Après l'épisode du lundi soir, soit la première heure de retenue sur les huit données par notre professeur de français, j'essayai de passer plus inaperçue, surtout aux yeux de Scott. Toujours prénom manquant, mais j'avais bien la motivation de le trouver avec la fin de la semaine. J'eus au total deux retards de plus, ce qui n'est tout de même pas désirable mais déjà bien moins pire que l'an passé. Au total des quatre jours qui suivirent le lundi, je n'adressai la parole que deux fois à mon collègue de retenue, en français, dont une de ces deux fois pour lui demander gentiment de tasser son popotin de sur mon pupitre avec que madame n'arrive et me dispute une fois de plus. Ce qui en y pensant bien, était peut-être son but de revanche... Mais bon. Et la deuxième était pour passer les feuilles dans la rangée. Ouais, ça se résumait bien à ça.

Finalement vint le vendredi, quatrième période dans un cours de mathématique interminable avant une retenue non moins interminable que je devrais me taper pour un mois complet. Mais je n'avais pas à me plaindre, du moins pas plus que ce cher Scott, car c'était entièrement de ma faute. Je devrais vraiment trouver un moyen de remédier à ces retards...

Et puis le cour termina et je me rendis à mon casier. Alors que j'observais tous les autres quitter et rigoler, je pris péniblement mon sac à dos et me rendis à la salle de colle. Même place que la dernière fois, sauf que cette fois-ci je me trouvais seule dans la pièce.

J'attendis.

5 minutes.

10 minutes.

15 minutes.

Je me levai et alors que je venais pour quitter la pièce, mon compagnon daigna enfin se pointer! Mon impatience culminait dans ma personne et malgré mon intention de retenir tout commentaire, je ne pus m'empêcher devant son air insouciant prenant place comme si de rien n'était à son pupitre.

-Hey, lança-t-il sans me regarder.

-Hey? T'es sérieux là? Je me renfrognai alors qu'il m'ignora, continuant à regarder sa manucure d'un air amusé. Tu sais, je suis vraiment désolé de nous faire perdre notre temps ici, et ça ne m'amuse beaucoup moins que toi à ce que je vois, mais tu pourrais au moins faire un effort. Tu sais, comme.. arriver à l'heure peut-être?

Il sourit légèrement, ne me regardant toujours pas.

-Tu m'saoules! M'énervai-je. T'as beau t'en foutre, mais au moins fait semblant de ne pas rire de ma gueule. Tu nous perdre notre temps et voila que dans quatre semaines, quand tu vas continuer à t'en battre les couilles, la prof va rallonger nos retenus et tu te les colleras tout seul, putain...

Je balançai mes mains en l'air en lui tournant le dos. J'entendis sa chaise glissai sur le linoléum ciré et me retournai vers lui. Il s'était levé et vint se poser juste en face de moi. Il mesurait bien un peu plus d'une tête de plus que moi, de sorte qu'il était si proche et grand que je dus lever la tête pour le fixer dans les yeux.

-Adam Scott. C'est mon nom. Ravie de faire ta connaissance. Et puis, arrête de dire des gros mots, ce n'est pas jolie dans la bouche des petites filles. -Il me fit un clin d'œil, se retournant pour prendre son sac.-À lundi, m'dame!

Je le regardai sortir, impuissante et furax face à ce garçon prétention et carrément énervant. Je sortis de mon état de statut et partis à sa suite dans le couloir. Adam Scott. Il avait bien l'air gentil et innocent au début lui... façade.

Après avoir pratiquement couru pour le rejoindre, j'arrivai derrière lui.

-T'es un con Scott!

-À votre service, rigola-t-il, continuant à marcher.

-Adam Scott!

J'attrapai son bras et il arrêta sec, de sorte que je percutai son dos comme une porte en pleine figure.

-Et tu es...? Il plissa le yeux, faisait mine de réfléchir sans trouver.

-Rain.

-Qu'attends-tu de moi, Rain? Tu m'as foutu dans cette classe alors que j'essayais d'être poli. Tu vois bien que la courtoisie ne fonctionne pas très bien, non?

-Mais tu pourrais au moins coopérer, question qu'on passe pas notre année ici, ça te dit pas trop non?

-Hum... j'y penserai. Profite bien du week-end.

Il passa les portes vitrées menant à l'extérieur et prit place à bord d'un automobile rouge.

-Et bordel... Dans quoi me suis-je embarqué? marmonnai-je avant de passer les portes à mon tour.



Par un jour de pluie[EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant