Chapitre 43 : Rencontre

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La porte s'ouvrit sur une pièce plongée dans le noir. Prudemment, Wa'il, Isaura, Ashaisha et Amael s'extirpèrent du souterrain.

Logiquement, ils se trouvaient maintenant dans le palais du Libérateur. Logiquement.

Dans l'état où se trouvait Amael, il ne pouvait participer au combat. A condition évidemment qu'il y ai un combat. Ils ne possédaient pas beaucoup d'informations sur le Libérateur. En fait, ils ne savaient rien.

Maintenant que Wa'il y pensait, il se rendait compte qu'ils fonçaient tête baissée sur un ennemi qu'ils ne connaissaient même pas mais qui était invincible. Cela semblait si idiot.

Serait-ce la peur qui me donne de telles idées ? songea Wa'il. Ou bien est-ce simplement de la résignation ? De l'abandon ?

L'obscurité du souterrain les avait au moins habitué au noir, si bien qu'ils parvenaient tout de même à distinguer leurs silhouettes.

Alors qu'ils avançaient à l'aveugle, ils sursautèrent lorsqu'ils entendirent une porte claquer. Ils se serrèrent les uns contre les autres tandis que chacun tentaient inutilement de distinguer quelque chose en plissant les yeux.

Soudain, ils entendirent derrière eux quelqu'un jurer :

- Non mais c'est quoi ce foutoir ?! Ils connaissent pas la lumière ici ou quoi ?!

- Gabin ! s'exclama Ashaisha.

- Ashaisha ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Ce serait plutôt à nous de te poser la question, intervint Wa'il.

- Wa'il ? Tu es la aussi ?

- Avec Amael et Isaura, soupira Isaura montrant très clairement qu'elle aurait donné beaucoup pour être ailleurs.

- Tu n'as pas répondu à ma question, rappela Wa'il nerveusement.

- Je cherche Laelynn.

Cette déclaration fit geler le sang de Wa'il dans ses veines. Ne voulant pas croire à la conclusion à laquelle son esprit avait abouti, il demanda avec espoir :

- Qu'est-ce que Laelynn ferait ici ?

- Oh, fit Gabin se rendant visiblement compte de ce qu'il venait de dire avec un temps de retard. Euh... et bien... il se peut que j'ai... uhm... il se peut que j'ai relâché ma vigilance un tout petit instant et qu'elle en ai profité.

Wa'il sentit son visage se vider de son sang.

- Tu veux dire, articula-t-il lentement, que Laelynn se trouve ici ? A la capitale ? En pleine guerre ?

Gabin ne répondit pas.

- Gabin, je te jure que si nous n'étions pas coincé ici dans le noir total, tu regretterais d'avoir draguer je-ne-sais-qui et d'avoir faillit à ta mission.

- Et ! D'où tu tires des conclusions hâtives ?! Pour information, je ne draguais personne, j'étais bien trop occupé à chercher un signe de vie sur l'écran après l'explosion, se défendit Gabin avec indignation.

- On peut savoir à quoi vous ont servis tous vos entraînements pour que vous beuglez en terrain ennemi ?! intervint une nouvelle voix.

- Jolan ? Mais qu'est-ce que vous avez tous à débarquer comme ça les uns après les autres ?! s'énerva Wa'il qui voyait la situation déraper petit à petit.

- Content de te voir, enfin de t'entendre, en vie en tout cas. Ashaisha ? appela Jolan.

- Oui ?

- Isaura ?

- Hein ?

- Amael ?

- J'aimerais bien savoir pourquoi c'est moi que tu appelles en dernier, articula d'une voix rauque Amael.

Il y eut un moment de silence.

- Amael ? répéta Jolan. Est-ce que... tu vas bien ?

- Aussi bien qu'après la sortie d'un bon bain chaud.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Jolan qui n'était pas dupe.

Wa'il prit la relève en sentant Amael fatiguer.

- Amael a perdut son bras, lâcha-t-il en tentant sans succès d'alarmer le moins Jolan et Gabin.

- Merde, ne put dire que Gabin.

Jolan ne dit rien, mais son sentiment était palpable.

- Vous inquiétez pas pour moi, fit Amael d'une voix à peine plus forte qu'un murmure.

Wa'il allait ajouter quelque chose quand soudain, la pièce s'éclaira. Wa'il papillonna des paupières pour s'habituer à la soudaine lumière qui l'aveuglait. Il se retint de pousser un cri devant le spectacle qui lui apparut.

La salle était divisée en deux parties. Wa'il et les autres se trouvaient dans la première partie tandis que la deuxième formait un arc de cercle surélevé tout autour d'eux. Des soldats y étaient positionnés et ils pointaient des lances dans leur direction avec un air menaçant.

Une silhouette fendit le groupe de soldat et s'avança pour faire face à Wa'il et aux autres.

C'était un homme très grand avec une aura imposante et... impériale. On pouvait sentir une confiance sans bornes émaner de sa personnes, tandis qu'il les fixait avec un air hautain renforcé par sa taille. Il avait les cheveux blonds et longs attachés en un catogan qui retombait sur son épaule, et des yeux pareils à la glace qui avait la capacité de pétrifier au premier regard. Il se tenait bien droit et fixait Wa'il et les autres sans rien dire.

Bien qu'il ne l'ai jamais vu, Wa'il comprit immédiatement de qui il s'agissait.

Le Libérateur, songea-t-il pétrifié.

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