Chapitre 21 : Confiance

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- Où est Isaura ? demanda Wa'il.

- Elle est allée rejoindre l'Ange Blanc dans sa chambre je crois, répondit Jolan plongé dans une montagne de papiers.

- Tu pense qu'il faudrait tout de même répondre au Libérateur ?

Jolan leva la tête de la feuille qu'il étudiait.

- Pour lui dire quoi ? Que nous avons décidé de garder l'Ange ? Il n'y a plus de marché Wa'il.

- Mouais.

- Qu'est-ce qui ne va pas Wa'il ?

- Je trouve que pour un être qui était censé être proche du Libérateur, celui-ci semble se moquer de ce qui lui arrivera...

- J'y ai réfléchi moi aussi. Je pense que le Libérateur pensait du début que nous étions incapables de la tuer. Et il avait raison au bout du compte.

- Mais pourquoi prendre un risque si grand ?

- Ça je ne sais pas. A vrai dire, seul Gabin pourrait le savoir. A condition qu'il le rencontre bien sûr. Ce qui n'est pas prêt d'arriver.

- Tu parles de son don ?

- Ouais. Gabin peut comprendre une personne juste en l'observant.

- A ce propos, je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'Ange Blanc.

- Ah. Et ?

- Il m'a dit que l'Ange était plutôt étrange. La plupart du temps, elle réagit exactement comme le ferait un enfant. Et puis des fois, elle a des réactions étranges. Tu te souviens de la première fois qu'on la vue ?

- Bien sûr.

- Elle pleurait, fit Wa'il.

- Oui. Elle doit surement avoir vécu des choses horribles dans cette tour. Vivre seule pendant 11 ans, ce n'est pas rien.

- Dit Jolan, tu regrettes d'être venu la chercher ?

- Non. Elle met un peu de joie dans notre vie sombre, sourit Jolan. Quoi ?

Wa'il le regardait les yeux ronds.

- Je pensais pas que tu me dirais ça.

- Ben quoi ? Regarde Isaura par exemple, elle semble s'être beaucoup attachée à elle. Et c'est valable pour tous les membres de notre bande.

- Ouais. Cela faisait longtemps qu'on avait tous pas rit comme ça.

- C'est pour des enfants comme elle que l'on se bat. Il ne faut pas qu'on oublit.

- Oui.

- Tu comptes lui faire visiter le monde comme tu lui as promis Wa'il ?

- Mmm... Je suppose.

- Tu sais que l'on ne peut se passer de toi. Tu ne peux pas te permettre de quitter la base comme ça.

- Je sais. C'est pour ça que je lui ai promis de participer aux opérations. Comme ça elle pourra voir un peu le monde.

- Tu es le mieux placé pour savoir que c'est dangereux.

- Je sais. Mais tu as vu comme moi. Elle peut voler. Et je pense que ses pouvoirs ne s'arrêtent pas là.

- Tu comptes l'utiliser pour renverser le Libérateur.

Wa'il ne répondit pas.

- Décidément, qu'est-ce qu'il t'arrive en ce moment Wa'il ?

- Rien.

Il se leva et se dirigea vers la porte.

- Je vais être franc avec toi Wa'il. On sait tous pour la dernière fois.

- De quoi tu parles ?

- Ne fais pas l'ignorant. Si tu pensais sérieusement que l'on allait gober ton histoire du "manque de sommeil". Non mais franchement Wa'il ! Pour qui tu nous prends ?

Wa'il se mordit la lèvre. Heureusement, Jolan ne pouvait voir son visage.


- Wa'il ! Je te parle ! Pourquoi tu ne veux pas nous dire ?

- Il n'y a rien à dire.

- Tu te fous de moi ! On n'est pas censé former une famille, Wa'il ?! Je sais qu'Asnat est au courant, et si tu me le dis pas de toi même, j'irais lui tirer les vers du nez moi-même. Wa'il ?

- Je te l'ai dit. Il n'y a rien Jolan. Fais moi confiance s'il te plaît. Tu l'as dit nous sommes frères non ? Alors je te demande juste de me faire confiance.

- Wa'il... Pourquoi ne veux-tu pas te confier ? Je te fais confiance mais... et toi ?

- Ça me semblé évident.

Sans ajouter quoi que ce soit, il sortit.

Je suis désolé Jolan, songea-t-il, mais je ne veux pas t'embarquer là dedans. On a déjà assez de problèmes comme ça.


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