Chapitre 39 : Premier

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Les hommes tombaient autour de Kon. Malgré tout, il ne cessait de brandir son épée et de taillader le corps des guerriers du Libérateur.

Les deux armées étaient à peu près de tailles égales, mais Kon suspectait le Libérateur de garder la totalité de ses troupes pour la fin. Les révolutionnaires avaient réussis l'exploit d'atteindre les portes du palais du Libérateur. Ils se battaient dans la cour qui bordait la demeure blanche repeinte de rouge. Des cris incessants laissaient deviner le nombre de victimes qui ne cessait de croître, mais pourtant Kon ne s'arrêtait pas.

Il avait déjà vu tant de gens mourir.

Il avait déjà ressenti le sang de ses adversaires sur ses mains.

Il avait déjà contenu sa rage et sa fureur pendant trop longtemps.

Ce n'était pas simplement pour avoir une nouvelle famille qu'il avait rejoint l'Assemblée Révolutionnaire.

C'était pour prendre sa revanche. C'était pour vaincre.

Et il n'allait sûrement pas s'arrêter en si bon chemin.

Avec un cri de fureur, il plongea son épée dans l'épaule d'un ennemi. D'un coup de pied, il dégagea le corps et repartit de plus belle.

Il ferma son esprit aux sons et aux mouvements alentour pour se concentrer devant lui.

Ils ne perdraient pas. Jamais.

Alors qu'il venait d'éliminer deux nouveaux ennemis, il se figea dans son mouvement. Kon sentit son épée tomber de ses mains et s'écraser au sol. De sa poitrine dépassait une longue épée ensanglantée. Il leva les yeux vers le palais.

Il était pourtant si près du but.

Son sang s'écrasait gouttes à gouttes sur le sol.

Si près.

Il puisa dans ses dernières ressources pour forcer son pied à se lever. Il arracha son corps à l'épée. Les bruits de la bataille résonnèrent de nouveau à ses oreilles.

Alors c'est la fin ? C'est... ainsi que je vais finalement mourir ? Est-ce que... tout cela aura au moins servit à quelque chose ? Ce monde est tellement injuste...

Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, il s'effondra dans la poussière. Des dizaines de pieds rentrèrent dans son champ de vision. Des corps tombaient et personne ne se relevait.

Il ne put empêcher ses paupières de s'alourdir tandis qu'un voile noir s'abaissait sur le monde.


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