Chapitre 26 : Pardon

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Wa'il se réveilla dans sa chambre d'hôpital une nouvelle fois. Laelynn dormait à ses côtés. Doucement pour ne pas la réveiller, il sortit du lit. Il s'approcha avec lourdeur vers le miroir accroché au mur. 

Un homme aux cheveux bruns qui lui tombait devant des yeux émeraudes le fixait. Deux cernes noires se dessinaient sous ces mêmes yeux. 

Apparut à ses côtés un enfant qui lui ressemblait beaucoup et qui le regardait avec un immense sourire.

Wa'il se détourna. Sans un mot, il sortit. Il se rendit directement à la salle de l'Assemblée. Vide... C'était une chose assez rare. Avec un mauvais pressentiment, il descendit dans les profondeurs de la montagne. Il ne croisait personne dans les couloirs. La tension monta. Qu'est-ce qu'il se passait ? La porte de la salle des rassemblement était fermée. Il l'entrouvrit et s'arrêta dans son gest lorsqu'il entendit Jolan parler :

- ... d'entre nous va se charger du recrutement. Les autres vont s'occuper de récupérer toutes les armes à notre disposition. Les tours de garde ne sont pas changés. Pour récupérer le poste que vous allez occuper, aller voir Kon. Je pense avoir tout dit. Surtout soyez efficace, nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous.

Jolan descendit de l'estrade, et se fut le signal pour tous les hommes présents de se diriger vers la porte avec précipitation. Ils dépassèrent Wa'il sans le voir. La pièce se vida, jusqu'à que Jolan et les autres remarquent Wa'il qui n'avait pas bougé.

- Wa'il ! se précipita Ashaisha. Tu es réveillé !

- Oui. Qu'est-ce qui se passe ?

Les autres se regardèrent gênés. Cela eut pour effet d'énerver Wa'il. Il haussa un sourcil.

- Alors ?

- Le Libérateur a bougé, lâcha Amael.

- Bougé ? Comment ça ?

- Nous ferions mieux d'en discuter ailleurs. 

Ils remontèrent dans la salle de l'assemblée.

- Je suis désolé Wa'il, mais si tu veux que l'on t'explique, nous allons y poser une condition, dit Jolan.

- Une condition ? 

- Oui.

- La situation a l'air critique. Je ne pense pas que nous ayons le temps. Tel que soit l'affaire.

- Comme tu l'as dit, la situation est critique, intervint Gabin.

- Allez droit au but, s'énerva Wa'il.

- Tu nous dis la vérité et on nous aussi.

- La vérité ? 

- Oui, sur ton... état.

Wa'il se leva.

- Si vous ne voulez pas me dire, je trouverais bien toutes les informations que je veux ailleurs.

Il se dirigea vers la porte.

- WA'IL TU RESTES ICI !!

Ashaisha avait hurlé. Cela ne lui arrivait presque jamais. Non en fait ça ne lui arrivait jamais. Wa'il se retourna sur le coup de la surprise. Les autres regardaient également Ashaisha avec des yeux ronds. 

- Ça suffit maintenant ! explosa-t-elle en s'approchant de lui.

Instinctivement, Wa'il recula.

- Tu vas arrêter avec tes cachotteries ! Tu vas venir te rassoir et tu vas tout nous dire ! Maintenant !

Elle lui désigna sa chaise en fronçant les sourcils. 

- Euh... attends Ashaisha... 

- J'attends rien du tout ! Tu t'assoies !

En baissant la tête, Wa'il obéit. Amael et Isaura explosèrent de rire. Mais ils se turent immédiatement lorsqu'Ashaisha leur lança un regard de la mort qui tue.

- Vas-y on t'écoute. 

- Je suis pas trop sûr que ce soit une bonne idée...

- Ça suffit Wa'il, le réprimanda Ashaisha.

Wa'il soupira.

- Bon ben... Je sais pas trop quoi vous dire là... 

Il baissa les yeux sur ses mains.

- Il y a environ 1 an, Asnat m'a apprit que j'avais... uhm... contracté la malédiction des sables.

Il détourna le regard.

- La malédiction des sables ? Ce n'est pas la maladie qu'était censée avoir l'Ange Blanc ça ? demanda Amael.

- Celle là même.

- Si je me souviens bien t'avais dit que c'était une maladie du sud et mortelle qui tuait à petit feu ses victimes.

Comprenant avec un temps d'arrêt ses propres paroles, Amael se retourna vers Wa'il les yeux agrandis de stupeur.

- Une... maladie mortelle ? répéta Ashaisha d'une voix blanche.

- Ouais. Vous en faîtes pas, elle est pas contagieuse.

- Qu'est-ce que tu racontes Wa'il ? Une maladie mortelle... Enfin !

- Ouais. Je l'aurais attrapé chez moi, avant de venir ici. Elle a mit un peu de temps avant d'avoir de réelles effet sur mon corps. Mais voilà, voilà. Je crois avoir tout dit.

- Pourquoi tu ne nous en a pas parlé avant ? 

Ashaisha le regardait les yeux empreints de tristesse.

- On avait déjà assez de problèmes sur les bras comme ça. De toute manière ça n'aurait rien changé si je vous en avais parlé.

- Wa'il... Comment tu as pu penser ça ? On forme tous une famille non ? Tu aurais dû nous en parler.

Wa'il les considéra tous.

- Oui. J'aurais dû. Pardonnez moi.

- Imbécile !

Ashaisha se jeta sur lui et pleura. Elle prit Wa'il au dépourvu. Les autres le regardaient, un sourire triste dessiné sur leurs lèvres.

- Je suis désolé.

Ç'en fut trop pour Wa'il. Il se mordit la lèvre tandis que les larmes coulaient sur ses joues. Les autres arrivèrent en le serrant dans leurs bras.

- Je suis désolé, répéta Wa'il.


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