Chapitre 1.

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"Parfois dans les moments difficiles, tout semble s'effondrer. Le monde s'écroule autour de nous. C'est dans ses moments là qu'il faut chercher au fond de soi la force de résister, de ne pas abandonner et de croire en un avenir meilleur. Parce que tous, sans exception, sommes capable de nous relever et de nous battre contre ses moments qui nous font douter et parfois toucher le fond." Ma force c'était lui. -L


Quelques bleus sur les jambes, des cicatrices sur les poignets et les hanches,un œil au beurre noir et des marques irréversibles à l'intérieur comme à l'extérieur. Une routine installé depuis bien trop longtemps maintenant.

J'ai grandi comme ça, c'était normal pour moi. Tous les petits du quartier étaient comme moi, on restait dehors à zoner jusqu'à pas d'heure et on rentrait au petit matin pour se faire engueuler puis on ressortait le soir même par la fenêtre de notre chambre pour se rejoindre au petit skate parc à quelques mètres. La différence c'est que quand je rentrais, j'avais droit à un déchaînement de haine.

J'ai commencé cette vie vers huit ans, avant j'étais enfermé dans le grenier, je ne sortais pas. Et puis un jour mon ''père'' à trouvé l'amour au nom d'Isabelle, une femme aussi détestable que belle sans parler de sa fille superficielle qui a plus de maquillage que tout le magasin de cosmétique du centre. Il disait que j'avais de la chance d'avoir encore un toit et des vêtements, je le croyais.

Je suis sortie de ma ''prison'' pour faire bonne impression à sa nouvelle femme, j'ai commencé à sortir. Mes premiers pas dehors, honnêtement. Je n'étais jamais sortis avant, sauf dans la salle à manger une fois et dans le salon aussi un jour ou Philippe, mon père, s'était absenté. J'avais cinq à l'époque et je découvrais pour la première fois la télévision. Découvrir les rues était quelque chose d'incroyable pour moi. Je voyais ses enfants jouer aux billes devant chez eux, plus j'avançais et plus je découvrais ces bâtiments salis par le temps, ces halls d'immeuble avec une odeur étrange. Mon voisin m'avait dit un jour qu'il ne fallait pas s'aventurer au delà de la rue ou je vivais mais je ne l'ai pas écouté. Je me sentais libre de pouvoir aller ou je voulais, puissant. Le monde s'ouvrait à moi et je n'avais qu'à le laisser m'emporter. J'ai dépassé ma rue et me suis aventuré dans des endroits sombres, toutes les fenêtres étaient fermés et l'odeur était horrible. J'ai commencé à fréquenter des plus grands que moi, de ce quartier sombre, ils avaient la vingtaine mais étonnement je savais au fond de moi que j'étais en sécurité malgré leur mauvaise réputation, et je l'étais, du moins plus que chez moi. On ne se connaissait pas plus que ça mais on se supportait, on a appris à s'apprécier. On était que trois de mon ages, la sœur de Derek, celui qui m'a accueillit et m'a protégé de la rue, et un gars de deux ans de moins que moi, Harry. Ses parents étaient partis et l'avaient laissés ici comme un moins que rien alors Derek l'hébergeait. C'était le plus jeune et le plus fragile,il était sensible, il était mon meilleur ami. On passait nos journées ensemble à reproduire ce que faisait les grands. On n'allait pas à l'école, mon père ne voulait pas paraître suspect et à l'époque je ne comprenais pas pourquoi il disait ça, j'étais insouciant et naïf. Il m'avait toujours défendu de raconter quoi que ce soit de la vie chez nous, de ma vie. Alors je ne disais rien, par peur de devoir en subir les conséquences. Avec Harry on voyait les grand fumer et se battre, pour nous c'était normal, quand un gars était en danger, on ne réfléchissait et on frappait. On se protégeait les uns les autres, même si on était jeunes, à force de recevoir les coups, on apprenait à les rendre. On nous avait dit par contre que ce n'était pas bien de fumer comme ils le faisaient eux. Qu'il ne fallait pas tomber dedans et je les ai écouté parce qu'à l'époque ils étaient les seuls qui se souciaient de moi.


Vers treize je suis allé en boîte pour la première fois, première cuite et première connerie. Les flics sont arrivés et deux d'entre nous se sont fait attraper alors pendant un moment on est resté au quartier. Harry et moi on était proche, pas proche comme Jack et Enzo qui sont meilleur amis, ni même comme Derek et sa sœur, c'était différent. Je n'avais jamais été aimé depuis ma naissance, lui non plus d'ailleurs mais il a été le premier à dire je t'aime. Il m'avais enlacé par la taille et m'avait dit je t'aime. C'était la première fois que quelqu'un était aussi proche de moi mais ne me faisait pas mal. C'était même agréable. Je n'avais pas compris au début et puis Derek l'a dit à Nina, sa petite amie et puis ils sont allés dans leur chambre. Je les ai suivis discrètement et de la porte je les voyais et les entendais crier de plaisir et répéter inlassablement le nom de l'autre. Ils se sont redis je t'aime après et sont resté l'un sur l'autre jusqu'à ce que je parte. J'ai demandé le lendemain à Derek ce que c'était l'amour et il m'a répondu que c'était quand on était attaché à quelqu'un tellement fort qu'il n'y avait pas de mots pour le décrire, qu'on était près à mourir pour voir cette personne heureuse et c'est exactement ce que je ressentais pour Harry, je l'aimais j'en étais sûr. Je l'aimais à en mourir alors je suis allé le trouvé dans sa chambre chez Derek et je lui ai répondu que je l'aimais aussi, on s'est embrassé et on a fait l'amour. Je ne savais pas que ce n'était pas bien de faire ça, ce ne sont pas des choses qu'on fait à notre ages mais on ne le savait pas encore, on ne nous avait pas appris. Je me souviens qu'il avait pleuré parce que je lui avais fais mal mais après il aimait ça et j'ai eu le premier orgasme de ma vie. J'avais quatorze ans à l'époque et à ce moment précis j'étais heureux. Je n'aurais pas pu le décrire mais j'en avais oublié mes problèmes, j'étais béat. On a recommencé quelques fois, Harry m'embrassait sur la bouche et bizarrement j'aimais ça. Il souriait tout le temps et j'adorais voir ses joues former un creux quand ses dents apparaissaient. Je voyais les gars avec qui on traîne siffler quand des filles passaient, ils disaient qu'ils aimeraient bien leur passer dessus. Moi je les regardais simplement, je n'étais pas attiré par ce genre de filles, par aucune d'ailleurs. Non moi c'était Harry que je voyais tout le temps et que je trouvais beau. Derek nous a dit que deux hommes qui s'aiment c'était mal vu dans le coin, que certaines personnes trouvaient ça mal sans raison apparente. Alors Harry m'embrassait que quand on était tous les deux, on restait proche l'un de l'autre mais personne ne savait. C'était notre secret. Ils disaient qu'on était comme des frères, on entretenait ce mensonge.

Childhood || Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant