Chapitre huit

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Alors que j'utilisais le dernier mouchoir de mon deuxième paquet, une voiture freina bruyamment devant moi. La conductrice sortit et se précipita vers moi. Elle me prit contre elle et commença à me bercer.

-Prends tout ton temps pour me raconter. N'allons pas trop vite si cela te fait souffrir.

Claire. Une sœur que je n'ai jamais eu. On se connaît depuis très longtemps et elle a toujours été là. Mais je m'en voulais de ne pas lui avoir dit que j'avais un copain. Mais elle allait bientôt le savoir ainsi que l'issu de cette histoire. Claire prit ma valise et me donna l'ordre de m'assoir dans la voiture alors qu'elle la mettait dans le coffre. Elle me rejoignit bientôt à l'avant et nous partîmes direction son appartement.

-Merci.

-Ne me remercie pas. J'ai juré d'être toujours là pour toi, dans n'importe quelle situation.

Je tournai la tête vers elle. Brune aux cheveux courts, yeux marrons, rien ne laissait transparaître ce qu'elle avait dans le coeur. Elle paraissait telle une fille froide alors qu'elle était toujours très préoccupée par la santé et le bonheur de ses amis. Elle savait que je la regardais, elle sourit et posa sa main sur ma tête pour ébouriffer mes cheveux.

-Tu veux manger quoi, ce soir ?

-J'sais pas. J'ai pas faim.

-Ok, ça marche.

On s'engagea sur le parking du McDonalds et suivit le chemin du drive. Je soupirai. C'était le commencement d'une longue liste de chouchoutages qu'elle allait me faire. À commencer par un fast-food. Claire commanda trois menus. Son copain doit être chez elle, en ce moment. Elle avait bien de la chance. En pensant à TaeHyeong, j'eus un pincement au cœur qui provoqua quelques larmes au coin de mes yeux. Je tournai la tête vers la vitre. Claire déposa la commande à l'arrière mais posa les boissons sur les genoux pour que je les tienne afin d'éviter de les renverser.

-Il est chez toi ?

-Ouais. Je l'ai prévenu que tu viendrais.

-Ça le dérange ?

-Bah non, pourquoi ?

-Bah... des fois que je dérangerai votre vie de couple.

-Mais non ! Il n'est pas comme ça ! Admettons que tu sois notre petite fille. On va bien prendre soin de toi !

-Il ne me connaît presque pas.

-Ah bon, tu crois ça ? Après toutes les fois où je lui ai parlé de toi, il s'est fait une idée de ta personnalité.

-Ah.

-Dongsaeng, faudra vraiment que tu me dises ce qui ne va pas. D'habitude, tu es enjouée ! Mais là... aussi calme qu'un poulpe échoué sur une plage depuis des semaines.

Je souris malgré moi. C'était la seule personne qui pouvait me faire sourire quand j'étais bouleversée. En quelques minutes, on arriva devant chez elle. Elle sortit de la voiture pour sortir ma valise du coffre et la poser devant la porte tandis que j'attendais qu'elle vienne récupérer les boissons. Elle ouvrit la porte et prit les boissons, je pris le sac qui était à l'arrière. D'un pas nonchalant, je la suivis tête baissée. Je la relevai en entendant la porte s'ouvrir, laissant place au petit ami de Claire.

-Hé, bébé, t'as fais vite. Laisse-moi prendre ça.

Il l'embrassa et lui prit les boissons des mains. Claire passa une main dans mon dos et me fit avancer dans l'entrée. Elle prit délicatement le sac et partit avec dans la cuisine, je fermai la porte. Son petit ami vint me saluer.

-Je sais comment tu vas donc inutile de te poser la question. N'oublie pas qu'on est là, viens parler si t'en ressens le besoin. Je ne veux aucune hésitation de ta part.

-Merci, YunGi.

Il me sourit et prit Claire dans ses bras qui venait d'arriver. Je baissai la tête. Je ne savais pas si j'allais supporter les voir ensemble alors que ma situation était des plus dérisoires. J'enlevai lentement mon manteau que Claire accrocha au portemanteaux puis enlevai mes chaussures. Je les suivis jusque dans le salon où la télévision était allumée. On saisit autour de la table du salon et commença à manger. Ce que j'appréciais chez Claire, c'est qu'elle ne me forçait nullement à parler tout de suite. J'avais le temps. Et YunGi aussi était comme ça. Pas étonnant qu'ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre et que leur couple durait depuis maintenant sept mois.

-Dites.

Ils se retournèrent vers moi. J'enlevai mes mains de la table et joua nerveusement avec mes doigts en-dessous de celle-ci.

-Comment vous vous êtes rencontrés ?

Claire sourit et se tourna ver YunGi qui lui sourit à son tour.

-Claire allait souvent au café à la devanture verte dans le centre commercial. C'est l'endroit où je travaille, en tant que serveur. Un jour, voyant qu'elle ne me laissait pas indifférent à sa personne, elle a inscrit son numéro sur un bout de papier et j'ai pu la contacter pour qu'on se voit à l'extérieur.

Il saisit sa main et ils se regardèrent amoureusement. Les larmes me remontèrent aux yeux. Une main se posa sur mon épaule. C'était Claire. Elle me regardait tristement.

-J'ai compris.

Je m'effondrai dans ses bras, pleurant à nouveau toutes les larmes de mon corps. On ne pouvait vraiment rien lui cacher, elle devinait presque tout. Elle me tourna de sorte à être comme un bébé dans les bras de sa mère. Puis elle me berça. J'arrivais à me calmer quelques minutes plus tard.

-Pourquoi tu ne me l'avais pas dis ?

-Je voulais... te le présenter.

-D'accord, chut. C'est fini.

Elle fit un signe à YunGi qui s'approcha avec des mouchoirs. Je le remerciai, il me sourit tendrement. Je leur faisais confiance, ils allaient s'occuper de moi. YunGi se leva et partit je ne sais où. Je tournai la tête vers Claire.

-Il est parti faire ton lit.

Je restai encore longtemps dans les bras de Claire puis quand YunGi revint avec nous, il posa une main réconfortante sur mon bras. Ils ressemblaient vraiment à des parents qui s'occupaient de leur enfant. Ce qui me fit sourire. Je sentis que je m'endormais tout doucement, je fermai les yeux. J'étais encore consciente, je pouvais donc sentir qu'on me portait. Sûrement YunGi. On me déposa sur quelque chose de moelleux, sûrement le lit que j'allais occuper pendant quelque temps. J'entendis qu'elles bribes de voix :

-Merci, mon ange.

-Pas de quoi. J'aimerai l'aider aussi, son état me bouleverse.

-J'aimerai que l'on soit un peu distant le temps qu'elle se remette de cette histoire. La vision de notre couple pourrait la blesser.

-Oui, je suis d'accord. Allons-y.

J'entendis la porte de refermer. Une dernière larme perla sur ma joue. Sans le vouloir, j'allais être un poids pour eux.

Because you're mineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant