Chapitre 49 : Retour

41 12 3
                                    

C'était le jour tant redouté. Laelynn fixa, pour ce qu'elle savait être une dernière fois, le paysage familier derrière la vitre. Elle ne le reverrais plus jamais...

- Votre Sainteté ? Nous devons y aller.

Le Libérateur l'attendait, le dos bien droit. Laelynn se leva du rebord de la fenêtre et le rejoignit. Il sourit.

- Vous n'avez à vous inquiéter de rien. Tout ce passera comme il le faut.

Elle hocha la tête sans un mot. Peu importe le temps qui lui restait, elle cherchait encore la réponse à sa question. Comment faire pour que ce monde devienne plus beau ? Elle s'était torturée l'esprit en vain jusque là. Elle essayait de ne pas penser qu'elle n'avait plus beaucoup de temps et cherchait encore désespérément.

Ils descendirent la Tour de Cristal, en bas, un carrosse blanc les attendait. Le Libérateur la fit monter et le cocher fit galoper les deux chevaux immaculés.

Le paysage défilait derrière les vitres. Laelynn se perdit un instant dans ces couleurs qui ne cessaient se mélanger. La forêt succédait à la plaine puis celle-ci disparaissait pour laisser apparaître des montagnes. Les deux passagers étaient bercés de secousses régulières et personne ne brisa le silence.

Sa fin était si proche...

Une larme silencieuse coula sur sa joue. Elle la dissimula discrètement et l'essuya. Quoi qu'il arriverait, elle ne flancherait pas. Depuis le début elle savait que ça se finirait ainsi. Pourquoi ne pleurait-elle que maintenant ?

Soudain, la calèche s'arrêta.

- On y est votre Sainteté, lui annonça le Libérateur.

- Oui, murmura-t-elle.

Il l'aida de nouveau à descendre et ordonna au cocher de s'en aller et de ne revenir que le soir venu. Celui-ci obéit, les laissant seuls tous les deux en pleine nature.

Ils se trouvaient devant une grotte de taille imposante. Elle ne laissait rien apparaître de ce qu'elle renfermait, et il n'y avait pas le moindre signe de vie alentour.

- Allons-y.

Le Libérateur ouvrit la marche en passant devant. Elle le suivit hésitante. Si elle rentrait, jamais elle n'en ressortirait. Elle se tourna une dernière fois vers la lumière du jour.

Pardonnez moi... Je n'ai pas trouvé la solution qui aurait pu tous vous sauver. Pardon. Et puis, adieu.

Elle suivit le Libérateur et fut engloutie par les ténèbres de la grotte.

DestinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant