Chapitre sept

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Le weekend touchait à sa fin. TaeHyeong chargeait la voiture tandis que je faisais une dernière vérification dans le bungalow. On avait passé de bons moments, des moments câlins, des moments doux... mais aussi des moments blessants. TaeHyeong n'avait pas reconnu entièrement que Madipute m'avait blessé. Je soupirai devant la bée-vitrée.

-Ça va pas, mon coeur ?

Je me retournai. TaeHyeong avait la main sur l'encadrement de la porte et semblait inquiet.

-Heu... si si. Je... je suis juste un peu triste de partir. C'était cool.

Il sourit. Je tournai la tête vers la plage, regardant l'horizon. TaeHyeong vint derrière moi, enroula ses bras autour de mes hanches et s'amusa à me balancer de gauche à droite tout en m'embrassant le cou.

-On reviendra, si tu veux.

-Hm.

Quand je le sentais près de moi, je repensais à son amie. Combien de fois elle avait joué avec lui ? Combien de fois elle avait passé son bras sur ses épaules ? Combien de fois elle l'avait... embrassé ?

-Tae.

-Oui ?

-Madip... son. Tu l'as déjà...

Il me retourna vivement vers lui. Il était choqué.

-J'ai baisé personne.

J'explosai de rire.

-Arrête ! J'te jure ! Et te moque pas. Je me réserve pour la bonne personne.

Mon rire doubla d'intensité. Vexé, il partit dehors. Je me chargeai de fermer la porte et partis donner la clef au voisin. Je rejoignis TaeHyeong qui boudait au volant.

-Allez, c'est bon. Je rigolai de la façon dont tu me l'as dis.

-Sûr ?

-Sûr.

-Hm.

Il posa ses mains sur le volant puis tourna la tête vers moi en tendant ses lèvres vers moi et en louchant.

-Bisouuuu !

J'explosai de rire à nouveau et pris son visage dans mes mains. Je l'embrassai tendrement et posai mon front sur le sien. Il me sourit comme il savait si bien le faire et se tourna vers le volant pour démarrer la voiture. Le trajet se déroula sans encombre, à part quelques petits bouchons de temps en temps. Mais avec TaeHyeong qui dansait la danse du poulpe au volant en braillant les paroles des chansons qui passait, on s'ennuyait jamais dans n'importe quelle situation ennuyante. On arriva à la maison et descendit les bagages. Je rangeai immédiatement les produits alimentaires puis je rejoignis TaeHyeong dans notre chambre qui rangeait nos vêtements. Il inspectait un t-shirt avec attention.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-C'est pas à moi ce t-shirt.

Mon sang ne fit qu'un tour. TaeHyeong leva la tête vers moi, les sourcils froncés. J'ouvrai la bouche mais ne sus quoi dire.

-T'as quelque chose à me dire ?

-N... non. Je ne sais pas d'où vient ce t-shirt.

-Camille.

-Je te jure ! Tae...

Il me lança le t-shirt. Il sentait le parfum. Mais pas celui de TaeHyeong.

-Tae ! S'il te plaît, crois-moi ! Je ne sais pas d'où...

-T'as cherché à te venger de Madison ? Ah... je vois.

-Quoi ? Tu vois quoi ?

-Tu as tout inventé à propos d'elle car tu cherches une excuse pour me quitter. Et pourquoi ? Parce que tu as trouvé quelqu'un d'autre.

-TaeHyeong !

Il me plaqua violemment contre le mur, je gémis de douleur.

-C'est qui ?!

Je commençai à avoir peur. Je n'avais jamais vu TaeHyeong comme ça. Aussi violent. C'était effrayant.

-Alors ?!

J'éclatai en sanglots. Il me lâcha doucement. Je glissai le long du mur et me recroquevillai sur moi-même. Il s'assit sur le lit en face de moi. Il ne bougea pas. La sonnette d'entrée retentit dans l'entrée. TaeHyeong se leva et partit en fermant la porte de la chambre. Je rampai vers la table de nuit et ouvris le tiroir pour prendre un mouchoir. Mais je ne me mouchai pas. La voix que j'avais entendu dans l'entrée m'avait glacé le sang. Madipute est de retour. J'essuyai simplement mon nez puis rampai vers la porte. Je collai mon oreille et entendis quelques bribes de voix mais rien de distinct. Puis plus rien. Qu'est-ce qui se passait ? Je me levai, ouvrai la porte lentement et me glissai à l'extérieur. J'entendis un gémissement provenant du salon. Non. Pas ça. Tout mais pas ça. Je m'approchai de la pièce, la boule au ventre. Je manquai de défaillir face au spectacle qui s'offrait à moi.

-Tae...

Madison leva la tête alors qu'il la tourna vers moi. Elle était sur lui et sa main était sous son t-shirt, pas loin du pantalon. Je me rattrapai à la porte.

-Camille.

Il se leva et vint vers moi. Je reculai.

-Ne m'approche pas.

-Camille.

-Ta gueule !

Je plaquai une main sur ma bouche. Il passa nerveusement une main dans ses cheveux en se tournant sur le côté puis tendit son bras vers moi.

-T'as pas quelqu'un aussi, toi ?

J'ouvrai grand la bouche.

-Comment tu m'accuses... Reconnais au moins que tu allais la baisser ?

-Et toi ? T'as baisé le mec qui est venu te voir derrière mon dos ?

-TaeHyeong !!

-Quoi ?! Reconnais-le !

-J'AI RIEN À RECONNAÎTRE PARCE QUE J'AI RIEN FAIS ! MAIS SI TU TIENS TELLEMENT À CE QUE JE PARTE, ALORS J'M'EN VAIS !

Je partis dans la chambre et claquai la porte. Tout en pleurer bruyamment, je saisis ma valise et déposai mes affaires dedans. Quelqu'un toqua à la porte.

-Dégage !

-Camille, c'est Madison.

-Qu'est-ce que tu veux ? C'est pas moi que tu veux voir mais l'autre con, là !

-Je venais m'excuser. C'est moi qui a poussé TaeHyeong à m'embrasser.

Elle recommence avec ses excuses à la con pour plaire aux yeux de TaeHyeong. La rage monta en moi en un clin d'œil. J'empoignai ma valise et ouvris la porte. Je lançai un regard noir à Madison et refermai la porte sur elle. Quand je la rouvris, elle était par terre à se retenir le front. TaeHyeong se précipita vers elle alors que je mettais mes chaussures puis mon manteau. Je me tournai vers TaeHyeong.

-J'ai compris. C'est un coup monté pour qu'on ne soit plus ensemble. T'avais l'air d'apprécier que Madipute t'embrasses. Alors va la baiser, qu'est-ce que t'attends ?

Je lui lançai un regard noir puis ouvris la porte. Je la claquai et dévalai les escaliers en traînant ma valise derrière moi. Je pris mon téléphone et tapai un numéro. Ce numéro.

-Allô, Dongsaeng ?

Je pleurai de plus belle. Ça me faisait du bien de l'entendre.

-Hé ! T'as quoi, là ? Pourquoi tu chiales ? Dis-moi où t'es, je viens te chercher !

-Centre... commercial...

Elle éteignit son téléphone, je m'effondrai sur un banc non loin du lieu que je lui avais indiqué. Vite. Dépêche-toi. Seule toi peut m'aider à surmonter cette douleur intense qui a élu domicile dans mon coeur.

Because you're mineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant