Chapitre 46 : Revanche

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Wa'il resta interdit.

Ils étaient ressortis du souterrain sans un mot après avoir essayé en vain de défoncer la porte par laquelle Laelynn et le Libérateur avaient disparus.

Ils contemplaient les ravages de la guerre, debout sur des vestiges du passé. Leurs explosifs et les canons du Libérateur avaient annihilé la capitale. Celle-ci était jonchée de corps qui s'amassaient un peu partout.

Il n'y avait plus aucun bruit, le vent était le seul mouvement qui soufflait sur le décor d'horreur.

Wa'il et les autres n'avaient plus aucun espoir sur le nombre de soldats étant encore vivant, mais malgré cela, ils se dirigeaient vers le palais.

Les combats avaient cessé depuis longtemps. Alors que l'Assemblée Révolutionnaire pensait être sur le point de réussir, le Libérateur avait envoyé de nouvelles troupes qui étaient sortis tel un ras de marée du palais. Elles avaient tout balayé, laissant seule la mort sur leur passage.

Au final, le Libérateur n'avait fait que joué avec nous. S'il l'avait voulut, il aurait même pu nous empêcher d'approcher de la capitale, songea Wa'il.

Sans plus aucun espoir, ils arrivèrent dans la cour du plais. Certains étaient encore en vie, mais dans quel état ! Le sang recouvrait le sol et Wa'il dû se boucher le nez pour ne pas vomir.

Qu'avaient-ils donc fait ?

Il balaya du regard les soldats, en quête d'un signe de vie d'Elias, de Gwyn ou de Kon.

Puis soudain, il les vit. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il se mit à trembler.

Gwyn était agenouillée devant un corps, la tête baissée, et Elias était debout à ses côtés et pleurait. Le corps se précisa petit à petit et le coeur de Wa'il rata un battement.

Kon était étendu sur le dos, les paupières fermées. Son torse était auréolé d'une tâche rouge et sa peau était d'un blanc... fantomatique.

Wa'il entendait maintenant les cris de Gwyn qui déchirait son coeur. Il voulait pouvoir prendre le pouls de Kon, mais il savait déjà qu'il ne ressentirait rien.

Ashaisha se précipita vers Kon et se mit aussi à pleurer, immédiatement rejoigné par Isaura et Gabin. Jolan s'approcha de Wa'il.

- Avons nous... commis une erreur ? demanda-t-il.

- Je ne sais pas... Est-ce que tous ces morts ont été inutiles.

- Ces mots me coûtent, mais oui. Elles l'ont été.

Wa'il ne répliqua pas. Il savait pertinemment que Jolan avait raison. Et cela le faisait se haïr terriblement. Néanmoins, il ne pleurerait pas. Il voulait sa revanche. Il ne laisserait pas tout ça se finir ainsi. Il était encore un leader. Il n'abandonnerait pas. 

Jamais.

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