ouvrir en très peu de temps et découvrit que celui qui lui a ouvert la porte était Daniel.
- Tini ? Quelle surprise !
- Bonjour ! dit-elle sèchement. Est-ce que Jorge est là ? demanda-t-elle sur le même ton.
- Euh ! Il est dans la salle de bain en train de se laver...
- Tant mieux car je n'ai pas envie de le voir.
- Ah ! fit-il sur un ton enjoué. Donc tu es venu pour moi ? dit-il, fier de lui.
- Oh non ! s'écria-t-elle. Je suis juste venue chercher ma veste que j'ai oubliée hier soir.
- Vas-y rentre ! Je t'offre quelque chose à boire ou ce que tu veux ?
- Non merci ! répondit-elle toujours sur la défensive.
Daniel se rapprocha d'elle. Elle qui était toujours mal à l'aise, voulait récupérer sa veste le plus vite possible.
- Bon ! Daniel, tu me dis où est ma veste que je la récupère et que je m'en aille d'ici !
- Mais pourquoi ? On n'est pas bien ici ? s'inquiéta Daniel.
- Moi ? Non ! Je ne m'y sens pas à ma place. Et je ne veux pas croiser ton frère donc donne-moi ma veste pour que je puisse partir.
- Il n'y a pas le feu ! lui dit-il en lui tournant autour tout en lui caressant les cheveux. Qu'est-ce que tes cheveux sentent bon ! Toi toute entière sens bon ! Tu as de magnifiques yeux, un corps et une voix sublimes...
- Où tu veux en venir, Daniel ? demanda Tini, exacerbée.
- Maintenant que tu n'es plus avec mon frère, tu peux sortir avec moi. Tu verras, je suis même plus intéressant que lui, je suis plus beau...
- Et plus macho aussi ! le coupa-t-elle, énervée. Bon, Daniel, ça suffit, donne-moi ma veste que je parte d'ici ! se fâcha-t-elle encore plus.
Il alla lui chercher, la lui tendit mais essaya que de la façon dont il s'y prenait, il voulait l'attirer le plus près vers lui pour l'embrasser. Elle vit son petit jeu et quand il fut vraiment le plus près possible, elle leva sa main et le gifla de toutes ses forces. Il ne la vit pas arriver celle-ci.
- Mais comment oses-tu vouloir m'embrasser alors que j'étais encore avec ton propre frère pas plus tard qu'hier après-midi. Vous n'êtes que des mufles, tous les deux ! dit Tini, indignée.
Daniel avait mis sa main sur sa joue car il souffrait.
- Pourquoi m'as-tu giflé ?
Tini ne put rien dire tellement elle était sur les nerfs. Elle avait le regard noir tellement elle était furieuse.
- Et elle a bien fait ! dit Jorge posément, qui avait vu toute la scène.
Tini leva les yeux et était complètement perdue, paniquée.
- Jorge ? fit-elle, estomaquée. Désolée, je n'aurais pas dû revenir mais je voulais récupérer ma veste mais rassure-toi, tu ne me verras plus.
Elle fit demi-tour très vite et sortit de la maison précipitamment en oubliant toujours sa veste. Jorge descendait les escaliers, regardait son frère très méchamment mais voulait absolument rattraper le coup avec sa fiancée. Elle essayait de courir comme elle pouvait mais avec des talons, ce n'était pas si évident que ça. Jorge se dirigea vers la porte et s'adressa à son frère en lui faisant face :
- On reparlera de ça tout à l'heure mais je te préviens que si j'ai perdu la femme de ma vie parce qu'elle ne veut pas accepter mes excuses, je raconte tout aux parents et ils te mettront dans un pensionnat. Si j'arrive à rattraper le coup, j'exige que tu présentes tes excuses les plus sincères à Tini et que tu ne t'avises plus de faire ça ! Car sache une chose : avant que tu ne débarques, elle avait accepté de m'épouser.
