Chapitre 16 : Beauté

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Elle ouvrit lentement les yeux. Elle se trouvait dans une autre salle toute blanche équipée uniquement du lit dans lequel elle se trouvait. Cette pièce non plus ne comportait pas de fenêtre.

Elle se souvint s'être effondrée et grimaça. La douleur avait disparu maintenant. Elle constata avec bonheur que la porte n'était pas verrouillée. Elle déboucha dans une grande salle vide avec des dizaines d'instruments argentés posés un peu partout. Elle découvrit avec un nouveau sourire que cette salle non plus n'était pas fermée à clé. Elle en sortit et longea à pas léger le couloir. Elle prit au hasard certains escaliers et tournait quand ça lui chantait. Elle avait activé ses sens lui permettant de ne rencontrer personne.

Peut-être ne devait-elle pas faire ça. Mais l'envie était trop grande et trop puissante. Elle avait beaucoup réfléchi. Avant qu'il ne vienne la chercher, elle voulait accomplir son seul et unique rêve.

Ce fut avec une immense joie qu'elle s'arrêta enfin. Elle avait repéré la sortie, mais malheureusement elle était gardée par quatre sentinelles armées.

Elle devait sortir.

Elle ferma les yeux et se concentra. Les mots de son maître résonnèrent en elle.

Lentement, elle sentit son corps changer, devenir plus léger jusqu'à avoir un poids véritablement insignifiant.

Ses menottes retentissants sur le sol lui prouvèrent qu'elle avait réussi. Un des gardes s'approcha alerté par le bruit et considéra les menottes sur le sol.

Avec un sourire, elle le dépassa et s'avança jusqu'à la porte. Elle visa la serrure de la gigantesque porte et s'élança.

Elle était dehors. Ou pas.

- Encore un couloir, bouda-t-elle.

Elle le suivit plus rapidement et se retrouva devant des escaliers très large. Elle ravala sa salive. Elle monta avec lourdeur les marches et... se tapa la tête contre le plafond. Ou plutôt, elle sentit ses molécules se disperser sous l'impact.

L'escalier s'arrêtait net.

Sans se laisser abattre pour autant, elle fit s'engouffrer ce qui constituait maintenant son corps dans un minuscule interstice dans le plafond.

Elle se trouvait maintenant dans une sorte de grotte. Elle écarquilla les yeux. Devant elle s'écoulait tel un rideau de l'eau bleu azur. Les rayons du soleil se reflétaient sur l'eau et celle ci la dispersait dans la grotte. C'était un spectacle juste... magnifique.

Elle rendit à son corps sa constitution initiale et s'élança sous la cascade. Avec ravissement, elle savoura le contact de l'eau froide qui éclaboussait son corps. Ne pouvant le réprimander, elle éternua. Elle rit. En tremblotant, elle passa le rideau d'eau. Ses jambes cédèrent sous elle. Elle se trouvait en haut d'une immense montagne et en contre-bas... à perte de vue s'étendait une superbe forêt verte. Elle aperçut en dessous d'elle le prolongement de la cascade qui devenait ensuite rivière et qui dansait entre les arbres.

Des larmes coulèrent alors sur ses joues et se mêlèrent à l'eau de la cascade. C'était si beau ! Le ciel d'un bleu uni surplombait le monde. Le soleil éblouissait les monts enneigés qui entouraient en demi-cercle la forêt. Les trois lunes Aydan, Hillel et Sohalia brillaient également d'un éclat pure et blanc.

- Alors, c'est ça le monde ? Que c'est beau.

Au loin, elle pouvait apercevoir d'autres paysages, d'autres couleurs.

Trop absorbée, elle n'entendit ni ne vit pas les personnes qui s'étaient approchées derrière elle.



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