Stormy Sky

Chapitre XIV

Mercredi, 9 Décembre 2009.

Je n'avais pas dormi de la nuit. Pas même après le départ de Zayn. Pas même un tout petit peu. J'avais gardé les yeux rivés à mon plafond, fixant sans fatigue mon ventilateur poussiéreux. Des tones d'idées, des milliers d'images sont apparues dans mon esprit, y ont défillé. Des émotions m'envahissaient en rafales, et je ne savais plus quoi penser. La joie. J'étais remplie de cette joie immense depuis que j'étais au courant des sentiments de Zayn. La culpabilité. Cette sensation de trahir ma meilleure amie, de l'abandonner alors qu'elle a besoin de moi. Le regret. J'aurais aimé pouvoir remonter dans le temps, pouvoir me réveiller au bon moment, ouvrir mes yeux devant Zayn. Ou alors l'empêcher de partir, hier soir. L'obliger à rester avec moi. Le doute. C'était cette sensation, cette émotion qui dominait largement toutes les autres. Je ne savais plus quoi penser. Comment agir. Je ne sais plus comment décrire ma relation avec Zayn. Ni quels sont mes sentiments à son égard. Je ne sais plus.

Je me suis finalement levée en même temps que le soleil. Je n'avais pas dormie, de toute façon, alors pourquoi traîner davantage au lit ? J'ai fait grossièrement mon lit, plaçant rapidement la couverture sur le matelas. Puis, je me suis débarassée de mes vêtements sales, et j'en ai enfilé des propres. Un vieux pull de laine, un peu trop grand pour moi, une paire de jeans et des bas de laines. Je me suis arrêtée un instant devant mon miroir. J'ai observé mon reflet. J'étais amochée, pire qu'hier... J'avais un oeil au beurre noir qui couvrait toute ma paupière et ma lèvre inférieure était elle aussi enflée. Mon autre joue était encore un peu rouge, mais c'était moins pire que la veille. Je tendis la main vers mon visage, et effleurai doucement ma peau du bout des doigts, comme l'avait fait Zayn hier. Une douleur aïgue survint, et j'ai dû serrer la machoire pour ne pas gémir. J'étais complètement défigurée. Si mamie voyait ça, elle ne me laisserait sûrement pas quitter la maison. 

Je me suis saisie de mon sac et je suis vite descendue en bas, essayant de ne pas faire trop de bruit. Au rez-de-chaussé, tout était calme. Mamie, papi et Barbie dormaient tous encore... Je mis mes bottes aussi rapidement que possible, enfilai mon manteau et je suis sortie dehors, sans attendre. Dehors, le froid me mordait les joues, ravivant la douleur qui enflait sur mon visage. Je calai ma tête sur mes épaules, et me suis mise à marcher. Le sol était glissant, même s'il n'y avait presque plus de neige. Tout avait fondu. Je faisais de larges enjambées, essayant de m'éloigner de la maison le plus rapidement possible. L'air extérieur me fit un peu de bien. Il me calma et m'aida à reprendre le dessus. 

Après quelques minutes de marche, j'entendis les pneus d'une voiture rouler derrière moi. Je me suis retournée pour voir qui s'était, mais dans mon élan, mon pied se posa sur une plaque de glace particulièrement glissante, et je perdis l'équilibre. Je me suis sentis tomber par en arrière, comme au ralentit. Puis, la chute. Mes fesses amortirent le choc en premier, puis mon dos suivit. Pour finir, ma tête retomba par en arrière et frappa le sol glacé. Heureusement, l'impact n'avait pas été très puissant, mais assez pour me laisser sonnée pendant quelques secondes. 

Mes oreilles s'étaient mises à sciller, et je voyais un peu flou. J'entendis une porte claquer, puis des pas qui s'avançaient vers moi. Enfin, je vis un visage familier se pencher vers moi. Ma vision redevint claire, et le scillement dans mes oreilles commença à se dissiper. 

Zayn : Bon sang, Be ! Ça va, tu n'as rien ?

Je pris un moment avant de répondre, encore un peu étourdie.

Moi : O-Oui... Oui, ça va. C'était qu'une mauvaise chute, c'est pas grave...

Zayn se pencha et m'aida à me relever, m'offrant sa main comme support. Je l'ai regardée un instant, hésitante, mais je l'ai finalement prise et me suis remise sur mes deux pieds. Il garda ma main dans la sienne encore un instant avant de la relâcher.