- Je... Je suis désolé, frérot ! Je l'ignorais que vous deux... C'était du sérieux ! dit-il, honteux.
- Crois-tu que si ce n'était pas sérieux, je l'aurais présentée aux parents ?
- C'est vrai ! Pardonne-moi Jorge ! Mais cette fille est une pure beauté et j'ai cru que ce n'était qu'une de tes copines et pas une petite copine. Je suis sincèrement désolé.
- On en reparlera. Je dois rattraper le coup maintenant, et par ta faute ! Quand vas-tu arrêter tes enfantillages ? dit-il à son frère. Tu as seize ans tout de même !
Daniel ne répondit rien et réfléchissait à ce que son frère aîné venait de lui dire. Dans la rue, Jorge se mit à courir très vite pour pouvoir rattraper Tini. Quand il la vit, il s'écria :
- Tini ? Attends !
Sans se retourner, elle accéléra le pas afin de le semer mais n'y arriva pas.
- Tini, attends ! On doit parler !
- Non ! On n'a plus rien à se dire, Jorge. Je n'aurais pas dût venir chez toi. Tu ne m'as pas cru alors que je disais la vérité et ça, tu vois, ça m'a fait beaucoup souffrir ! l'informa-t-elle en lui montrant son cœur.
- Je sais ! J'ai tout vu tout à l'heure ! répondit-il, désolé. Je pensais que mon frère avait cessé de faire ses trucs car ce n'est pas la première fois qu'il fait ça avec une fille.
- Comment ça tu as tout vu ? lui demanda-t-elle, curieuse.
- Oui, car j'étais en haut sur le palier et j'ai reconnu ta voix et je vous ai observés. Je sais que c'est mon frère qui a essayé de t'embrasser et non le contraire, et tout ça pour ça, je te présente moi aussi mes plus sincères excuses. J'ai honte de ne pas t'avoir pas crue ni fait confiance. Désolé parce que j'ai tiré des conclusions trop hâtives. Je me suis projeté quelques années en arrière avec les doutes que j'ai eu envers mon ex copine et j'ai eu peur que tu fasses pareil. Je suis impardonnable, Tini mais je te présente mes plus sincères excuses et j'espère que tu vas me pardonner car je ne peux pas vivre sans toi. Je t'aime passionnément et te jure que j'aurai encore plus confiance en toi et je t'écouterai...
Tini, très attendrie par toutes les paroles que Jorge venait de lui dire, se jeta dans ses bras et l'embrassa langoureusement. Croyant rêver, il la serra contre lui. Il l'éloigna de lui, la regardant dans les yeux et se mit à dire :
- Tini ? Tu m'as vraiment pardonné ?
- Crois-tu que je t'aurais embrassé si je ne t'avais pas pardonné ? lui répondit-elle par une autre question.
- Tu as raison ! Je suis tellement content car quand j'ai découvert que c'est mon frère qui s'était amusé avec toi pour m'embêter, je lui ai dit qu'on réglera plus tard.
- Oh non ! dit-elle avec déception.
- Tu ne veux pas que je règle ça avec mon frère ?
- Non, ce n'est pas ça, Jorge ! J'ai encore oublié ma veste chez toi.
- Ce n'est que ça ? Eh bien, allons la chercher !
- Non ! s'écria-t-elle.
Jorge la regarda avec stupéfaction. Le voyant surpris par ce qu'elle venait de dire, elle poursuivit :
- Je ne me sens pas prête à voir son frère pour l'instant car je suis sûre qu'il va m'en vouloir avec la gifle que je lui ai donnée.
- Il l'a bien méritée, tranquillise-toi. Je te propose qu'on aille chez moi, tu m'attends dehors, je vais la récupérer et je te ramène chez toi ?
- Ça me va ! dit-elle dans un souffle de soulagement.
Main dans la main, ils prirent la direction de la maison et arrivés devant, Tini attendit son fiancé dehors pendant que lui rentra en se dépêchant, prit la veste et ressortit deux minutes plus tard.
Comme prévu, il la raccompagna chez elle, mais elle lui lâcha la main dès qu'ils étaient proches de la maison des parents de Tini. Il se douta qu'elle n'avait toujours pas parlé à son père mais ne lui posa aucune question. Elle repoussait l'échéance de l'annonce de sa rupture avec Peter et celle de ses fiançailles avec un garçon adorable. Ils se dirent au revoir en se faisant simplement la bise et Jorge partit.
Le lendemain matin, Mariana trouva sa fille étrange, comme sur un petit nuage.
- Tini ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es complètement ailleurs... Comme si... tu étais amoureuse ? dit-elle en cherchant ses mots. Dis-moi, c'est terminé avec Peter, non ?
- Oui, en effet, maman ! Mais comment l'as-tu deviné ?
- Une mère devine toujours les petits secrets de sa fille. Alors, comment est-il ce garçon qui a volé le cœur de ma fille ?
- Maman ! dit-elle sur un ton amusé. Il est merveilleux, très beau et on a eu un véritable coup de foudre l'un pour l'autre il y a deux, trois semaines de ça. Après avoir rompu avec nos conjoints respectifs, il m'a demandé de l'épouser et j'ai accepté.
Le père de Tini qui venait de rentrer, avait tout entendu de la conversation entre sa femme et sa fille. Il se mit dans une colère monstrueuse.
- Quoi ? cria-t-il, en surgissant dans la cuisine. Je te l'interdis ma fille ! se fâcha-t-il.
- Papa ! Laisse-moi au moins t'expliquer... Je ne savais pas comment te l'annoncer qu'entre Peter et moi, c'était fini. Tu l'apprécies tellement beaucoup néanmoins, j'avais peur de ta réaction. Mais, j'ai eu un véritable coup de foudre pour un merveilleux garçon qui est adorable, gentil, attentionné, tout autant que l'était Peter. Et... il m'a demandé en mariage et j'ai accepté.
- Ça ! Jamais de la vie ! hurla-t-il à qui voulait l'entendre. Peter est l'homme qu'il te faut donc tu vas me faire le plaisir de recoller les morceaux avec lui et un point c'est tout !
- Hors de question ! hurla Tini en commençant à pleurer et à s'énerver.
- Tu te rebelles ? la questionna-t-il.
- Oui ! Car si je comprends bien, tu ne veux pas que je sois heureuse alors que Jorge le fait très bien ! dit-elle en quittant précipitamment la cuisine et claquant la porte d'entrée.
- Tini ? l'appela-t-il.
- Ta fille est déjà partie, répondit Mariana, blasée par les colères de son mari, en restant stoïque. Je n'arrive pas à croire ce que j'ai entendu et vu, d
- Quoi ? lui cria-t-il.
- Tu préfères voir ta fille malheureuse avec un garçon qu'elle croyait aimer comme ce Peter alors qu'en ce moment, elle respire la joie, le bonheur ; ta fille a plein d'étoiles dans les yeux et toi, tu es trop borné pour t'en apercevoir. C'est le bonheur de notre fille qui passe avant tout ! De toute façon, ce Peter, je ne l'ai jamais beaucoup aimé !
- Tu ne connais rien de ce garçon dont ta fille s'est entichée.
- Toi non plus, tu le juges avant même de le connaître ! Et alors ? Autant la soutenir dans ses choix que de lui imposer les tiens, comme tu le fais depuis qu'elle est toute petite ! Si tu te rappelles bien, tu lui as dit tellement de fois de se méfier des garçons qu'elle ne sort pas avec n'importe lequel et si elle a accepté d'épouser ce garçon, c'est qu'il doit être très bien. On demandera à notre fille de nous le présenter et on jugera quand on le verra. Mais je connais si bien ma fille que je suis persuadée que c'est un garçon adorable ! Elle est amoureuse de lui. Je me souviens même qu'au début quand elle est sortie avec ce Peter, elle n'a jamais été comme elle est en ce moment : HEU-REU-SE ! dit Mariana en détachant les syllabes et essayant de faire entendre raison à son mari.
Quant à Tini, elle était sortie de chez elle en pleurs et marcha pendant des heures à errer dans les rues de Buenos Aires. Son père s'inquiétait énormément et voulut téléphoner à la police mais son épouse l'en empêcha. C'est en fin d'après-midi que Tini décida de rentrer mais ne voulut en aucun cas parler à son père. Elle monta précipitamment dans sa chambre, s'allongea un moment sur son lit, en faisant une triste tête puis pensa que le seul qui réussissait à la comprendre et à la réconforter était Jorge donc elle prit son téléphone et l'appela :
- Allo ? dit-il, inquiet par cet appel.
- Jorge, c'est moi ! dit-elle en pleurs.
- Tini, ma chérie ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi pleures-tu ?
- Est-ce qu'on peut se voir ?
- Tu m'inquiètes ! Bien sûr, où es-tu ?
- chez moi, lui répond-elle en essayant de se calmer.
- Bon, j'arrive ! Tu m'attends à l'angle de ta rue et je viens te chercher en moto pour t'emmener dans un endroit où l'on pourra être tranquille pour discuter.
- D'ac... cord ! dit-elle en se calmant un peu.
Ce qui était très étrange, c'est qu'il n'y avait que Jorge qui arrivait à la réconforter.
Ils se retrouvèrent donc dix minutes plus tard, elle monta derrière lui sur sa moto puis il démarra doucement. Tini n'était pas rassurée sur une moto donc elle se cramponna à Jorge. Lui appréciait beaucoup. Ils arrivèrent à destination vingt minutes plus tard. Tini était émerveillée par cet endroit. C'était un immense parc, avec des arbres verdoyants, de l'herbe verte et douce, et pour accéder aux hauteurs du parc, il fallait monter une côte assez raide. Tini tenait la main de Jorge qui l'aidait à monter. Une fois sur les hauteurs, elle découvrit une immense plaine avec des bancs et des arbres dont on avait l'impression que leurs cimes touchaient le ciel et donc les nuages.
- C'est... magnifique... ici ! dit Tini, émerveillée par la beauté du lieu.
- Pas autant que toi ! Bon alors asseyons-nous et dis-moi ce qui ne va pas ! lui dit-il en la prenant par la taille.
- Et bien, tout à commencer lorsque je me suis réveillée ce matin, préparée, et descendue à la cuisine. J'avais la tête ailleurs et ma mère s'est rendu compte que j'avais les yeux tout brillants. On a parlé un moment et mon père nous a surpris en train de parler de toi, de moi, de nous enfin, que tu m'avais demandé en mariage et que j'avais accepté.
- Et alors ? la questionna-t-il sans comprendre où elle voulait en venir.
- Mon père refuse que je t'épouse. Il veut absolument diriger ma vie comme il l'a toujours fait et veut même que je me réconcilie avec Peter.
- Mais pourquoi ?
- Parce qu'il ne croit pas au coup de foudre que nous avons eu l'un pour l'autre. Je ne veux pas me réconcilier avec Peter, je veux être avec toi pour le restant de ma vie. Je t'aime, Jorge ! Tu m'as appris ce que le mot "amour" voulait dire, je l'ai découvert dans tes bras.
- Ça va aller, calme-toi ! Allez ! Viens dans mes bras et oublie ce mauvais moment !
Tini se blottit contre Jorge et en moins de temps qu'il fallait pour le dire, elle s'apaisa tout d'un coup. Ils restèrent dans cette position un long moment. Puis s'embrassèrent langoureusement. Elle se reblottit contre lui car il était le seul à réussir à la réconforter, à la consoler. Il pensa à quelque chose et eut soudain une idée qu'il garda pour lui et qu'il appliquera dans les prochains jours.

A suivre...


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