Chapitre XXIII

420 15 0
                                    

Vendredi, 25 Décembre 2009.

14h43.

Le métal froid de la croix à mon cou, reposant contre ma poitrine, était une sensation encore innabituelle pour moi. Innabituelle, mais rassurante. Elle me rapellait Zayn, et me réconfortait. Zayn était à mes côtés, au volant de la Volkswagen, et gardait les yeux sur la route. Un main sur le volant, l'autre reposait sur ma cuisse, son pouce traçant de petits cercles. On vennait tout juste de quitter sa maison. J'avais insisté pour qu'on reste un peu, puisque c'était Noël après tout, mais il avait refusé. Il n'avait prit le temps que d'écrire une petite note sur un bout de papier disant qu'il serait revennu bientôt, puis nous étions partis.

Zayn : Tout va bien aller.

J'ai tourné la tête vers lui. Il me lança un léger coup d'oeil rassurant avant de reposer ses yeux sur la route. Un soupir m'échappa. Maintenant qu'on était en route, qu'on allait bientôt découvrir ce que ma mère avait à me dire concernant mon père... j'avais le trac. C'était ridicule, je le savais. Ce n'était probablement qu'une invention de ma mère pour me faire revenir à la maison. Ce n'était probablement rien du tout. Mais je ne pouvais rien y faire, j'avais le trac. En fait, ce n'était pas le fait de revoir ma mère qui m'angoissait, mais plutôt la possibilité qu'elle ait vraiment des nouvelles de lui. Ça me semblait si innatendu, si soudain, que l'idée que cela puisse être vrai était... irréaliste. Je sentais mes mains devenir légèrement moites.

Zayn : Be...

Je me suis retournée en un léger sursaut. Ce n'est qu'à ce moment que je pris conscience que ma main aggripait la sienne et la broyait littéralement. Je désserai mon emprise et baissai les yeux.

Zayn : Je suis là, ok ? Elle ne te fera pas de mal.

Je lui ai souris. Il croyait que ce qui m'effrayait était ma mère. Je ne voulais pas qu'il cesse de croire ça. Je ne voulais pas qu'il saches qu'en fait, la chose qui me terrifiait était de revoir mon père, ou du moins d'en entendre à nouveau parler.

Zayn gara la Volkswagen dans l'entrée de la maison. Une fois le moteur coupé, un long silence s'installa dans la voiture. Aucun de nous deux n'osait bouger en premier. Mon regard était planté au travers du pare-brise, fixant la porte d'entrée. Je sentis la main de Zayn sur la mienne, et sa chaleur me donna un peu de force. Zayn se pencha vers moi et m'embrassa doucement sur la joue.

Zayn, en murmurant : Je t'aime. Je veux que tu le saches. Je t'aime, Be.

Je savais qu'il me murmurais ces mots pour m'encourager. Je me suis retournée pour le regarder et l'embrassai sur les lèvres. 

Moi : Je t'aime.

Après quelques secondes à se regarder sans rien dire, je ne pouvais plus repousser le moment plus longtemps. D'un soupir, je me suis détachée et je suis sortie de la voiture. Une fois tous deux à l'extérieur, nous nous sommes silencieusement dirigés vers ma maison. Sa main se glissa dans la mienne naturellement. J'escaladai lentement les marches enneigées, puis posai ma main contre la poignée de porte, le métal froid chatouillant ma paume. Décidée, j'ouvrie la porte, qui émit un long grincement. J'entrai dans le portique, suivie de Zayn qui referma la porte derrière lui. À l'intérieur, tout était silencieux. Seule la respiration de Zayn, en synchronisation avec la mienne, résonnait dans l'entrée. Sa main chaude était dans la mienne, nos doigts entrelacés. Sans échanger un mot, nous nous sommes débarassés de nos manteaux et de nos bottes. Mes pieds, chaussés de bas de laine que Zayn m'avait prettés, frôlèrent le plancher de bois qui craqua aussitôt. Nous nous sommes lentement avancés dans la maison, progressant ainsi jusqu'au salon, puis à la cuisine. Rien. Il n'y avait personne. Mon regard se posa sur le petit corridor, menant à la chambre de mes grand-parents. Je n'allais pas vérifier s'ils y étaient, voulant les laisser tranquille. Je savais que si ma mère était encore ici, ça n'allait certainement pas être dans leur chambre qu'elle se cacherait. 

Stormy SkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant