Une vengeance à haut risques.

VII.

Aujourd'hui, sans savoir pourquoi, je suis d'excellente humeur. Bon d'accord, j'avoue que la visite de Nathan m'a fait vraiment plaisir. Même si c'était juste pour m'enlever un émetteur, j'ai aimé discuter avec lui. Je rejoins Emma qui est assise sur un banc du lycée. Je préfère ne rien dire au sujet de Nathan, il m'a dit des choses qui sont personnelles alors je vais faire en sorte qu'elles y restent. Emma est entrain de pianoter quelque chose sur son téléphone, un message je suppose.

« Coucou, lance-t-elle.

- Salut ! Ça va ?

- Ça et toi ? Pascal ne t'a rien dit hier soir ?

- Non et il ne risquait pas, il a été retenu au travail, j'ai passé une chouette soirée avec ma mère. »

« Et Nathan. » Emma s'exclame :

« Génial ! Tiens, ton client revient, dit-elle regardant par dessus mon épaule.

- Mon quoi ? »

Je me retourne pour voir Maël arriver le sourire aux lèvres. Je ne sais pas trop comment décrire son expression mais il a l'air heureux comme s'il venait de recevoir une bonne nouvelle.

« Salut les filles.

- Salut.

- Je voulais te dire merci pour tes conseils, Sarah. Ils m'ont bien servit, me dit Maël.

- C'est vrai, vous vous réconciliez ?

- Ouais il est venu me voir ce matin et on a discuté.

- Super !

- Ouais et je crois l'avoir convaincu de venir en cours.

- Il va avoir du mal à rattraper son retard, remarque Emma.

- Pas faux mais c'est pour l'occuper et il va retrouver tout le monde. »

Maël semble content que je n'ose pas lui dire que Nathan préfère se taire sur ses trois années de calvaire et éviter les commères. J'espère que tout se passera bien s'il accepte de venir. La sonnerie nous indique que les cours commencent, Maël nous salut :

« Je vous laisse, et merci encore.

- Pas de quoi. »

J'attends qu'il se soit assez éloigné pour dire à Emma :

« Pourquoi tu as dit que c'était mon patient ?

- Parce qu'hier j'avais l'impression d'être chez le psy, répond-t-elle en riant.

- Ah ah ! Très drôle ! Tu aurais fait quoi à ma place, hein ?

- Aucune idée. »

En riant, nous entrons dans notre classe pour une heure d'anglais. La matinée passe lentement mais les profs nous répètent sans cesse que le Bac de français n'est que dans quelques mois et que cela passerait vite. En début d'année, j'étais étonnée de voir à quel point ces trois fichues lettres me faisaient stresser. Mais bon j'imagine que tout élève qui se respecte doit passer par là et que ferait-on de nos jours sans le Bac en poche ? D'ailleurs je me demande vraiment comment Nathan va réussir à décrocher son Bac, Emma a raison il a pris beaucoup trop de retard.

A l'heure du déjeuner, Emma et moi décidons d'aller chercher quelque chose à grignoter au supermarché du coin et de manger dans la cour du lycée. Nous discutons de tout et de rien. Emma m'a dit que son frère, Julien, l'emmener à un concert de je-ne-sais-même-plus-qui. Je suis contente pour elle, je sais à quel point son grand frère compte pour elle et je sais aussi qu'il gâte sa sœur à chaque fois qu'il en a l'occasion. Ils me font envier ces deux là. J'aurais bien aimé avoir un grand frère protecteur moi aussi mais ça n'arrivera jamais puisque que mon père est mort et puis de toute façon j'aurais eu un petit frère puisque je suis née en première.