Chapitre 5.

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A dix à l'intérieur, l'espace était assez restreint mais rendait la maison plus joviale. La rallonge de la table prenait tout l'espace mais malgré ça, tout le monde passait un bon moment. Ma grand-mère voulait absolument m'aider pour la cuisine, on se retrouvait donc tous les deux à l'écart des autres, à parler de tout et de rien, de Harry principalement. Je voyais ma grand-mère heureuse et son sourire illuminait mon cœur. Elle a beaucoup souffert de la perte de son mari puis de son unique fille et je sais que d'avoir aujourd'hui la garde de mes sœurs la fait revivre dans un sens.


Les musiques et les chants de noël s'enchaînent ainsi que les feuilletés et les verrines, les jumelles dansent au milieu du salon et entraînent Théo avec elles tandis que les plus grande remplissent leurs téléphones des sourires d'Amélia. On lui a acheté avec Harry une petite robe de noël qui lui va à merveille et fait ressortir ses yeux bleus.Théo à quant à lui un pull bleu marine à l'effigie du bonhomme de neige tricoté par ma grand-mère avec un pantalon beige.


Je sentis deux bras s'enrouler autour de ma taille et un baiser sur mon épaule pendant que je lavais les ustensiles de cuisine. Je reconnaîtrais son odeur entre mille, ma grand-mère met la table et nous regarde du coin de l'œil le sourire aux lèvres.


«-Besoin d'aide?

-C'est prêt.»


Je me retournais pour capturer ses lèvres, douce et sucrés. Je n'avais jamais vu son visage aussi illuminé et aussi paisible, il n'avait aucune trace de souffrance ou d'anxiété, juste du bonheur qui apaisait ses traits et le rendait tellement plus jeune. Le bonnet de noël cachait ses cheveux en vrac et ses yeux étaient particulièrement claires se soir, j'avais l'impression d'être devant un grand enfant, et c'était le cas. Harry était comme moi, un adulte qui n'avait pas eu d'enfance et qui rattrapait son retard comme il pouvait, qui voulait croire et continuer d'espérer même quand tout lui poussait à faire le contraire. Il voulait se sentir vivant. Et moi aussi, moi aussi je suis passé par là et je ne me suis jamais sentis aussi vivant que dans son regard. Quand il pose ses yeux sur moi je me sens vivre pour quelque chose, j'ai l'impression que le monde entier est accessible.


«Vous venez ça va refroidir.»


La réalité revient brusquement, je secoue la tête et vois Harry aussi troublé que moi. On rejoint la table ou tout le monde nous regarde étrangement, nos mains enlacés sur sa cuisse. Il est vingt-deux heure passé quand on commence le repas. Les compliments fusent à mesure que mes joues prennent une teinte rosé, toute le monde rigole face à ma gène et je ne peux que rire avec eux.


Je débarrasse ensuite avec l'aide de mes sœurs, il est minuit passé, Théo dort et Harry et ma grand-mère s'en vont chercher tous les cadeaux cachés dans notre chambre. On réveille doucement Théo, lui disant que le père noël est passé et il saute du lit pour s'arrêter devant le sapin, ébahit. Les filles prennent des vidéos, on se rejoint tous autour du sapin ou les jumelles font la distribution en regardant les noms sur les paquets. Harry est derrière moi, sa tête posé sur mon épaule à regarder les enfants s'émerveiller et quand Phoebe lui tend deux présents, ses yeux s'embrument. Il me regarde moi puis les cadeaux à tour de rôle, plusieurs fois.


«Ouvre-les.»


Je chuchote pour ne pas le brusquer et il s'écarte légèrement pour arracher les emballages. Ma grand-mère et mes sœurs voulaient absolument lui faire un cadeau, je leurs ai dit qu'il aimait faire des photos et je le vois verser une larme devant le ReflexPro Canon EOS 5D qui a du coûter une fortune à ma famille. Il pose une main devant sa bouche, incapable de parler, et c'est le «joyeux noël Harry» de Livia qui le fait sortir de sa transe. Il étreint ma grand-mère et mes sœurs l'une après l'autre avant d'ouvrir son deuxième cadeau, le mien. Il le déballe lentement, les yeux déjà brillant d'un éclat encore jamais vu, et plusieurs larmes dévalent maintenant sur ses joues. Il tient la gourmette aux mailles fines, les mains tremblantes, la faisant tourner entre ses doigts. «Larry 09/28/1999» gravé à l'intérieur, la date de notre rencontre. J'étais à genoux devant lui et le serrais le plus fort possible contre moi, je ne voulais plus qu'on se sépare, plus jamais.

Childhood || Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant