Chapitre 14.

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«Il n'existe que peu de personne qui acceptent la mort. Les autres ont peur. Peut être ne veulent-ils pas partir avant d'avoir tout simplement vécu.

On ne devrait pas avoir peur de mourir, c'est quelque chose d'inévitable. Pour certaine personne la mort leur donne une nouvelle existence. Je pense qu'il est préférable de vivre ce que l'on a à vivre et ne pas partir avec des regrets. Je pense que si la mort est douloureuse alors se sera notre dernière souffrance et qu'après ça, une légèreté incomparable s'offre à nous, le dernier cadeau que nous fait la vie.»


Effondré. On ne s'attendait pas à un réveil aussi brutal, comme une bulle de bonheur qui éclate soudainement et nous fait revenir à la réalité. Les médecins sont formels et mes jambes me lâchent. Harry me rattrape avant que je ne rencontre le sol puis m'installe sur ses genoux, contre le mur au milieu du couloir vide. Le couloir de la mort. Il pleure lui aussi mais en silence, je pense qu'il veut juste rester fort pour nous deux car je viens de lâcher prise. Je veux la rejoindre. Je ne veux pas voir un monde sans elle, ça n'existe pas. On passe deux heures dans ce couloir, devant la porte de sa chambre, elle ne voulait pas qu'on rentre. Richard avait parlé de plusieurs étapes dans le deuil. Il y a la tristesse, le déni puis la colère et à nouveau la tristesse, je ne me souvient plus de l'ordre seulement je sais que maintenant je suis en colère. Elle n'avait pas le droit de partir comme ça, elle avait promis de ne pas le faire. Elle n'avait pas non plus le droit de nous fermer la porte au nez comme l'a fait, je ne lui ai pas dis au revoir comme je l'aurais voulu.

Je me lève de rage et entre dans la chambre blanche sous les contestations des infirmières. Elle est immobile dans le lit, pâle.Toutes les machines sont éteintes. Je m'approche d'elle lentement, j'ai peur. Mes jambes tremblent. Je me tient au barreaux du lit et saisit ses mains pour les embrasser. Je répète son nom encore et encore, elle va finir par se réveiller. Un bout de papier s'échappe d'une de ses mains, un dessin que je lui avait offert étant petit. J'avais dessiné la famille qui m'avait accueillit et moi, un peu à l'écart des autres avec un nuage gris au dessus de la tête. Je regarde Livia toujours immobile, puis le dessin et à nouveau Livia. Je retourne le papier maintenant recouvert d'eau salé.


«Je t'aime mon grand garçon. »


Une infirmière me demande de sortir, elle s'approche de moi mais je me recule. Elle n'a pas le droit de me séparer de ma grand-mère. Je lui cri de se réveiller, maintenant assis sur le lit ou elle repose. Plusieurs personnes entrent dans la chambre, je crois voir Harry mais je ne veux pas partir. Je m'allonge contre elle et pleure sur son épaule. La chemise d'hôpital couverte de larmes mais je continue de pleurer parce que je l'ai perdu. C'est la dernière fois que je la vois. Le personnel médical sort de la chambre je reconnaît un uniforme de sécurité puis Harry s'avance doucement. Je sens ses grandes mains dans mes cheveux, je dois lui faire du mal à le repousser et l'ignorer et je m'en veux encore plus. Je m'excuse, je ne sais pas pour qui, je ne sais pas pourquoi mais je n'arrête pas de m'excuser, de demander pardon avant de fondre en larme à nouveau. Mon cœur vole en éclats. Harry me redresse lentement, je crois qu'il a peur que je ne le repousse à nouveau, puis je me retrouve dans ses bras chauds. Ceux de Livia sont froids, ils ont toujours été chauds et protecteur mais maintenant ils sont froids, parce qu'elle est partie. Harry me serre fort contre lui et je fais de même. J'étouffe mais ça n'a pas d'importance. Il tente de se détacher mais je ressers mes bras autour de sa taille, je ne veux pas qu'il parte lui aussi. Je dois être minable.


L'enterrement à lui deux jours plus tard, je regarde toutes ses personnes se réunir pour pleurer une amie chère, je ne connais aucun visage. Des enfants sont également présents, j'imagine qu'ils accompagnent simplement leurs parents et grand-parents sans comprendre ce qu'il se passe. Ils rendent hommage à une femme apprécié de tous. Harry reste près de moi, je crois qu'il a peur. Charlotte m'a forcé à aller faire les courses hier, Théo voulais une tablette de chocolat au lait et je me suis arrêté devant le rayon des dessert. Il y avait cette préparation pour mug cake et je me suis écroulé en plein milieu du rayon, devant ce sachet de dessert parce que ma grand-mère faisait les meilleurs mug cake. Je suis faible. En y repensant j'ai oublié la tablette de chocolat pour Théo, c'est lamentable. Maintenant Harry reste toujours auprès moi, à me tenir par la taille et à enlacer nos mains. Lui aussi il souffre parce que Livia l'aimait beaucoup et que lui aussi il l'aimait, tout le monde aimait ma grand-mère.

Childhood || Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant