Le temps d'un amour

Chapitre 15

"Une illusion de moins est une vérité de plus"-Alexandre Dumas-

Je ne réalise pas encore que quelqu'un se trouve derrière, ou peut être tout simplement que je sais qui c'est et que j'ai peur de ce qu'il peut se passer, je joue la lâche, j'ai pas envie de l'affronter. Je relève finalement la tête pour voir son visage animé d'un léger sourire me regarder ou plutôt devrais-je dire me fixer, puisqu'il ne détourne pas le regard et attends peut être une réaction, un simple signe de ma part, mais je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire alors je regardais droit devant moi, jusqu'à ce qu'il s'assoit à côté de moi. Un grand silence lourd et pesant s'installe entre nous. ma fierté reprend le dessus, je me mets en tête qu'après tout c'est lui qui est venu alors c'est qu'il a bien un truc à me dire. Moi j'avais tellement pas envie de lui parler ce jour là par peur de la confrontation, de m'embrouiller à propos d'hier soir. Je n'étais pas bien, nous avions l'air de deux idiots trop fiers assis dans l'herbe l'un à côté de l'autre sans nous dire un mot, partager un simple sourire complice ou même esquisser un sourire. Quand soudain il se lance...

"- ça va mieux? Me questionne-t-il

-hum, acquiesçais-je timide

J'aurais pu faire mieux comme réponse...

-T'avais pas dit qu'on parlerai ? Reprit-il

-Je...je sais plus...

J'avais envie de faire mine de ne plus me souvenir, d'occulter cet épisode de ma mémoire.

-Tu sais très bien...me lança-t-il d'un ton accusateur.

-va y je t'écoute alors...me résignais-je

-j'ai dit toi et moi, pas que moi.

-bah va-y commence alors...

-nan c'est toi qui m'as dit on parlera demain hier non ?

-oui mais aujourd'hui c'est toi qui est venu non ?

-arrête de jouer à ça, je suis pas venu pour ça...

C'était un peu tendu quand même, je ne sais pas on était comme gênés de se parler. Notre relation est étrange aussi, on est pas en couple mais on s'est déjà embrassé, je suis jalouse, il me protège mais on a peur de la confrontation, mon coeur s'y perd j'ai besoin d'être sûre de certaine chose mais j'ai peur de la vérité, en définitive, j'ai peur de l'inconnu.

-bon ok je commence alors avec les questions, me dit-il, pourquoi hier t'es pas venue me voir tu sais très bien que je serais parti avec toi !

-Mais tu te rends compte que t'as passé la soirée à danser collé serré avec Jenyfer et tu crois peut être que j'avais envie de venir te voir déjà que j'avais son message en travers de la gorge...

Ma voix s'éteint , ma gorge se serre, je sens la chaleur envahir mon visage, la sueur perle sur mon front, il n'était pas censé être au courant que j'avais lu ses messages, plus précisément SON message à ELLE.

-quel message ? Rétorque-t-il avec une once d'énervement.

-je crois que j'en ai trop dit...

-va-y je t'écoute...de toute façon maintenant t'as plus le choix, t'en as trop dit ou pas assez...

J'ose à peine le regarder, son visage semble fermé, ses bras son crispés sur ses genoux, je connais se genre d'attitude, tout simplement parce que je fais la même quand je suis énervée. Mais il n'avait pas tort j'en avais trop dit et je me devais de m'expliquer...

-Ok seulement si tu t'énerve pas...

-j'aime pas ça...avoua-t-il

-mais j'avais pas le choix...

-je m'attends au pire quand les filles disent ça !

-ah parce qu'on te l'a souvent dit ?

-c'est pas la question là...

-ok....

- va-y dis moi tout avant que je meurs sur place là ? Me lança mathieu.

-Depuis le début de la colo après que tu aies embrassé jenyfer, j'ai remarqué qu'elle te colle, dès que je tourne le dos, elle te saute dessus, ça m'énerve, je suis jalouse d'elle ou un truc du genre...avouais-je à moitié.

-c'est mignon !

-non c'est pas mignon, elle te lâche pas ! M'enervais-je

-ça veut dire que tu tient un peu rien qu'un peu à moi ?

-peut-être bien... Je baissais la tête en acquiesçant, mais comme tu m'as dit c'est pas la question là !!!

- bon et ? Demanda-t-il

-et hier alors que t'étais parti à la douche ton téléphone a sonné, je suis sincèrement désolé, je ne voulais pas regarder mais quand j'ai vu « Jenyfer colo », j'étais obligée de lire et là..... là...j'ai lu

Je ne sais même pas pourquoi mes yeux me piquent et je sens les larmes monter en moi, jusque je la sente rouler sur ma joue. Qu'est ce qu'il m'arrive ? Tous mon énervement d'hier refait surface, et les larmes déferlent sur me joues sans que je n'y puisse rien. J'essaie de tourner la tète pour me cacher, mais il a déjà attraper mon visage entre ses pouces pour essuyer mes larmes...

-« rejoins-moi sous la douche bébé » oui je l'ai lu aussi ...m'avoua-t-il.

-après j'en ai parlé à Luna et lors de la soirée, je l'ai vu te coller j'étais déjà énervé mais là c'était trop

-...du coup t'as décidé de partir, Luna voulait te raccompagner mais tu ne voulais pas gâcher sa soirée alors tu es rentrée toute seule et je connais la suite...me coupa-t-il

Il savait tout...

-je suis désolé de t'avoir rien dit... Ajouta-t-il

C'était donc vrai, il était ensemble, il m'avait caché ça pendant une semaine, alors que moi je m'attachais de plus en plus, j'avais vraiment l'impression de compter pour lui,les larmes montent, montent, montent je ne pouvais plus les retenir, déjà qu'une bonne partir ruisselaient sur mes joues. Qu'est ce que j'ai pu être imbécile! Il est comme tous les autres en fait, il ne veut rien de plus que de jouer avec nous. Finalement le beau prince charmant que j'attendais, et qui me paraissait parfait n'était peu être pas aussi parfait que ça, ce n'était peut être simplement pas lui. J'essaie quand même de faire « bonne figure », la fille qui n'est pas atteinte par ses déclarations, pourtant quand je l'ai appris, mon coeur en était tout renversé au fond de ma poitrine, c'est la première fois que je ressentais ça.